Ombre et lumière : à Guy Allix |
Spirale en lumière : pour Liplatus |
Hommage : pour Anne, Claude et Joseph Fraiberger ( + 16.O8.44) |
Cercles pour poètes disparus : pour Odile et Jacqueline |
Suis ta vocation les yeux grands ouverts.
De nombreuses professions exigent les sacrifices
des nuits blanches, pour la vie
Edith Boukeu
Nuit
blanche et de dérive
Au
fond, ma légende s‘écrit au jour le jour, sans que je ne n’aie à
m’en occuper. Ce sera plus ou moins juste, bien entendu. Ce qui
compte vraiment, c’est d’être attentif au chant du monde qui
nous est donné, de l’entendre, d’y participer et non de vivre en
courant.
La
voie est étroite qui me permet d’avancer, dans ma vieillesse,
entre une mort certaine et l’indifférence bourgeoise, qui vote
pour une éternité immédiate.
Il
faut , probablement avoir été humilié par ces dominateurs, pour
accéder enfin à la liberté.
Liberté
d’être, de penser, d’aller, de faire ou ne pas faire, et de
laiser de côté, beaux discours, dogmes et autres embobinages.
Le
land art est mon médium, mon trait-d’union, mon engagement,
mon lieu de vie, mon
expression.
Je
n’aimerais pas tomber dans le travers qui consisterait à
intellectualiser, ce qui n’est qu’une expression manuelle.
Le
cœur commande et cherche à recevoir cette onde née d’un autre
cœur, sensible à mon travail.
Cela
peut s’arrêter là, dans ma vie de coureur d’estran, sans
rechercher plus de confort de vie, sans accumulation de richesses
matérielles, avec l’idée d’une vie consacrée à l’art,
sans but particulier et ne demander rien d’autre que d’être en
progression sur le chemin de la connaissance et de la sagesse.
Il
est inutile, approchant de la conclusion de ma vie, de me faire la
morale, de m’apprendre à vivre, ou de me récupérer dans
votre société de l’avoir.
L’aisance proclamée me crispe.
L’obsolescence programmée de notre société de consommation,
n’arrête en rien la création de surabondance de biens, réservée
aux plus riches ;. Notre société, fait l’impasse sur la
pauvreté, la vieillesse, la maladie, l’expression artistique. Il
m’appartient aussi de condamner ce choix et de m’engager dans
cette voie étroite où il faut résister pour vivre, loin des foules en acquiescement permanent..
Le
land art m’aide à dans cette douloureuse et dernière partie de
ma vie d’artiste. Je suis venu sur terre pour réaliser certaines choses et je tiens à le faire,jusqu'au bout.
Roger Dautais
Notes de land art pour la Route 77
Grand Garage Blanc.
Rythmes circadiens.
Cercle n°1
Mon
land art ? Des lambeaux de vie, sans retenue. Un goût
d’inachevé, parfois, recherché jusqu’à la mise en danger.
Cercle n°
2
La
désespérance ? Elle m’a été offerte dans ma prime
jeunesse. Ma mémoire a fait le reste ;
Dans
notre monde individualiste, l’indifférence est une arme qui
rejoint le mépris de classe. Il me faut vivre dans ce vide organisé,
ce no man’s land de l’âme.
Cercle n°3
Est-ce
grave si je n’ai rien fait d’important, aujourd’hui en land
art ?
Il
faut savoir aussi,s’écarter de ce qui est évident, normal, prévu.
Il faut attendre dans ce vide et prendre le risque de se perdre dans
l’inconnu.
Cercle n°4
Comprendre
l’horizon, avant qu’il ne bascule.
Cercle n°5
Néant.
Cercle N°6
Il
faut choisir entre la mort et la création. Parfois,c’est la mort
qui choisit d’enterrer la création.
Cercle N°7
Pendant
mes absences, je m’éloignais de la terre, entre exsanguination
,morphine et perfusions. Pendant ce temps ce temps, l’herbe
continuait à pousser sans moi. Une vraie consolation, à mon
retour.
Roger
Dautais.
Nuit
blanche sous morphine.
Service
ce chirurgie cardiaque
CHU
Rennes-Ponchaillou.
Avril 2019