La vie, comme elle va
"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009
Roger Dautais . Septembre 2009
Un voyage étonnant au cœur du land Art
jeudi 31 décembre 2009
à mon père...
Ici,
les pierres
et là, l'oubli.
Ta main tenue,
Je sens la vie
qui va,
se bat,
s'en va.
Sous le lichen,
la mémoire
me dira
si j'avais
raison
de te savoir
mortel.
Comme tu aimes
dire,
chuchoter
tes dernières forces
et nous,
t'écouter.
Qui de l'un
ou de l'autre
saura jouer
le tour
de s'absenter
pour de bon.
... La consigne
Oh,
ce n'est
pas si grave,
un mot avalé...
une retenue,
un peu plus
longue
de ton souffle...
mais surtout,
ne pas déranger
le monde
qui festoie.
Voilà belle mort,
enfin...
Roger Dautais
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
à Cat, Nefertiti, Gypsy, Karine, Stuki, Lilia, Yasmine, Claudy, Cendres, Virginie, Aurelie, Michelle, Lee, Elizabeth, Rosy, Jacques, Yvon, Valentin, Jean Jacques, Jean-Claude, l'autre Jacques, Jo, Grégory...
Rien ne justifie que je déplace des pierres, pour les empiler, les mettre en rond, que je fasse flotter des fleurs de liseron à l'envers, que je porte une étoile autour du cou et tresse des feuilles d'iris sauvage pour en faire de petits radeaux à coquelicots. Non, vraiment rien, et c'est pour cela que le land art me plait et qu'il est devenu une grande partie de ma vie. Je préfère ça à passer mon temps au ball trap, par exemple et puis cela me permet en cette fin d'année d'offrir ces quelques photos en guise de voeux à mes amis .
Eh bien, ça y est, nous voilà au bout du bout, à la veille d'une bien bonne et heureuse. C'est long, une année, surtout si vous essayez de faire le compte en jours, semaines, heures, secondes. Essayez...Quasi impossible. Ainsi passent nos saisons, et pourtant...il s'en passe des choses dans une année.
Tenez, regardez ce défilé: des salons du livre, de l'auto, du mariage, de la mode, du bricolage, des vacances, de l'agriculture puis des pèlerinages à faire pour sauver son âme, Lourdes ou Lisieux selon ses moyens. Et les journée, ah ! les journées : de la musique, du beaujolais nouveau, de la femme, des maraîchers, de Hallowenn (enfin c'est pareil),de l'ouverture de la pêche, sans oublier celui de l'ouverture de la chasse, heures possesseurs de la carte, que dis-je,du sésame, C.P.T ( Chasse Pêche et Tradition) des commerçants heureux, des mêmes en colère, du vélo, du jour le plus long, du jour de l'an (celui-la, c'est pour demain). Il y a aussi les fêtes, des Pères, des Mères, des Oncles, des Tantes, des enfants, la fête des lampions au 14 juillet, la fête des rois et des boulangers qui se font de la galette avec. Il y a les rassemblements extraordinaires des éclipses, avec ses vendeurs de lunettes à gogo, et puis les dates d'ouverture spéciales, les dates de fermeture spéciales, les heures d'ouverture spéciales par décret ou par ordonnance, il y a aussi, pendant l'année des semaines Sainte et des semaines commerciales,ce qui est pareil, des heures solaires que l'on déplace arbitrairement et que l'on nomme heure officielle, ce qui fait beaucoup rire les vieux Bretons de l'Ile de Sein, réfractaire aux décisions d'énarques promus. Les changements d'horaires se font sur simple injonction du Grand Mamamouchi chargé d'économiser le temps qui nous sera imparti pour mettre nos pendules à l'heure.
Dans une année, il peut y avoir des couvre-feu chez les maires zèlés, des armistices à fêter, des jours de défilé militaire, des déclarations d'impôts à faire, des impots à payer avant le... C'est vrai, la vie, quand même, c'est pas simple. Il n'y a plus guère que les distri-bank à ne plus s'en faire de nos jours. Visités par des amis, chaque jour, ils s'épanouisent aux carrefours des rues, dans leur sollicitude dorée, le ventre rempli de billets jusqu'à la gueule, faisant le bonheur des gagnants.
