La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

lundi 29 avril 2019

Bascule   :  pour Marie-Josée Christien


Nous avons le bonheur en nous.
Arrêtons de jouer des rôles, ça le dissimulerait.
Bouddha


 Et voici  bien ma terre
la vallée de  mes amours.
Glenmor



Censure

L'épais brouillard qui  pesait sur  mes épaules de marcheur matinal, a fini  par quitter le pays. Le soleil se  lève au  si  à l'Est, par  ici. Sous les sables des  plages sanglantes, dorment es mémoires  mortes des combattants. J'avance en terre sacrée..
Mes  mains  choisissent, nettoient,déplacent  posent, empilent,équilibrent. Je regarde se faire  le  mystère. Une fois  monté, le cairn est habité par  une  présence qui  m’interpelle. Un dialogue de  muets s'installe entre l'infini et  l'ultime. Souvent,  une parole  m’échappe qui se veut amicale. La pierre dit  l'universel par sa  présence. Ici, dans la solitude des sables, l'humanité se conjugue au présent, et prend sa source au cœur du roc. Partir de rien,saisir sa chance, transformer,  offrir. Partir sans  rien emporter et vivre  pleinement sa joie. Au pays, les  langues de  pute s'activent.
Roger Dautais

LE CHEMIN DES GRANDS JARDIN
http://rogerdautais.blogspot.com/
 Photo  : création land art de Roger Dautais
"Bascule " à Marie-Josée Christien
Normandie - années 2000



Grand Garage Blanc


 Pour Edith et Maud...

Être  un moment d'éternité et ne pas le savoir  !
Parfois, la désespérance, je la lis dans cette nature qui souffre par  l'incurie des hommes. Je ne m'étonne  plus qu'elle en vienne  à se  venger.
D'où  me vient ce sentiment d'être perdu dans  une chambre d'hôpital et de ne jamais  l'avoir été, en voyage, au  travers d'un pays et de ses  paysages  inconnus ?

Roger Dautais
Hôpital de Vannes,
 service de cardiologie. Avril 19
Le chemin de  lumière : pour Manouche
Bereshit  : à Tilia, seulement.

Genesis :  pour Marie, en amitié

La bêtise humaine est la seule chose
qui donne une  idée de l'infini
Ernest Renan


 à Marie-Claude, femme aimée

En ce temps là, nous étions jeunes . Les  jours passaient comme  une ombre dans le marais, entre deux rayons de soleil .

Je n'ai  plus le temps ni le goût d'aller  frapper aux  portes,  juste celui d'écrire, ne t'en déplaise, avec mes silences, mes absences, qu'il existe d'autres mondes de rêve à deux pas de nous. A  l'aube des demains futurs, avant de tourner une autre page,  puisque la mort n'a pas voulu de  moi, je veux regarder le  jour se lever, seul et reprendre la route sur mon chemin de  Lumière.
Roger Dautais

LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
http://rogerdautais.blogspot.com/

Photos, créations  land art de Roger DAUTAIS
Merville-Franceville,  Colombelles, Biéville-Beuville



***



Car, marcher  pieds nus, ne suffit plus...


Je sais ce que tu veux.
Tu veux l'extase
le désir et le rêve.
(...)
Recréons le monde,
Le palais de la conception brûle.


Carlos Castaneda 


***

 Grand garage blanc


La courte saison d'aimer,c'est aux cerises qu'elle se  présente , dans les premières chaleurs de Juin.
Il faudrait quitter le  grand soleil  pour  l'ombre des amants. Il faudrait se laisser emporter par le  tangage des seins sous ton corsage. Il faudrait des cerises  à tes  oreilles et le carmin sur tes  lèvres sucrées. 
Ce serait le temps d'un baiser, volé au cœur de  l'été, avant le coup de vent qui balaye les souvenirs le plus doux.
 Voyez, braves gens. 

Roger Dautais
Hopital de Vannes
Service de cardiologie

dimanche 28 avril 2019

Limès  : à Marie-Claude, seulement.



Sens dessus-dessous...


La sensualité des eaux noires, attire la caresse. Des yeux ,d'abord, de cette manière dont on regarde une jolie femme passer devant  une terrasse de café. Sans toucher, en rêvant, et c'est bon. 
Mon corps s'accroupit. Mes mains lissent  l'eau, en arc de cercle. Une  onde traverse le  ruisseau. J'en suis  le  père. Mes doigts déliés, touchent  l'eau comme  on caresse  une étoffe, voyez. C'est indescriptible, le plaisir ressenti, donné  par cette eau qui  vous échappe et  laisse cette trace sensuelle?, sur ma peau. Je goûte sa fadeur, en avale une  gorgée. Nous voici, amants.
Le buddléias embaument. J'en cueillerai  une jonchée,  pour  ici. Quel merle est venu jusqu'ici  pour assister  à la messe païenne ? Je l’accompagne du regard,admire sa robe noire,  juvénile. sans avoir appris,  il répète  le chant du  monde. Divine rencontre.. Le limes sera de  poison blanc. Petits Derviches tourneurs, convoqués  pour séparer les eaux dormantes, rituel Aïssawa ,  bordant les lentilles émues.
Je donnerais  mon corps, je donnerais  ma vie  pour pareil  instant. Voyez, je l'ai fait et vous le raconte,sans ambage. Le cri du cœur est direct. L'instinct de partager m'habite depuis si longtemps. Prenez, amis, c'est cadeau. Voyez.  
Roger Dautais

  LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
 http://rogerdautais.blogspot.com/
 " Limès"  à Marie-Claude, seulement
Région de Caen


