Cairn sur l'estran : pour Marie |
Les mots sont dévastateurs.
Un mot vous sauve, un autre vous tue.
Amélie Nothomb.
J'ai affronté ma mémoire jusqu'au bout,ce matin d'automne.Tête vide, tel un rôdeur sous la lune, j'ai recherché une solution vers la mer. Elle monte vers moi, sans pitié. Mixture remontée des abers pour me sauver du reste. Je me serais assis en dehors de ma peau, sans ce viatique.
Par crainte d'étouffement, j'ai craché des cauchemars les plus noirs et suis descendu au pierrier.
La mer folle brassait les pierres à grand bruit. J'ai attendu que ce tintamarre me fasse tout oublier et abattre ce cairn comme on fait pour un chêne, en fin de vie.
Roger Dautais
Photo : création land art de Roger Dautais
" Derniers instants " pour Marie
Cairn sur l'estran.
http://marie-aupaysdesimagesetdesmots.blogspot.com/
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Noyau central
Lorsque les mots parviennent à leur sommet
Ils ont déjà brûlé
Le texte s'écrit
Dans les ponces et les basaltes
Je ne sais rien e ce que je suis
Je ne connais que les scories
Où va le doigt sur le chemin des signes
Obstinée à la phrase
Puisatier du verbe
Je n'ai de lien qu'avec l'opaque
Consumée- c'est toi qui portes le feu.
Claude LOUIS-COMBET
"Petite géologie du cœur " in Le Petit Œuvre Poétique.