à Florence, nouvelle venue... aux autres, parties en courant
à Youenn Gwernig, le traceur de route, où qu'il soit maintenant.
Aux femmes, aux hommes libres pour qu'ils n'oublent pas leurs frères enchaînés
TRAJECTOIRE III
Transposer ma vision du monde dans des installations flottantes comme l'homme-univers... élever des pierres éphémères pour Esaü,inscrire dans les sables marins d'improbables spirales médiatrices, tutoyer les étoiles et le néant. Rêver à l'impossible lorsque le tout explose. La désespérance est dans mon oeuvre, inscrite, pas en moi. Schizophrénie de l'instant-créature qui avoue l'impuissance. Naître était un programme, mourir une probabilité certainement vérifiable aujourd'hui.
Vieillir n'est pas de mise.
Rien ne sert d'attendre, il suffit d'aimer. Les avatars ont levé le camp sur des cavales blanches, Moïse veille au grain et le trait de côte grossit, comme la mer. Demain, au port, de rade en rade, nous irons, frères d'infortune exulter dans les bras des femmes infidèles. Coeur de marin, boulimie d'instants secrets, la fragrance des esprits dégueulera la bière dans les caniveaux de Brest et de Saint Malo, après la tempête. Il me faut voyager, embarquer, trahir la terre, la rejoindre à la nage comme Robinson. Le temps n'est plus aux retrouvailles. La flibuste m'emporte. Frères à l'ombre, explosez vos murailles, rejoignez moi, ici, cette nuit. Il est galère de toi, étrangère apparue. Ne sais tu pas le danger, ainsi de côtoyer un poète. Homme perdu, éperdu, ami des fous et des limes, tu t'éloignes de l'île et déjà ton âme contaminée pleure de ne plus le voir. Ici, point de salut, ni land art, ni cinéma, tout est brandon qui se brandit dans la nuit noire pour allumer les feux de gravage. Vous serez attirés par la lumière comme des papillons, vous fracasserez vos os sur mes côtes et au petit matin, c'est moi qui ramasserai vos carcasses. L'art n'est pas de se pelotonnér douillet et d'attendre la Saint Sylvestre, mais d'aller au dépouillement, de cerner le mot, de côtoyer la misère du monde, de marcher tête haute dans la désespérance. Breton, avant tout, sous les embruns, je me sais mortel mais... pas de conventions. Que le soleil se lève et je me prosternerai. Qu'un ennemi avance et je l'affronterai. Ils sont aux portes de la ville, les chasseurs d'étoiles jaunes et de minarets. Il sont là, les dogs, pour égorger les enfants, enfermer femme et enfants dans des veld'hiv de fortune. Veiller est un devoir mais personne n'est obligé de me croire, ni Samuel ni Shulamit, ni Mosché, ni Ahmed, ni Abdalghani, ni Lydia, ni Joseph ni Esther ni Maud, Ni Sylvie, ni Florence, ni Manue.
La lune s'est levée cette nuit. La mer était noire comme Marie, Sarah et Jacobé, aux Saintes, peau noire et luisante pour une traversée mythique. J'ai pleuré dans tes bras, ô l'absente, femme aimée, mère et grand'mère, parce que j'avais blasphèmé comme un petit garçon, j'avais trahi le serment des Chaos du Gouet. Le grand Youenn Gwernig a pris sa guitare, Xavier Grall et Glenmor sont sortis de l'eau. Ils m'ont dit" viens, viens, petit" . Je me suis noyé avec eux et saoulé de mauvais vin. Le compas tanguait. J'ai terminé la route maritime au Whisky. Je ne voyais plus les étoiles quand la mort a frappé. Je l'ai suivie, encore une fois. C'est d'outre tombe que je t'écris, Flo, pour te montrer mon envie de revenir, zombi de zombi, hanter tes nuits de solitude. Qui me dira ici ou commence la folie, qui me dira sinon toi, puisque tu crois trouver en ces pages, réconfort. Ici c'est le royaume du vent et des tempêtes. Ici, mon frère Guy, exprime ses silences en lignes curves. Ici, tu rencontreras Moïse, mais jamais les amis du borgne et de la louve blonde. Je ne suis pas fait pour les demi- portions, les demi-teintes les semi-marathoniens de la flûte enchantée. Il faut "tailler la route" garder le cap jusqu'à l'écueil, l'éviter comme tout dogme et vivre libre, sans tutelle ni coercition. Alors, on peut commencer à parler de l'art mais avant, avec nos petits savoirs de blogger, qui peut encore avancer dans ce qui a déjà été dit, redit, lu, relu, sans se poser la question de l'honnêteté intellectuelle. Le copier-coller semble être la bible en matière de land-art chez bien des spécialistes et le pillage, une règle. J'aime mieux la flibuste, la vraie, celle