***

« « Il faut que vous soyez libres, car vous verrez qu'un esprit qui est libre a en lui l'essence de l'humilité. Cet esprit-là, qui est libre et par conséquent plein d'humilité, est capable d'apprendre, contrairement à l'esprit qui résiste. Apprendre est une chose extraordinaire – apprendre, et non accumuler des connaissances. L'accumulation du savoir est une tout autre affaire. Ce que nous appelons le savoir est relativement facile, car c'est un mouvement qui va du connu vers le connu. Mais apprendre est un mouvement du connu vers l'inconnu – c'est seulement ainsi que l'on apprend, n'est-ce pas? »
Extrait de : Krishnamurti, Jiddu. «
Le Livre De La Méditation Et De La Vie. »


***
  Pour Christian Cottard, 
frère en écriture.

  Grand garage  blanc

Tout le pays s'accorde, mais de  l'amour, en sait quoi, en ce  juste soir de  printemps, sous les tilleuls de la  place?
Combien de temps faut-il,  pour comprendre ce  mystère? L'attirance des aubépines pour les premières abeilles?
A foison, vous dites,  à la pelle, au  printemps, tous les cœurs en goguette. Dans le  port, les annexes se frottent,s'épousent même, en secret. 
 Mais, ici, dans ce  pays reculé, ils en savent quoi, ces gens agités ?
Les corps se  rapprochent, cherchent  l'ombre complice. Qui aura vu dira, répétera pour faire  mal. Les genêts, au printemps  pointent comme seins blancs de femmes, sous le  drap.
D'autres abeilles,d'autres accouplements, mais, sous le drap de lin,  plus rien, maintenant.
Tout le pays s'accorde  à dire, mais...de  l'amour, ils en savent quoi, en ce  juste soir de printemps ?  

Roger Dautais

Hôpital  Chubert 
Service de cardiologie
Vannnes Avril 2019 .B.

 Une précision: Mes land arts  présentés ici, sont choisis dans  un fond de 25OOO photos de création personnelle, commencée en 1997. Le texte qui  les accompagne est une littérature liée au au  land art, pas  obligatoirement en accord avec la date de création. C'est  plus  une vison  poétique.

  Tous les textes introduits  parce titre Grand Garage Blanc,  ont été écrits dans deux hôpitaux, durant  mon séjour, de  près de trois semaines qui  ont suivi  mon opération du cœur,ce  mois-ci. C'est  une expérience  purement personnelle  où  j'ai expérimenté  une écriture sous  morphine,  qui agit directement sur le cerveau et la création, en conscience  modifiée.

 Il  m'arrive de vous faire partager  mes lectures, comme celle de  ce  grand  auteur  inspiré qu'est Krishnamurti, parce qu'on  me l'a fait découvrir.

Quant au dernier texte,  il est  totalement  imaginaire, et sans rapport avec les a deux autres styles d'écriture. 
Vous me faites souvent le  plaisir de  me commenter, je vous en remercie, humblement. 
Roger Dautais

samedi 27 avril 2019

Énergie   :  à Maud Rosenfeld,seulement


Bar de  l'étoile...

Étranger en terre Normande, je marche plein Ouest, vers celle de mes ancêtres. Trente année de quête, est-ce suffisant pour tenter de réduire cette mélancolie celte ? Non.
Le soleil se coucher dans moins d’une heure. Les ombres s’allonger dans les oyats. De milliers de petites horloges se mettent en route dans les dunes.
Le vent bat la mesure du temps : tic...tac...tic..tac Mon cœur bat à l’unisson. 
Au Nord, la mer grise,clapotante, monte vers le brises-lames brunis par le sel. Quelques sternes volent, fluides, en pêche,au-dessus des vagues.
J’ai emporté un petit fagot de tiges de fougères roussies par l’été. Cueillies à Merville-Franceville, les voici, trente kilomètres plus loin, en côte de nacre.
La beauté de la plage m’invite à m’asseoir. Face à la Manche, je fais le vide, pose mes fougères, laisse mon esprit rejoindre la Bretagne de mes morts.
 Bientôt, je vous rejoindrai. Promis.
J’ai souvent ce sentiment d’avoir assez. vécu, de conclure, dans un lieu comme celui-ci, serait idéal. Terrible combat entre la vie et la mort.
Je dois occuper mes mains.Je sors mon opinel et taille des bûchettes de la même longueur . Je ne sais pas ce que j’en ferai. Le soleil couchant me guidera sûrement.
Dans le sable froid, de dessine devant  moi, vaguement une forme ronde du plat de la main. J’y vois une trace d’énergie, puis une spirale. Tout naturellement, mes bûchettes prennent place.

Si tu savais, Maud, amour d’enfance, comme tu me manques ici. Je quitte tout, Je pars te rejoindre au bar de l’étoile,  pour l'éternité. Nous somme en 1947, je t’aime toujours.
Roger Dautais

LE CHEMINDES GRANDS JARDINS

 Création land  art  : Roger dautais;

« à l’Ouest...ils dorment. «  à Maud Rosenfeld 
Côte de Nacre  - Nord-Ouest de Caen


***


Pour Annaïg Gwernig *


Café noir.


Tout est brumeux en cette saison. Miz Du, comme  ils disent, les gens en noir. Brumeux, les  morts sous leur terre trop tassée. Brumeux, le lac de Brénilis, aux  portes de  l'enfer. 
Et le Menez Hom, pareil, brumeux.
Pas d'Anges, pas d'Archanges, même Dieu est brumeux.
Nous sommes dans la cuisine, basse de  plafond, sol en terre battue. On est mal éclairés. Il fait trop sombre  pour avoir l'idée danser la ridée.
 Et  puis, le Père est parti. Maintenant, la fille qui s'en va.
Le mondest triste. 
Sur la cuisinière allumée, le café reste au chaud.
Elle entre dans la cuisine. Elle nettoie  les  miettes du plat de la main,sur la toile cirée de  la grande table. Elle dispose quatre  tasses, quatre  petites cuillères, du sucre, devant nous. Elle sert le café, en silence, pour Youenn,  pour Annaïg,  pour nous, aussi. 
Frissons.
 Sur le Menez Hom, la Grande Tribu, sonne  pour  eux, dans la brume.