Avec un tel programme, pratiquer le Land art devient de plus en plus incongru et inutile. Aussi je m'empresse de continuer cette pratique quasi clandestine et transgressive avant qu'un énarque bien inspiré ne vienne codifier cet art et proclamer un jour du land art, des semaines à respecter par saison, un permi à points pour la pratique, une autorisation préfectorale pour vaquer, une distance à respecter entre l'horizon et la ligne de côte, un cota de pierres à soulever au m2, un sens de la marche, un prélèvement codifié de feuilles mortes, un cubage d'eau à respecter en cas d'emploi, des essences de bois à ne plus employer, une heure pour les photos avec flash, une autre pour la photo sans flash. Bref, dans ces moment de pleine liberté d'expression, il convient, sous peine de demande de justification, comme un fan me l'a demandé, de ne plus employer n'importe quel symbole sans une autorisation de ce dit "fan". Nous ne serions alors pas loin de la lettre anonyme ou du coup de fil à qui de droit pour faire rappliquer sur le champ, une camionette de "bleus" chargés de redresser le contrevenant à l'ordre moral.
Personnellement, je ne me suis jamais( ou presque) senti en danger dans ma pratique de landartiste. Que ce soit, sur les Iles, en montagne, à la campagne, en France ou à l'étranger, ma pratique fut plutôt bien accueillie. C'est plus sur internet, dans ce merveilleux monde des bloggers, que me sont arrivés des attaques, quasi virulentes, souvent déplacées et qui terminèrent toujours là d'où elles provenaient : des poubelles.
Je remercie encore tous mes lecteurs, le Portail du Land art aussi, qui m'ont permi de signer de beaux contrats et de réaliser de très beaux projets dont le film long métrage qui m'occupe en cette période et dont je vous ai parlé. Bonne année à tous, amoureux du land art ou simples visiteurs dont j'ai apprécié l'amical passage et à l'année prochaine , ce qui ne devrait plus tarder maintenant.
Roger Dautais
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
mercredi 30 décembre 2009
Créations land art Roger Dautais : INSOLITUDES
à Melany, Manue, Sylvie, Françoise, Laurent, Geco, Maurice, fidèles lecteurs:
Insolitudes...
Oui, je sais...zéro sur vingt pour avoir inventé encore une fois, un mot insane. Alors voilà :
Les insolitudes sont des instants de bonheur suspendus entre d'insolites certitudes et d'insolentes solitudes.
Franchement, me disent certains, quelle perte de temps que d'inventer et d' inventer sans cesse. Oui, c'est vrai, je pourrai rejoindre un parti où l'on inventerai à ma place et occuper sainement mon temps libre...mais, je ne suis pas attiré par les meetings. Alors, que faire ?
Je peux imaginer le temps qu'il me reste à vivre. Je peux même le diviser par dix, cent ou mille et parfaitement me tromper dans un sens ou dans un autre. J' utile ce temps qu 'il me reste, étant seul ou presque, à ne pas calculer cette éventualité. Mais, il est impossible de ne pas y penser. Faire fortune avec ça me paraît très aléatoire. D'ailleurs, j'ai suffisamment travaillé pour ne pas être riche à la fin de mes jours. A moins d'un accident..Chez moi, l'argent a toujours été accidentel.
J'ai tellement perdu de temps en pratiquant le land art que je me suis souvent demandé si je n'étais pas à m'inventer une nouvelle vie, une vie parallelle. Mais non, c'est bien la suite du commencement du début ! Avec l'âge, bien sûr, ça fait désordre.
Pourtant,j e ne pense pas cela et continue à arpenter les saisons, de petites trouvailles en dégringolades et de reconstructions en réussites. C'est vrai, ça prend un peu plus qu'un Dimanche après-midi quand on a le temps,(certains s'en contentent et brillent avec ça comme des astres du land art. ça les regarde!) Toutefois, j'y prends tellement de plaisir que j'ai vraiment envie de continuer. Toujours envie de faire ce livre de land artavec ce photographe de Cherbourg, puisqu'il me le propose. Ce sera en Normandie où je réside, entre les plages du Débarquement et le Nez de Jobourg. Disons 120 km de terrain de jeu. Un paysage, un pays, que j'ai eu la chance de survoler, pour les besoins de mon film PLAGES DE LIBERTE en 2006 , à bord d'un Bel hélico bleu ciel. Franchement, pas étonnant que je me sois encore retrouvé au pied de la Pointe du Hoc, côté est, au printemps dernier pour élever quelques guetteurs d'histoire avec de magnifiques pierres qui ferait pâler de jalousie, l'amie Véronique Brill, de Marseille. A pied, ce terrain est aussi très sympa à parcourir, quoique vraiment accidenté. Il faut prévoir de bones chaussures de marche.