qui engage delà des conventions tièdes, du centre centro-centristico , de la centritude embalconnée, faite pour plaire au plus grand nombre avec son cortège de valets qui appliquent la loi des trois L : Lècher, lâcher, Lincher. Il n'est pas question de briller devant un Alzheimer car il se fout bien de vos médailes et diplômes. La communication se fait sur le plan humain. Mais l'humain est-il vraiment le soucis de l'humanité et de ses dirigeants ? On traite de fou toute personne non autorisée par l'Université qui prétend penser sa vie en dehors des shemas proposés. Il y a pourtant des régimes prêts à penser qui sont " une folie collectivement vécue. Je pense au régime communiste de Pol Pot, au régimes fascistes de Hitler, Franco ou Mussolini. Résister devrait être un verbe conjugué dans toutes les écoles, tous les régimes politiques car nul ne détient la vérité. Il y en a bien une par personne. C'est bien dans ce chemin de la découverte de " ma vérité" que j'avance et progresse, sachant pertinemment que la mort en sera la révélation ultime. A ce titre, soucieux de respecter l'homme en tant qu'être, j'ai choisi de passer mon temps à étudier, comprendre, aider, aimer, créer. Il n'est plus question, pour moi, de rebrousser chemin et je n'attends plus rien ni personne depuis longtemps. Je pense que le land art est effectivement , une sorte d'initiation comparable à ce que peut vivre un initié Africain ou Inuit, pour en avoir parlé avec eux, même si sur le plan des "passages" empruntés, pour ma part, sans drogue, il diffère un peu. Le but est quand même de se maîtriser soi -même et, par la connaissance de soi, atteindre à des degrés supérieurs capables de transcender l'esprit. Les installations de land art proposées, enfin, pour ma part, comme la littérature qui en découle, ne parlent qu'une trajectoire de vie, symbolisée, présentéesà la vue du public sans aucune idée de prosélytisme. Je n'adore ni ne veux être adoré. J'essaie de trouver l'instant juste " duende" comme le disent les danseurs et joueurs de flamenco. C'est dans cette vibration juste, cette fragrance de l'esprit dépouillé que se joue la création, lorsqu'il y a création. Au diable les exégètes de salon, qu'ils pourrissent sur leurs sièges et me laissent aller mourir au soleil. Le land art n'est pas plus fait pour eux, que l'homme pour devenir l'esclave d'une idéologie ou de son alter ego. Les licornes ont toujours côtoyé les verstomerciles, n'est-ce-pas, Florence...alors pourquoi pas les landartistes, fussent-ils Bretons et exilés.
Roger Dautais dit "An Eostig "
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
La photo de la sculpture du chat, en pierre de Caen, est l'oeuvre d'un artiste emprisonné depuis 25 ans et dont je me suis occupé dans le cadre d'une mission culturelle dans un Centre de détention. Dans son cas, assez désespéré, il s'est encore une fois avéré que l'art est devenu pour lui une obligation aussi vitale que de respirer ou se nourrir.Je l'ai fait exposer 5 fois avec succès. Cette reconnaissance du public et de ses pairs, rentre en compte dans sa reconstruction de l'estime de soi et lui permettra très probablementde tenir le coup... J'ai réalisé plusieurs petits reportages video sur ses expos.
Dans un collectif, nous avons réussi une année à exposer 175 oeuvres de détenus, de résidents du CHRS REVIVRE de Caen , du CADA de Caen et des Compagnons d'Emmaüs., grâce au Maire de la commune de Colombelles (Calvados) .
Beaucoup de détenus s'expriment derrière les murs. Ils écrivent, peignent, sculptent, font de la télévision du journalisme, et j'ai même filmé une expérience commune de land art, en détention avec quelques détenus. Toutes ces activités leur permettent de retrouver une dignité, de préparer un avenir à l'extérieur des murs, quand c'est possible. C'est comme ils me l'ont dit si souvent " une fenêtre ouverte sur la liberté".
L'art ne devrait pas enfermer et pourtant, que de chapelles, que de clans, que de petits profs imbus d'eux même verrouillant les cercles vertueux d'artistes , que de cocktais onéreux où l'on se fout bien de qui expose du moment que le champagne est bon et coule à flot. Je ne dis pas que tout le monde est comme ça, mais il est assez intéressant de voir tout ce grouillot s'affairer.
Que deviens l'artiste, là-dedans ?