Dans ton regard  clair, la brume se lève.
 Ici, nous serons heureux,  l'instant du café noir.

Roger Dautais

*
https://abp.bzh/deces-d-annaig-baillard-la-grande-tribu-en-deuil-47412



Prana  :  pour Anne Le Maître

L'air tisse  l'univers, le souffle, l'homme.
Atharva Veda

Ruah...
L'air est chaud. Je viens d'installer,  une flottaison sur une langue d'eau s'introduisant en terrain sec. Sensualité reptilienne d'une eau,  tiédie au soleil, qui donne la vie sous les aulnes. Les arbres se parlent, frémissent.
Je fait silence. J'avance en terre sacrée.
Des centaines, voire, des  milliers de  menhirs couvrent la région. Le sol  n'est que vibration, mémoires,  à fleur de  peau. Le sol recouvert d'aiguilles de  pin,est  craquant comme du pain  frais, souple, sous mes pas. Les fougères expriment leur  joie de côtoyer ces ancêtres de  pierre. Elles donnent de la fraîcheur  à  mon regard qui se  pose sur  un camaïeu de verts, divin.
Dans ce territoire situé entre Plouarnel, Erdeven, Carnac et Crucunio,se trouve un  menhir qui  porte le nom de : Chaise de  César. Je me dois de le trouver, de  m'asseoir sur ce trône,, comme  on  le fait sur celui de Sarah Bernard,  à la Pointe des poulains de Belle-Île.
N'y  ont droit que les rêveurs, les autres passent  à côté de  tellement de choses  !
Il est difficile d'installer dans de tels endroits sacrés. Si chargés  d'histoire, de corps défunts, déposés, à même ce sol, devenus, humus.
Sans respect, tout ce que tu fais là-bas,  n'a aucun sens.
 Après avoir choisi,  une superbe allée couverte, c'est  à genoux,  au  plus près du sol et des ces habitants éthérés, que je trace  une spirale avec  mon doigt,  à  même me sol du  grand dolmen. Je rejoins ainsi,dans ce  mouvement, toute cette force  puissante que  m’envahit et que je partage dans ce signe de vie.
Je ne ferai pas  plus.
Le retrait s'impose, digne.
Il est  impossible de quitter ces  lieux, sans  remercier, sans empreinte au cœur.
Vous comprenez cela ?
Roger Dautais

 Photo  : création land art de Roger Dautais
" Prana " :  pour Anne Le Maitre
Région de  Plouharnel  - Bretagne

***

Grand garage blanc

De quel  pays abandonné me parles-tu, Gaby?
Tant de  mémoires abandonnées, comme ds chalets aux volets fermés,tant d'histoires vécues,entendues, racontées, sur le chemin de halage qui  menait  à  l'écluse. Tant de  non-dits, enfouis sous  l'humus de ta pensée, sur lequel  pousse ton arbre.
Mais, tu ne le vois  plus cet arbre de vie qui te procure de  l'ombre en été. Tu ne le vois  plus celui que tu as aimé,  puis rejeté,  pour ne garder que ta jeunesse. Tu  n’entends  plus tes voix  intérieures, belle adolescente, que tu  me confiais, sous les étoiles de Lehon ? Toutes ces mémoires refermées sur elles-mêmes  et que tu refoulais  pour être  tranquille.
Toutes ces  petites choses qui faisaient de toi,  un être éclairé, dont tu ne tenais  plus copmpte, je les ai ressenti comme ta part d'ombre qui  grandissait, qui  allait nous éparer, au  moment  où  tu  m'a  lâché la main, cette nuit.
.
 Roger Dautais
Les écluses de Pont Perrin.


P.S
Ce texte qui évoque  mes  premières amours adolescents, j'avais 14 ans et qui durèrent  une année scolaire, m 'a été donné, sous  morphine.
Un beau rêve qui  m'aura probablement accompagné dans ces grandes douleurs qui furent les  miennes après l'opération.
Dès que j'ai  pu  prendre des notes sur mes visions,  mes rêves, mes délires,, soit 5 jours après cette  opération du coeur,  je l'ai fait.
 J'ai attendu d'être,  plus en forme, mais toujours hospitalisé  pour entreprendre  un travail d'écriture pendant 19 jours.
C'est  pour moi,  une expérience  unique qu rejoint, celles d'écriture automatique  ou sous emprise de stupéfiants, menées  dans les années 70-75,  où je recherchais à  incarner ces états de conscience modifiés, décrits par Castaneda  pour créer, expérimenter,surtout en arts graphiques. et en  musique . J'ai  pratiqué seul  ou en groupe.
R.D.

vendredi 26 avril 2019

Précieuses messagères ou, le sel de la vie   :     à Maïté- Alienor




...Tant que la vie  n'est pas terminée, le combat reste  à mener.
Boris Cyrulnik


Avant de répondre, il convient de vivre, d'avancer. Ce matin fut consacré à  l'écoute du chant des  oiseaux, sous les étoiles présentes et  invisibles. Je me suis  laissé aller au plaisir de  l’écoute, toutes résistances  posées. Je désirais recevoir ces chants,  pleinement, sans  intervenir, de cœur  à cœur. J'étais des  leurs, ils venaient  à  moi. Telle fut  mon expérience sur ma nouvelle route, en non  mouvement, suspendu à  leur chant.
J'en suis resté  là.
R.D.


***


  à ma femme aimée

Brisures d'Amour
Dans les champs d'amont
Tout bouge au  pied
des oyats froisés
par nos corps
Jusqu'au moindre grain
de sable .
 Roger Dautais

Mes nuits décousues de  morphine sont  à reprendre.

