Spirale de la 19ème heure : pour Anne Le Maître |
La dernière minute : pour Fifi |
Sept raisons d'être là : pour Alp |
Pierres au jusant : pour Sole |
La grande spirale de St Phil. : pour Orfeenix |
Le guetteur de silence de la 19ème heure : Pour Tilia |
Double spire sur la piste de Santa Anna : Estourelle |
Franchissement : pour Maïté/Aliénor |
Lampedusa blues : pour Pierre Boyer |
Trémie, ou passe temps : pour Serge Mathurin Thébault |
Confidences rouges : pour Marie-Josée Christien |
Les niveaux de la connaissance : pour mémoire de silence |
Les grandes et les petites : pour Christineeeee |
Derniers feux au Motten : Claudine Le Bagousse |
Présences : pour Rick Forrestal |
Un trou dans le ciel : pour Elfi |
L'adieu au Soleil : Pour Guy Allix |
Cairn de la méditation : pour Ceciely |
Je vous écris du pays du vent...
Spirale de la 19ème heure
Nous étions, tous les deux, courbés par l'âge et fascinés devant le spectacle d'une mer déchaînée. le mauvais temps et notre âge nous ont fait regagner la maison. Deux jours sont passés et la météo reste maussade. Je décide malgré tout, de retourner au même endroit en espérant un peu mieux. Sur la route, pluie, grêlé, neige fondue, vent. Je me gare près du petit bois qui borde cette petite plage où je vais tenter de tracer une spirale, puisqu'une éclaircie s'installe.
Cette plage concave s'inscrit entre deux ensembles de rochers. Je sais que la mer monte et il me reste peu de place pour réaliser mon installation.
Je sonde le sable avec mon talon. Je vais rencontrer au moins quatre densités de sable différentes, Très dure,dure, souple, très souple. Le terrain est en pente. L'exercice sera donc difficile. De plus, je ne trace presque plus de spirales car mon dos blessé ne le permet plus. Une petite inquiétude s'installe en moi avant de commencer : aurais-je encore l’œil pour ce grand tracer qui se fait sans aucun instrument, aucun cordeau et qui doit être le plus parfait possible.
Je choisis le centre de la spirale, plante mon talon gauche dans le sable et je commence à reculer. Le principe est de creuser un sillon parallèle avec le tour précédent, et ce, jusqu'au 24ème ,si possible. La jambe droite servira de moteur, le corps, courbé sur lui-même, de poids et le pied gauche fera office de soc, à la manière d'une charrue.
Les premiers tours doivent être enlevés assez vite, pour que le mouvement ,je traine pas et n'inflige des déformations au sillon. En général, je me relève vers le 5 ou 6ème pour juger de l'effet. Ici, c'est parfait. J'ai déjà ressenti la différence de densité sous mon pied gauche. Plus le sable est souple, plus il faut contrôler la profondeur du sillon pour ne pas s'embourber. Il s'agit plus de glisser que de de peser sur le pied. Quand le sable est dense, encore chargé d'eau, là, au contraire, la cadence diminue et le corps doit exercer une poussée vers le bas pour creuser en force. S'installent en ce moment, et jusqu'à la fin, des crampes dans les jambes et un mal de dos difficile à supporter.
Au dix neuvième tour, la mer commence à mordre dans le bas de la spirale. Elle a gagné. Par contre, le spectacle de son entrée dans le sillon est superbe à observer, sous un très beau soleil, revenu.
Je prends quelques photos et me promets de revenir pour en tracer une grande, cette fois.
Spirale de la 24ème heure
Le pays s'est fait secouer, des semaines durant, par des vents toujours présents, des tempêtes qui ont abattu de nombreux arbres. Le trait de côte s'est aussi fait mordre méchamment par les vagues. Mais nous avons ici, qu'entre deux coups de vent, entre deux tempêtes, on peut sortir sous le soleil. Je choisis donc cette fois, une bonne météo. Je calcule mon arrivée sur la plage pour avoir le temps de me mettre à l’œuvre. Mes spirales, pour en avoir tracée plus de mille dans ma vie de land artiste, sont toujours les mêmes et développent un seul et même sillon qui tourne 24 fois autour du centre. Elles représentent ainsi, les 24 heures d'un jour. Leur circonférence mesure entre 45 et 50 mètres, selon la qualité du sable. Le temps de traçage varie de 1 heure à 1 heure 30.
Toutes les conditions étant réunies, je réussis cette fois le tracer jusqu'au bout. Je dois faire face à des bavards, les vacanciers sont de retour, qui m'interrogent sur ce que je fais. Je leur réponds le plus simplement possible. Le courant passe très vite et ils repartent avec l'adresse de mon blog. Cette spirale ne sera engloutie par l'océan que dans deux heures et je reprends la route pour aller élever quelques cairns.
Correspondance
Deux hommes me regardent du haut du phare de l’Île vierge, dans le Finistère. Dernière relève du phare. Je retourne la carte postale, reçue ce matin de Vincent et Flo :Je vous écris du pays du vent. C'est vrai que pendant ces dernières semaines, où que nous ayons été en Bretagne, nous habitions le Pays du vent et pourtant, je n'arrive pas à lui en vouloir, il fait partie de la famille.
Roger Dautais
Merci à Marie-Josée Christien en Guy Allix pour leurs deux articles publiés dans le magazine du Web Unidivers , présentant mon travail de land artiste
Je vous invite à les lire
http://www.unidivers.fr/land-art-roger-dautais-bretagne/
http://www.unidivers.fr/roger-dautais-land-art-exil-exiles-lampedusa/
En équilibre
sur l'inquiétude
le ciel et la terre
s'épousent
en une courbe de pierres
Marie-Josée Christien
Éditions Blanc Silex
***
L'herbe si pâle
Et la voix brève
Au bord cassant des choses
Retourner la plaie
Nôtre que cet appel
Qui se fige dans la nuit la plus blanche
Ce cri malgré soi reporté
Objet inanimé
Guy Allix
Solitudes Éditions Rougerie
***
Chaque
objet
Une
écriture
Une
sonore présence
Muette
Contre
l’indifférence
Chaque
âme
Une
calligraphie aussi
A
séduire apprivoiser
Pour la
transmettre
Au
silence
Pareil à
l’inanimé
Dont
l’amour est
La
science
Chaque
objet
Une
écriture
Une
sonore présence
Muette
Contre
l’indifférence
Chaque
âme
Une
calligraphie aussi
A
séduire apprivoiser
Pour la
transmettre
Au
silence
Pareil à
l’inanimé
Dont
l’amour est
La
science
Serge-Mathurin Thébault
Les Dominicaux Inédit