Bref, s'il me reste un peu de temps sur mon calendrier personnel pour réaliser tous ces projets, je le garderai pour aller admirer la mer. C'est encore là que je suis le mieux en compagnie de Marie-Claude.
Allez, bonne fin d'après-midi,
Kenavo
Roger Dautais
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
lundi 28 décembre 2009
à Nolwenn ...
Au fûr et à mesure que l'on s'approche de la conclusion, est-on plus goutte d'eau ou fleuve, évaporation ou éther, apparition ou fragrance de l'air ? Y-a-t-il d'autre réponse que de se penser avant tout comme une partition involontaire du monde , un fragment du grand tout univers? Consommé, consommable, pris ou jeté, avec quelle main doit-on saisir sa chance, celle qui vole ou celle qui ordonne ?
Sinistra Bella, Ouistrehma, Riva Bella et juste un petit tour sur les chevaux de bois pour Nolwenn la belle bretonne, et juste un relens de poissons qu'il fait bon acheter au petit matin, fraichement débarqué des chalutiers. Juste un muret à la bonne hauteur sur le port, face à la baie, pour poser mon carnet et gribouiller quelques lignes sous les cris des mouettes., pendant que le manège tourne Je suis à l'automne de ma vie, face à cet estuaire et je remonte à la source de mes souvenrs comme un saumon dans l'Orne. Pas vraiment changée, ma vie, depuis le début, en Bretagne. J'attends toujours la finale et je démèle mes incompréhentions, devant cette agitation que l'on appelle la vie. J'aime entendre ces pasteurs, ces frères prêcheurs qui nous enseignent le dépouillement et vivent dans le plus parfait luxe, la plus parfaite ignorance de ce que peut être l'humilité.
J'aime à ne pas les croire, ne pas les suivre sur le chemin des dupes . Je préfère les grèves, même si le vent d'ici ne me parle pas come celui de mon pays. Que de pages tournées dans ma vie, que de carnets écrits pour personne dans ce monde où je suis contenu malgré moi et mélangé aux possédants, comme eux-même sont mélangés aux pauvres. Long fleuve tranquille , la vie, comme le titre du film de Chatiliez. Sans doute pour une partie du monde, c'est sûr. Il est certain qu'un fleuve, un jour ou l'autre éprouve le besoin de déborder. Plus de rive gauche, ni de rive droite mais une panique collective à ne plus trouver ses repaires. La tranquillité reviendra, après. Mais en attendant, combien auront quitté la terre sans que cela ne tracasse ces consommateurs appliqués à dévorer le monde sans même s'arrêter de respirer entre deux bouchées.
Tout est dit, la marée remonte sans demander la permission au Président. C'est une marée de 90 aujourd'hui et elle va changer entièrement le paysage de l'estuaire en recouvrant les bancs de sable. Suis-je goutte d'eau ou bien fleuve, je n'ai toujours pas la réponse. Je referme ce carnet sans avoir la réponse, sans savoir combien de temps il me reste au juste à parcourir pour remonter à la source.
Ce texte a été écrit en juillet 1999. Ce qu'il y a de changé ? Nolwenn, ma petite fille a maintenant, 14 ans
Roger Dautais
Carnets de poche
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
Au fûr et à mesure que l'on s'approche de la conclusion, est-on plus goutte d'eau ou fleuve, évaporation ou éther, apparition ou fragrance de l'air ? Y-a-t-il d'autre réponse que de se penser avant tout comme une partition involontaire du monde , un fragment du grand tout univers? Consommé, consommable, pris ou jeté, avec quelle main doit-on saisir sa chance, celle qui vole ou celle qui ordonne ?