 CHU de Pontchaillou-Rennes
 Service de chirurgie cardiaque.
Avril 2019

jeudi 25 avril 2019

Triangle initiatique pour G.M.

La déclaration  :  pour Marie-Claude

Un autre  monde, dessous  :  à Maria-Dolorès Cano

Dérive  mauve    à Sophie ( Pastelle )

Nées du chaos :  pour Océanique

L'excuse du fleuve :  pour Thibault Germain

En  hommage  à Annaïg Gwernig, décédée  ce  jour;



Pas d'autre  urgences que celle de  l'éternité dans l'instant.

Georges Haldas.


Le Grand garage blanc.


Rescapé, sur mon radeau de survie, je ne peux  plus être maintenant, dans la continuité d'un savoir  ou d'un savoir-faire, mais dans la déconstruction d'une énigme. Le land art en serait ,  probablement le pivot,  l'Amour, l'essentiel, qui me conduirait à brûler définitivement  ma vie.
Je vois à peu  près le chantier, comme  ça.
Roger Dautais


 à Guy Allix,

Le Grand Garage Blanc


Forcément,  on finit par se demander, pourquoi ils parlent, sans savoir, pourquoi,  ils disent des choses sur  l'amour, sans avoir aimé. Exclues du village, les amours clandestines ! Il faut les séparer à coup d'eau bouillante, ces amants, comme les chiens, dans la rue. Aimer ne s'apprend  pas. C'est le coeur qui parle, d'arbre  àarbre, de  fleur  à fleur. Le courant pase. Tu ne peux pas résister. Tu donnes, tu reçois, le meilleur. Tu aimes en grand. C'est tout.
Mais eux, les médisants de cour et d'arrière cour, les petits  juges de  paix, ils te guettent, te dénoncent, pour  briser cet interdit.
Ils ne savent rien des arbres, rien des fleurs, ni des amants passionnés et forcément, ils continuent à parler en mal de  l'amour, pour remplir leurs petites vies.
 Roger Dautais
Hopital de Vannes
Pâques 2019

En ces jours de fête, les hôpitaux deviennent des  lieux d’exclusion et d'oubli,  où la douleur exulte.
Le grand Garage Blanc ( Hôpital de Pontchaillou - Rennes)



***


Opéré du cœur,  pour une  lourde  intervention à l’hôpital de PontChaillou, le 9 avril dernier,  j'ai survécu à cette rude épreuve, ce qui  n'était pas joué  d'avance. après 4 jours passés en réanimation, tutoyant la mort, vivant une expérience  rare que je raconterai  un  jour. Des le cinquième jour, je me suis mis a écrire ce qui m'était donné,  pour comprendre ce que la morphine pouvait donner comme transformation de mon état de conscience. J'ai  poussé cette expérience jusqu'au 19 ème jour concluant mon séjour dans deux hôpitaux.
Plusieurs mois sont nécessaires  à la reconstruction de  mon corps et de ce cœur, réparé. l'avenir me dira ce qu'il  me reste  à vivre. Il faut deux  mois  pour ressouder un thorax, scié en deux.
J'en suis au 20  jour. Contrairement  à de  bons amis, absents de ce 19 jours, mais  toujours  prêts  à vous donner  un coup de  main  pour couler, dès votre retour, ma vie  n'est pas facile, mais elle me convient  mieux qu'une sortie en morgue.
Roger Dautais

dimanche 7 avril 2019

à Marie-Claude, femme aimée


J’écorche mes mains sur des pierres rugueuses. Pas trop le choix, sur cette falaise de Ty Bihan. L’endroit est tellement beau. En face de moi, l Atlantique, au-dessus, le vol lisse des sternes . La semaine dernière, ils volaient à l’envers, rejoignant mon île de Stuhan.
Je contemple la mer. Il me semble qu’elle se soit foutue dans la tête de désaltérer la terre, et ses côtes découpées. En fait, avec ses eaux salées, elle te lui colle une pépie dont elles ne sortiront qu’en implorant une nouvelle marée. J’entreprends le premier cairn du matin,celui qui captera le lever de soleil et cela prend du temps. J’attends son énergie.
Le temps, à peine tu marches dedans, qu’il est déjà passé, remisé dans le rayon des souvenirs. Autant te dire qu’avec ce nombre de souvenirs, en vrac, ils deviennent vite, objets non identifiés
classés dans une mémoire amnésique immense. Et pourtant, je l’affirme, ce temps sera pris en compte dans la mémoire du monde et rejoindra un jours notre inconscient collectif.
Le cairn s’installe, monte, atteint le ciel vide , y fait un trou. Dans la pénombre, j’attends la bascule du soleil, pardessus, les roches. Il arrive comme toi, souriante et amoureuse dans notre maison. Tout change dans l’instant. Bonheur instantané et éphémère que je partage avec l’immensité.
Et si demain n’existait plus ? Aurais-je assez aimé ?
La vie se serait arrêtée de belle façon pour moi, avec la certitude qu’elle continuait pour d’autres, dans le monde.
Roger Dautais
Dernière ligne droit. 

Dernier jour à la maison. Demain je rejoins l’hôpital Pontchaillou de Rennes
Mardi, ce sera l’opération du coeur qui me sauvera d’un mauvais pas, avec un peu de chance. J’ai tout donné pour animer LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS. Qu’il suive son destin. Ce soir , je me retire sur la pointe des pieds. Au-revoir, mes amis.

LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
http://rogerdautais.blogspot.com/

Photo, création land art de Roger Dautais
Cairn en Bretagne


Pour toi, chère  Maria-Dolores, dans ta mémoire de silence,
ce très beau poème de Guy Allix, 
frère en poésie.


Et quand tu crois  pousser
ce cri jamais venu au monde
tu ne fais que reprendre
l'écho infiniment
de tous ces cris venus du monde avant toi
De tous ces cris jamais  poussés sur cette terre. 

 Guy Allix

samedi 6 avril 2019

Spirale du temps qui passe  :  à Laurent Marville, à ses équipes de tournage TV




Un  grand merci aux trois cadreurs de Caen, Rouen et Paris



 Ouistreham, 
petit port de mes rêves de land artiste


 à Marie- Claude, femme aimée...


Nous aurons une belle lumière aujourd’hui, sur le port de Ouistreham, au niveau du terminal ferry. C’est là que j’ai donné rendez-vous à Laurent Marville et son équipe de tournage, pour suivre, à sa demande, la naissance d’une spirale éphémère sur le sable.
Je travaille avec des équipes TV de la région, mais aussi nationales et étrangères depuis quelques temps, mais cette fois-ci,je suis un peu inquiet. Le lieu sera difficile d’accès, avec l’escalade d’un mur d’empierrement glissant qui protège le canal d’arrivée et départ des grands ferries.
Nous avons tout préparé dans le bureau de Laurent, à France 3 Normandie, la semaine dernière. J‘ai apporté des photos et une carte d’état-major. L’ambiance est sympa dans la salle rédaction où les journalistes me connaissement bien. Je suis passé plusieurs fois dans cette maison, pour répondre à des ITW ou présenter mes créations. Laurent note tout, précisément sur un cahier.
Jour de tournage à Ouistreham.
J’attends depuis un quart ‘heure sur le parking nord du port, proche de l’embarquement des voyageurs. Pas de ferry à quai. A l’heure dite,trois voitures arrivent ensemble et se garent près de moi.
Laurent Marville sort de la première, suivi de 8 autres personnes.
- Bonjour Roger, ça va. Nous sommes un peu plus que prévu,en fait trois équipes venant de Parie,Rouen et Caen. L’homme est sympa, souriant,direct.
C’est quand même impressionnant car je m’attendais à l’équipe habituelle, journaliste, cadreur, ingénieur du son.
Tout le matériel est sorti des coffres de voitures puis posé sur le sol. Nous ne ferons qu’un voyage. Chacun est sollicité pour le portage.
Nous prenons la route du canal d’entrée des ferries. Un étroit sentier qui longe le camp retranché qu’est venu le port de Ouistreham, depuis l’arrivée des migrants, voulant passer vers l’Angleterre. Véritable drame humain qui se termine parfois par la mort de ces hommes.

J’ai retrouvé dans l’équipe, un preneur de son avec qui j’ai travaillé plusieurs fois. Nous parlons land art. Je lui explique le thème du jour : « Le temps qui passe » et sa figure géométrique qui se trace au pied dans le sable. Elle mesure habituellement 100mètre sur 50mètres. Compte tenu de l’exiguïté de la plage,elle sera un peu moins grande. Notre colonne progresse bien jusqu’au pied des enrochements géants. Là, nous nous repartissons sur les grosses pierres glissantes pour faire passer, les trois caméra de prise de vue, leurs pieds, les commodo, tous les câbles, le matériel du photographe, et tout le reste. Tout le monde arrive, sans glisser , ni tomber sur cette plage.
Au Nord, le large, la Manche, l’Angleterre, à l’Est, Deauville, à l’ouest, le mur, au sud, l’emplacement du ferry à quai, derrière, le porte de Ouistreham.
Dernier briefing de l’équipe. Laurent donne des indications, et précise l’endroit des trois caméras dont l’une me suivra,sur le sable.
Nous sommes minutés, car je dois inclure dans la performance, le dessin la spirale, tenir compte de la marée qui recouvrira mon travail, et arrivée dans le port d’un Ferry, passant à quelques mètres de nous dans le canal d’accès. Il faut ajouter, une ITW. France 3 veut des belles images,ils les auront.
Je ne dois pas me rater, et seul, ma pratique régulière de la spirale, peut permettre une telle création, quand même encombrée de techniciens de toute sorte. C’est un jeu. Il faut le jouer, naturellement.
Lorsque je plante le talon dans le sable de la petite plage, pour démarrer le tracer du «  Temps qui passe « les trois cadreurs commencent leur travail de prise de vue. Une heure et demi plus tard, c’est fait.
Reste l’arrivée du ferry. Sera-t-il là ? Je me pose la question. Nous scrutons l’horizon. Il apparaît, minuscule point blanc qui grossit à vue d’œil. A deux d cent mètres de nous, Sa masse est impressionnante et les cadreurs se régalent. Au passage, le commandant, que je connais, nous salue d’un coup de sirène. la vague d’étrave déborde un peu sur la plage et mord la spirale. C’est une belle émotion pour moi.
Reste l’ITW, mené de main de maître par Laurent Marville, un pro en la matière. Il sera présenté à Caen au journal, mais aussi en région dans le magazine de la mer Littoral.
Nous remballons tout le matériel et rentrons aux voiture. Je suis invité à prendre un pot avec les trois équipes de reportage,dans un bar de Ouistreham. Belle coopération amicale et professionnelle.
De toutes les émissions tournées, les ITW données autour de mon travail de land artiste,celle réalisée au pied du terminal ferries de Ouistreham, fut la plus impressionnante et donna de magnifiques images aux téléspectateurs de France3 .
Roger Dautais
Dernière ligne droite
J-1
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS

Tournage «  in situ «  Ouistreham
«  Le temps qui passe «  à Laurent Marville et ses équipes de France 3
Élévation  : pour Marie-Josée Christien




Celui qui n’a pas d’ombre, n’a pas non plus de passé.
Erri de Luca


à Marie-Claude…
C’est drôle comme la vie défile devant soi quand elle est mise en danger. Cette nuit, je me voyais, enfant, dans les ruines de Saint-Nazaire bombardé, jouant sur des tas de pierres.
C’était dans le courant de l’année 1947.
Je me suis demandé quel rapport pouvait-il exister, entre l’enfant battu et maltraité que j’avais été, et le vieil homme que je suis devenu ?
Probablement d’avoir développé, un esprit de résistance,d’insoumission devant l’abus de pouvoir, et de liberté à défendre,quoiqu’il arrive. Cela pourrait résumer ma vie et expliquer mes engagements.
Le retrait de la vie me paraît difficile à éviter, si on ne veut pas faire double emploi.