Sinistra Bella, Ouistrehma, Riva Bella et juste un petit tour sur les chevaux de bois pour Nolwenn la belle bretonne, et juste un relens de poissons qu'il fait bon acheter au petit matin, fraichement débarqué des chalutiers. Juste un muret à la bonne hauteur sur le port, face à la baie, pour poser mon carnet et gribouiller quelques lignes sous les cris des mouettes., pendant que le manège tourne Je suis à l'automne de ma vie, face à cet estuaire et je remonte à la source de mes souvenrs comme un saumon dans l'Orne. Pas vraiment changée, ma vie, depuis le début, en Bretagne. J'attends toujours la finale et je démèle mes incompréhentions, devant cette agitation que l'on appelle la vie. J'aime entendre ces pasteurs, ces frères prêcheurs qui nous enseignent le dépouillement et vivent dans le plus parfait luxe, la plus parfaite ignorance de ce que peut être l'humilité.
J'aime à ne pas les croire, ne pas les suivre sur le chemin des dupes . Je préfère les grèves, même si le vent d'ici ne me parle pas come celui de mon pays. Que de pages tournées dans ma vie, que de carnets écrits pour personne dans ce monde où je suis contenu malgré moi et mélangé aux possédants, comme eux-même sont mélangés aux pauvres. Long fleuve tranquille , la vie, comme le titre du film de Chatiliez. Sans doute pour une partie du monde, c'est sûr. Il est certain qu'un fleuve, un jour ou l'autre éprouve le besoin de déborder. Plus de rive gauche, ni de rive droite mais une panique collective à ne plus trouver ses repaires. La tranquillité reviendra, après. Mais en attendant, combien auront quitté la terre sans que cela ne tracasse ces consommateurs appliqués à dévorer le monde sans même s'arrêter de respirer entre deux bouchées.
Tout est dit, la marée remonte sans demander la permission au Président. C'est une marée de 90 aujourd'hui et elle va changer entièrement le paysage de l'estuaire en recouvrant les bancs de sable. Suis-je goutte d'eau ou bien fleuve, je n'ai toujours pas la réponse. Je referme ce carnet sans avoir la réponse, sans savoir combien de temps il me reste au juste à parcourir pour remonter à la source.
Ce texte a été écrit en juillet 1999. Ce qu'il y a de changé ? Nolwenn, ma petite fille a maintenant, 14 ans
Roger Dautais
Carnets de poche
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
aux exégètes de la folie...
J'ai vécu
dans la béance
ouverte
sous les pas
des chevaux
de l'Apocalypse
et tu n'as su
écrire
que des paroles insanes
sur les geôles
de l'esprit.
Le anges déchus
sombrent au pied des pyramides
de l'oubli
et le soleil
noir
tatoue leurs corps
avant
l'extinction des feux.
J'ai tenu les clés
des fours,
le plan du labyrinthe
mais le Sphinx
n'était pas mon
ami.
Ô soleil de Tunis
rien n'est moins
vrai
que de croire
rien n'est moins
faux
que l'ignorance.
La folie
est un long apprentissage.
Il peut être,
d'une vie.
Moïse Clément
Bien humble qui saura l'admettre. A lui ces quelques lignes.
samedi 26 décembre 2009
AMNESIA
Land art in Normandy 2006
à Youenn Gwernig,
encore et toujours
à ses descendants, aux Bretons, aussi
Les petites pages, tu les écris entre deux gueules de bois, quand le soleil se fout bien de ta solitude et réchauffe les clodos de la gare.
Les petites pages, tu les noircis , seul, sur un coin de table d'un rade du quartier en attendant le dernier train qui ne tardera pas , maintenant à venir chercher le père pour son dernier voyage.
Il n'est pas plis Noël que de premier de l'an et les guirlandes ont l'allure de barbelés. La radio du bar dégueule des gospel mais c'est le froid de la porte qui me glace les pieds.
Deux Marocains trinquent à la bière. Ils ont la chance d'être deux pour partager leur solitude en ces jours de libations familiales.
"Tu te souviens, Papa, nous allions ensemble au ramassage des feuilles d'automne, chez Not'Maître comme tu appelais ce hobereau à lunettes, lettré comme toi, et qui te prêtait ses terres pour couper de la verdure toute l'année. Les feuilles, cette manne d'automne, nous l'emportions dans le jardin pour faire des couches chaudes sous nos châssis et cultiver nos plantes. Le travail était rude, on gagnait peu. J'aimais travailler en ta compagnie. Cela n'effaçait pas l'enfance douloureuse, mais je te découvrais sous un angle plus humain".