Mais avant, le land art me fait vivre. Ces petits gestes répétés, comme une respiration, pour m’inscrire dans la journée , confronter corps et esprit à la réalité ;
L’utopie d’un monde meilleur, me porte. Sous le feuillage des chênes, une accumulation de signes,qu’il faut bien accepter.

Je dois fixer, ici, dans le temps bref, quelques idées fugitives, pour faire trace., pour qu’un autre, passant par là, les observe un jour, avec distance.
Je vis dans une histoire d’amour avec la nature. La variation permanente de la lumière, rythme mes sentiments. Je m’en tiens à dialoguer avec ce qui existe, du monde connu au monde disparu. Les intersignes me guident sans peur , lorsqu’ils sont lus,dans les dormantes de chez nous.

J’emprunte au temps ce qu’il me rend après. Loin des cupidités du monde affairé, incapable d’aimer
gratuitement. Nageur de fond, je prends la mer et rejoins mon Île de Stuhan. Reprenant mon souffle , j’admire le glissement des sternes dans les ascendance s me beaux souvenirs, passé ici.

La nuit sera courte sur le Menez Hom, j’y rejoins un sabbat et vend mon âme au diable pour une histoire d’Amour.
Roger Dautais
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS

Photo : création Land art de Roger Dautais
«  Élévation «  Cairn du Menez Hom photo : Marie-Claude Dautais
à Marie-Josée Christien
Dernier papier, paru dans Ouest-France, ce jour , signé Paul Boulben, que je remercie.

vendredi 5 avril 2019

Le voile de mariée  :  à Stéphanie Lenouvel




Si jamais mon chemin s’arrêtait là,
pardonnez-moi d’avoir aimé
à en mourir un jour...
Roger Dautais



En mon vaste jardin..

à Raymond Anisten
...et si l’amour absolu reste inconcevable pour beaucoup, considéré comme un excès, je le préfère à la haine. Mon cœur usé en témoigne, d’avoir dansé sur le tambour du monde. Que ma mère soit remerciée de m’avoir fait ainsi.
Je suis né bien avant les GAFA . En 1942 exactement, au cœur de la barbarie qui s’exprimait par des rafles et des camps d’extermination. Est-ce trop de dire que je suis horrifié par la recrudescence de cette haine là, jusque sur nos tombes, nos murs des villes.
J’aime trop la vie pour ne pas en parler régulièrement sur ce petit blog, et depuis dix ans, puisqu’il a presque cet âge à quelques jours près. Je veux dire par là que je n’ai pas attendu internet pour choisir mon camp et m’engager dans des actions publiques et politiques. C’est connu.
Je n’ai pas que des amis. J’avais sans doute besoin de réparer une enfance piétinée, besoin d’être aimé mieux. C’est pour cette raison que j’ai choisi le chemin de l’art.

À Maria-Dolorès Cano
Des femmes sont venues en nombre, pour m’accompagner de leur amitié, m’encourager, m’aimer et j’avais besoin de leur regard pour exister comme artiste. Mais on est jamais à la hauteur d’un pareil amour, alors, j’ai tout donné ce que j’avais à donner en amour. L’histoire n’est pas terminée.

Oui, j’ai étudié le dessin, la gravure, la peinture, la sculpture, la photographie, la vidéo. J’ai beaucoup pratiqué avant d’être appelé par le land art, en 1997. Répondant au journaliste venu m’interviewer à la maison, il y a deux jours, à propos de mon CV. Je lui ai dit : je n’en ai pas. J’ai abandonné ces longues listes que peu de gens lisent, pour entrer dans le vif du sujet :
le land art. Regarder-t-on 25OOOphotos sur un PC ? Non bien sûr. Pour moi-même cette collection est devenue un vaste jardin. Une centaine a suffit pour qu’il se fasse une idée.
Incarner un discours de land artiste passe par la photo. Je l’ai fait, une fois de plus et ce papier sortira dans Ouest-France, au moment où je serai hospitalisé à Rennes.

À Marie-Claude, femme aimée
Cette nuit, encore blanche comme gel sur l’herbe je me disais : je suis, ni dans le monde, ni hors du monde. J’avance dans cette insécurité partagée avec ma femme aimée, espérant du mieux, comme je souhaite une meilleure vie au cairn qui s’écroule. Nos enfants et petits enfants, s’en chargeront. Mais hier, je pensais sincèrement, qu’il y a des jours où le vent semble inépuisable. Avec la pluie pour compagne, bien accroché entre le ciel et les terres noirs de mon pays, il n’y avait rien d’autre à faire que de marcher, avec mon cœur malade et les forces qu’il me reste. Je marchais, dos courbé, parce que je suis vieux et qu’un vieil homme adopte cette allure dans le mauvais temps, content d’être là, vivant, heureux de l’être, encore.

À ma fille
La spirale représentée, ici, au moment où la mer la recouvre d’un voile de mariée, je l’ai faite en hommage à ma fille, qui se mariait en début de ce vingt et unième siècle, avec Tony, son amour de toute jeunesse.
Spirale emblématique de mon œuvre de land artiste, mais aussi,symbole du temps qui passe. Tout ce que j’ai créé est né d’une émotion, n’en déplaise à ceux qui pensent qu’elle doit être extraite de la création. C’est mon mode d’expression,c’est un geste d’amour, envers la nature,avant tout, puis envers la personne à qui je pense. Vous avez pourquoi, l’Étoile de David est présente dans mon œuvre, au même titre qu’un gisant de sable,cent fois expliqué.
Le land art est aussi pour moi,expression poétique, prolongé par une littérature personnelle, écrite, jour après jour .
;
Quinze jours ont passé depuis mon premier malaise cardiaque sur l’île aux Moines, préparant un projet land art Les Voyageurs du Ponant qui devait commencer en compagnie de 6 artiste, le 20 avril 2019. Évacuation par le Samu d’Auray, hospitalisation en cardiologie à Vannes, Consultation avec la chirurgienne de Rennes et date d’opération prévue le 9 Avril.