C'est Noël, celui des tables opulentes, des sapins décorés, des rires d'enfants, des regards émerveillés pour la plus chanceux.
C'est ici, des Noël de solitude et dehors, dans les rues, la ronde des zombies qui cherchent un sens à tout cela dans cette vile morte. Ala porte des boulangeries, on se dirait revenu en temps de guerrre, de restriction, des tickets de rationnement, avec des queues interminables de gens frigorifiés, devant les boulangeries. Pain quotidien pour les uns, bras chargés de boîtes de gateaux, b^ches, peitis fours et autres chocolats, pour les autres, de quoi, gâver, gâver et encore gâver.
J'écoute la chanson de Graeme Alwright qui sort de la radio du bar : Suzanne...Qui connaît encore ce grand voyageur. Sa voix douce et légèrement éraillée me renvoie quanrante annéees en arrière. Je n'ai pas changé, à peine. Toujours cette âme de" hobo" de mes vingt ans qui ne trouve la paix que dans la marche, le déplacement, le voyage.
Tiens, j'aurai aimé voir le grand Younn Gwernig pousser la porte de ce rade, maintenant, me dire "Salut" et s'asseoir à ma table. On aurait partagé un casse croûte dans ce café du départ, non loin de la gare. Il m'aurait dit ses vers de An Diri dir , parlé de New York, de Keroauc, aussi, et de sa mère, bien sûr, sans oublier le Huelgoat. Je lui aurait raconté ma peine de voir partir mon père. Mais il n'a pas pousé la porte. J'ai juste pensé à lui, maintenant qu'il a rejoint nos coeurs.. Je le sais marchant sur les pentes de Saint Michel de Braspart, du Méné Bré, haranguant les vents du Menez Hom, et chantant pour tous les anges voyageurs de la terre.
Alors, quand le sortirai d'ici, je retrouverai les rives du fleuve, j'irai dans le vent, j'écouterai sa chanson, j'oublierai ma peine et je retrouverai les voix de mes disparus. J'y retrouverai les couleurs des ajoncs de Pleudihen, des mûres de saint Solen, des mimosas de Lanvallay, des marronniers de la tour saint Catherine, des sables de Saint Malo, du gris bleuté de la Rance à la vieille rivière, des ruines du chateau de la Hunaudaie, des feux de la saint Jean, des sabbath du Mont d'Etemclin, des pavés du Jerzual, du moulin de mes amours, des hauts murs, de la tour de l'Horloge. J'entendrai la voix de mon père quand il me disait dans les bois:
"la remorque est pleine, nous avons bien gratté. Rentrons, mon fils, c'est bien comme ça pour aujourd'hui".
Tu vois, les petites pages, tu les écris lorsque ta peine de voir partir ton père, est trop forte, comme si l'écriture avait le pouvoir de faire quelque chose pour le retenir., comme si elle pouvait quelque chose contre la mort, comme si, ce n'était déjà pas un avant-goût, une fausse rébellion, simplement une répétition du grand départ.
Il serait plus simple de se noyer dans un repas pantagruélique et laisser ce fardeau dans son coin. Telle n'est pas ma destinée dans ce pays qui n'est pas le mien et ne le sera jamais.
Il est urgent de reprendre la route, celle qui mène au bout du chemin des grands jardins. Il n'est plus temps d'ergoter sur les étoiles, ou de présenter des comptes à l'université, il n'est plus temps d'entrere dans des circonvolutions , des ronds de jambe, des mondanités de salon pour savoir si la parole est acceptable, l'écriture autorisée, l'art...officiel.
N'attendre aucune permision et pratiquer...la vie. Avous la charge de dire, définir, jetre, honorer, permettre, interdire. Cela ne changera rien à mon âme en peine. Je pars en Bretagne rejoindre mon père que j'aime tant, maintenant.
à Guy Allix, mon frère...
Tu détournes
toujours
notre attention
vers des tonnes de livres
à lire....pour devenir...
alors que le vie passe
et trépasse
a chaque instant.
Il faudrait, simplement
respirer, regarder, aimer, sans ce fatras
mais voilà,
tu présentes des listes.
Je ne sais plus lire que dans le vent,
les vagues de l'océan,
la terre gelée,
la pluie ,
l'ombre des hauts murs,
Je suis devenu, errant des villes,
rat des champs,
je crains que l'avenir ne soit encore pire.
Il faut vivre,
nous n'avons pas le choix,
seul,
c'est notre aventure.
Demain, peut-être,
je serai capable de mieux dire,
mais aujourd'hui,
la solution
se trouve au dehors
Roger Dautais
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
jeudi 24 décembre 2009
...à mon Père
Nous voudrions tous qu'une année soit autre chose qu' une succession de mois et de saisons et que l'humanité prenne un autre sens qu'une course effreinée à la consommation, au profit , au pouvoir. En cette période de Noël, fête religieuse pour le croyants, trêve des combats pour les belligérants,et concours de mandibules pour ceux dont la table est pourvue généreusement, je pense à cette année parcourue en land art, si souvent, dans la solitude , le dépouillement et loin de la mode, des tendances, des chargés de mission culturelle. L'art a-t-il encore un sens pour les savants, les dirigeants, n'est-il pas encore plus inutile qu'avant aux yeux des gestionnaires et la place de l'artiste ne tend t-elle pas à disparaître de plus en plus. Je ne parle pas de ceux qui sont sous la douche d'or massif des grâces célestes, inoxydables artistes, assis à la droite du Père, car les courtisans ont toujours bonne table. Je parle pour ceux dont la mémoire défaille tellement ils ne savent plus jusqu'où remonter pour avoir connu des conditions de vie décente. Je sais, il ne faut pas parler des sujets qui fachent, ça empêche de digérer, mais il serait quand même bien que le Père Noël passe pour tout le monde et ne se contente pas de remùplir des poches pleines, voire, débordantes.
Il m'arrive d'attraper le tournis devant cette abondance de biens, cette opulence, ce déballage de choses qui se mangent ou se vendent, du sol au plafond des grands magasins. On dirait à voir certains qu'ils amassent pour l'éternité, sans véritable saciété.
Respirer...Respirer...Ne jamais penser au définitif sans l'éphémère, écrivait Nicolas de Stael
Le land art est bien loin de cela et pourtant encore, trace humaine. Il est pour moi, respiration, partage, communication, simple geste d'amour envers la Nature, il est aussi art de vie, de vivre tout simplement.
J'aimerai qu'u-delà de ces derniers jours de l'année, il soit pour moi, source de bonheur et refuge pour ma mémore lorsque le temps de l'adieu sera venu.
Roger Dautais
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
Libellés :
http://www.blogger.com/img/blank.gif
lundi 21 décembre 2009
w
J'ai toujours gardé une part de jeu entrer dans ma pratique de land art, laissant aux puristes le bonheur d'épurer. Dans mon long parcours d'artiste, j'ai rencontré quelques confrères- paons et quelques égotiques avancés, de ceux qui l'on croise et ne vous regardent qu'avec un air condescendant. Avec eux, aucune chance de plaisanter avec l'oeuvre, ils n'ont pas le droitet ça abime les liftings! Que de génies immortels peuples les cimetières et combien leurs tombes sont des nids d'abandon. Alors, à quoi bon se pavaner et s'astiquer les palmes académiques. Autant se marrer un peu loin de l'Université. Cette année là, j'avais trouvé un jeu de Scrabble dans la nature et je l'ai trimballé dans mon sac à dos, un sacré moment, histoire de composer avec, quelques pitreries sans importance. Et ma foi, je me suis bien amusé, alors, comme me disait mon phlébologue, au diable les varices. C'est vrai, tant qu'à être généreux, autant mettre le paquet. Nous verrons le verdict plus tard.
J'ai ajouté dans cette page une interview donnée à Youtube, il y a quelques mois, afin des vous en faire profiter. On y apprend toujours quelque chose là-dedans, alors, bonne lecture.
ROGER DAUTAIS
| |||||||||
Interview à: ROGER DAUTAIS ]ART
| 197 visites ROGER DAUTAIS hérouvile saint clair Contacts |
© ROGER DAUTAIS Adresse web de cette interview: http://www.whohub.com/regor |
INVITE TES AMIS Plus À propos de Whohub Normes d´utilisation Sitemap Chercher FAQ Log |
Inscription à :
Articles (Atom)
Membres
Archives du blog
Qui êtes-vous ?
- LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
- Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.