Je n’ai rien changé de mes habitudes de vie, si ce n’est d’avoir encore plus parlé et échangé avec Marie -Claude. Nous avions besoin de cette proximité. Nous sommes prés.

Lorsque vous ouvrirez mon thorax, mardi, entourée de cette équipe du bloc opératoire, tout ce que j’ai dit et fait dans ma vie,sera entre vos mains. Réparez-Madame, si c’est possible et redonnez-moi ma vie qui s’échappe. Je saurai quoi en faire et Marie-Claude m’attend.
Quoiqu’il arrive, soyez en remerciée.
Roger Dautais
Le land art ? une nécessité,  une urgence.



A Marie-Claude, Femme aimée…


Nous avons trop vécu, des brisures de vie, pour tomber dans le panneau . Plus dans le troupeau bêlant, plus dans les foules adoratrices, plus dans le brouillard des beaux parleurs. Plus dans les ors des palais. Plus dans les honneurs. Il est temps de sauver ma peau et cela se jouera, mano a mano. Parle moi des îles qui dérivent dans tes rêves. Parle-moi de ton chêne centenaire qui veille sur les morts. Parle moi de l’Ange endormi sous la cendre, en ria. Parle-moi de la cabane des silences où je ne peux plus me rendre. Parle moi de la foule des morts, par centaines, en cendres, au pied des arbres et qui regardent passer le jusant depuis leur jardin.
J’ai repris la route, sac au dos, celle qui brise le cœur mais qui va droit au but par les chemins de
traverse. Toi qui cherche l’Amour, toi qui vis l’Amour et partage mon lit, ne pleure pas mon départ. Il était inscrit dans le grand livre. Est-ce la dernière fois, ou bien reviendrais-je balafré sur le ventre, ouvert en deux. Tes baisers seront les meilleurs remèdes.
Regarde autour de nous, ce vide laissé par ceux qui nous promettaient aide et compassion. La place est prise, mon aimée. Nous avons tous les oiseaux du ciel dans notre petit jardin. N’est-ce pas mieux que mille pic-assiettes ?
Ne pleure pas en voyant mes talons, quand je disparaîtrai d’ici, je serai simplement à écrire de mon sang, la suite de notre histoire. Je n’ai vraiment aimé que toi, malgré mes dérives et toi seule, reste mon port d’attache. Les oiseaux de mauvais augure affrontent leurs mensonges.
Promis, juré, je reviendrai de cet hôpital et je t’emmènerai voir le dolmen de Crucunio qui fait le dos rond., le Grand Menhir du Ménech qui défie le temps et le dolmen secret de Meriadec, celui des nos amours..  Nous serons des marcheurs aux pieds nus comme nos frères gitans, et Roms. La route ne sera que pour nous, étoile de ma vie.
Je t’aime.

Roger Dautais



La vie est une  île dans  un  océan de solitude, une  île dont les  rochers sont nos espoirs, les arbres, nos rêves, les fleurs notre solitude et les ruisseaux notre  inspiration
Khalil Gibran
De la vie.
La voix de  l'éternelle sagesse.

Photo  : création land art de Roger DAUTAIS
 " Un  jour en Décembre " pour Marie-Claude, seulement.
Normandie  - Région de Caen - années 2000

jeudi 4 avril 2019

Ondes mauves  :  pour elle


Chom em buhez betek ta varo*



 Quand la terre  pardonne.

Le ciel est doux. Un parfum de pardon flotte dans l'air. Oh, mon Printemps,qu'il serait dur du mourir dans tes bras, mais s'il le faut, accueille moi avec amour. Une branche de notre arbre a cassé hier. La sève a coulé, salée comme la mer,sur mes  joues. Le  yeux  brouillés, je suis descendu à la mare. Je la voyais, impressionniste dans la  lumière de Gouyonzeur, amoureuse, au fond de ses eaux bleues, troublée  par le dépôt de gerbe, empoisonnée  à la Jegado. La tendresse des  pierres levées  nous envoyaient  leur compassion et je sentais le sols se dérober sous mes  pas.
Souvenons-nous de nos  jours fleuris par  l'amour, l'amitié et continuons la route.
 L'éternité s'est arrêtée  un jour dans  mon cœur. Ce n'était qu'une halte. Je ne regrette, ni la pluie ni  la grêle, ni le vent, ni les grands soleils  brûlants, ni les  neuf  lunes. Homme nu,  je m'initiais au deuil, à  peine le  plaisir consommé.
Faudrait-il  pleurer  pour emplir cette mare, et la troubler encore ?
Le manque porte  un nom; Ganja. Un  Maître Mooji. Un secret,  les trois pins maritimes de Kerleano. Mais tout se joue,  mon amie, dans  lieu unique, à l'heure unique. Inutile de  paniquer. Admirons ensemble cette gerbe  mauve, de nos yeux mouilles que le vent d' Ouest séchera, emportant nos souffrances et nous, nous danserons sur nos souvenirs, les pieds nus, jusqu'au  prochain été.
La terre est belle lorsqu'elle nous pardonne. 
Roger Dautais
 Dernière  ligne droite.
Nuit d'insomnie...

*reste en vie  jusqu'à la mort.

LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
http://rogerdautais.blogspot.com

Photo : création  land art de Roger Dautais
Ondes mauves  :  pour elle
Gouyonzeur - Bretagne


***


Sans la nuit
que  serait le  miracle
de  l'aube
l'apparition du  jour
derrière les  paupières.

  Marie-Josée Christien *

*https://www.recoursaupoeme.fr/chiendents-n-118-consacre-a-marie-josee-christien/

Spirale du dépassement  à pour Marie-Claude, femme aimée



 Échos d'un cœur battant au ralenti

Parler de la jubilation qui s'empare de moi, lors de la création d'une spirales, n'est pas assez fort. Si les mots  ont  un sens, parfois détourné  ou symbolique,  l'état dans lequel je me mets  dans cet effort total, tient de la  transe de la résonance viscérale.
Qui ne s'est jamais perdu, quelque soient les chemins empruntés  pour  y arriver, ne peut pas imaginer ce qu’une transformation de la conscience   dans ces  instants,  peut  produire sur moi.
J'ai toujours vécu et recherché cette épreuve de la spirale, comme étant  une vie   proprement dite , avec  une naissance,  le centre , le voyage, son déroulement,  la conclusion, la mort.
Cela va  bien au-delà de  l'apparence.
Si,ce type de spirale est relativement simple dans son dessin, elle est très difficile  à réaliser. Tracée sans repères,  il faut l'avoir  intégrée totalement dans son esprit et dans son corps. Elle est  un exercice, autant  philosophique que  physique. Le corps entier s'engage dans toute sa force. L'énergie doit être brûlante, la vie , à cet instant,brûlée,consommée, aussi. La beauté apparente et  l'équilibre  parfait du tracé ne sont qu'une projection de mon mental. D'où, tous ces exercices de préparation qui vont  jusqu'à la méditation, la respiration yoga.
 Si  je n'étais athée, je dirais que je  prie et je m'élève vers le sacré. Mais je préfère imaginer le ciel vide au-dessus de ma  tête.
Démarche entropique, s'il en est, je ne peux dans ce  voyage de sable, ne pas penser  à ma  propre disparition, que j'accepte comme faisant parie du  grand  jeu.
Parler de la finitude de  l'être humain, tout en réalisant le  land art, c'est aiguiser  mon appétit de  la vie. Cette adéquation   permanente, cette  compréhension du  mystère de la vie, ont fait de  moi, un être éveillé,  prêt  à conclure, quand le temps sera venu, sans regrets.

Depuis très  longtemps, je me suis engagé politiquement et mes indignations, je les ai fait partager dans ma création land art,  pour défendre des causes d'injustice sociale, elles sont nombreuses et permanentes, j'ajouterai,  publiques.
 J'ai donné de mon temps, de ma  personne, et de ma fortune, en associations , en solitaire,  près des CHRS, CADA, EHPAD, Centres de détention. J'ai animé des ateliers d'art thérapie, mais Aussi  parlé du land art, exposé mes  photos dans ces lieux d'exclusion, dont ces fameuses spirales qui intriguent tant les gens.
 Je suis toujours  plus enclin  à donner  pour ceux qui sont  privés de  liberté  ou de santé, qu'à ceux qui  ont tout et demandent toujours  plus..
Mon  land art est devenu très rapidement, médiateur de  grandes causes, outil de communication, sujet de réflexion pour des étudiants de faculté,  pour des  lycéens, des enfants d'école  primaire., aussi auprès des enseignants, parfois  même de chefs d'entreprise.
Filmé, télévisée par des TV françaises et étrangères, chroniqué en presse quotidienne,  presse magazine, livres d'école, présent dans de nombreuses radios, sur mon blog et sur les réseaux sociaux,  il avait été estimé,  il  y a quelques temps à 5  millions, le nombre de  personnes ayant vu mes  œuvres.
Je ne pense pas avoir changé beaucoup,  depuis ces années 97, mais  il est bon de  le préciser,  pour certaines  personnes J'ai acquis, une maturité enrichie chaque jour par la pratique, l’échange, le partage, la rencontre, la lecture,  l’illustration.
Pour  y être allé souvent,  j'ai beaucoup appris, à mes dépens, dans les hôpitaux, de la souffrance , sans négliger la capacité de tout  homme  à se redresser et  à se mettre debout après le coup dur .  L'art  devrait  y être  plus présent, car  il aide  à la reconstruction de tout être en souffrance.
Les faux amis sont  légion quand la table est abondante. Ils disparaissent d'eux  même, quand les ennuis surviennent. En ce moment, je ne suis pas trop dérangé par eux.
Je ne m'arrête jamais  longtemps aux  bravos. Ils sont intéressants pour  un artiste, mais  ils ne font jamais le travail  à ma  place. L'humilité  me parait nécessaire, devant ce qui a été fait, et la conscience de ce que  l'on est, en notre propre essence, ne peut qu'éclairer  une pensée qui veut progresser et rester lucide. L'avenir endépend. Je m'apprète  à tout  instant  à tout perdre. C'est devenu  pour  moi, une nécéssité pour me maintenir  en état d'urgence de créer.

Physiquement, je suis arrivé au bout de ce que  je pouvais faire ou donner au  monde. Si  mon opération réussit, le 9 avril prochain , je me remettrai  à l’œuvre, conscient d'avoir retrouvé ma vie. C'est ce que  je souhaite.

En ce qui  concerne mon blog qui  tourne autour de 47OOOO visiteurs, je posterai  jusqu'à Dimanche 7 avril sans savoir quand cela reprendra. Vous  pouvez relayer mes  photos land art en attendant, elles sont  libres de droit.
Merci pour tout ce que vous  m'avez  permis de faire, pour tout ce que vous  m’avez  donné en échange.
Je vous embrasse fraternellement.
 Roger Dautais

Membres

Archives du blog

Qui êtes-vous ?

Ma photo
Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.