C'est sans doute de cela qu'il faut se préserver, mais ce n'est pas facile . Il y a plus de persones à s'occuper de l'art qu'à le pratiquer véritablement. On ne s'y retrouve plus.
Pratiquer l'art-thérapie est pour moi, justifier une démarche plus globale à la recherche de mon humanité.C'est une école de sagesse et d'humilité. Il n' a pas de place à l'amateurisme, ni à la fausseté. On est en branchement direct avec le drame de l'homme dans la perte de soi. Là-encore, comme derrrière les barreaux, auprès des handicapés, dans les Maisons de Retraite, c'est "courage, fuyons". Je vous assure qu'il n'y a pas la foule. S'il est vrai que de balancer des bilets de 50 euros dans la rue attire du monde, ici et dans ce cas, il faudrait en balancer beaucoup pour voir le monde s'y précipiter.
Et pourtant, l'expression de soi doit être défendue jusqu'à l'extême limite du souffle et non, formatée, règlementée, pour je ne sais quelle raison.
J'y vois, dans ces lieux, peu d'artistes, même s'il y en a et c'est pour cette raison que je réalise actuellement un film sur le sujet. On y parlera d'art thérapie et de la Maladie D'Alzheimer, vue par un artiste.Nous aimerions être plus nombreux à approcher ce monde de la démence pour aider ces personnes qui ne sont que des humains comme nous, si peu différents, vus du ciel. Nous en reparlerons au mois de Juin 2010 quand le film sera terminé.
Si le sujet vous intéresse vous pouvez me joindre ici.
roger.dautais@numericable.fr
Roger Dautais
Nuit du 1er au 2 décembre 2009
à Youenn Gwernig, le traceur de route, où qu'il soit maintenant.
Aux femmes, aux hommes libres pour qu'ils n'oublent pas leurs frères enchaînés
TRAJECTOIRE III
Transposer ma vision du monde dans des installations flottantes comme l'homme-univers... élever des pierres éphémères pour Esaü,inscrire dans les sables marins d'improbables spirales médiatrices, tutoyer les étoiles et le néant. Rêver à l'impossible lorsque le tout explose. La désespérance est dans mon oeuvre, inscrite, pas en moi. Schizophrénie de l'instant-créature qui avoue l'impuissance. Naître était un programme, mourir une probabilité certainement vérifiable aujourd'hui.
Vieillir n'est pas de mise.
Rien ne sert d'attendre, il suffit d'aimer. Les avatars ont levé le camp sur des cavales blanches, Moïse veille au grain et le trait de côte grossit, comme la mer. Demain, au port, de rade en rade, nous irons, frères d'infortune exulter dans les bras des femmes infidèles. Coeur de marin, boulimie d'instants secrets, la fragrance des esprits dégueulera la bière dans les caniveaux de Brest et de Saint Malo, après la tempête. Il me faut voyager, embarquer, trahir la terre, la rejoindre à la nage comme Robinson. Le temps n'est plus aux retrouvailles. La flibuste m'emporte. Frères à l'ombre, explosez vos murailles, rejoignez moi, ici, cette nuit. Il est galère de toi, étrangère apparue. Ne sais tu pas le danger, ainsi de côtoyer un poète. Homme perdu, éperdu, ami des fous et des limes, tu t'éloignes de l'île et déjà ton âme contaminée pleure de ne plus le voir. Ici, point de salut, ni land art, ni cinéma, tout est brandon qui se brandit dans la nuit noire pour allumer les feux de gravage. Vous serez attirés par la lumière comme des papillons, vous fracasserez vos os sur mes côtes et au petit matin, c'est moi qui ramasserai vos carcasses. L'art n'est pas de se pelotonnér douillet et d'attendre la Saint Sylvestre, mais d'aller au dépouillement, de cerner le mot, de côtoyer la misère du monde, de marcher tête haute dans la désespérance. Breton, avant tout, sous les embruns, je me sais mortel mais... pas de conventions. Que le soleil se lève et je me prosternerai. Qu'un ennemi avance et je l'affronterai. Ils sont aux portes de la ville, les chasseurs d'étoiles jaunes et de minarets. Il sont là, les dogs, pour égorger les enfants, enfermer femme et enfants dans des veld'hiv de fortune. Veiller est un devoir mais personne n'est obligé de me croire, ni Samuel ni Shulamit, ni Mosché, ni Ahmed, ni Abdalghani, ni Lydia, ni Joseph ni Esther ni Maud, Ni Sylvie, ni Florence, ni Manue.
La lune s'est levée cette nuit. La mer était noire comme Marie, Sarah et Jacobé, aux Saintes, peau noire et luisante pour une traversée mythique. J'ai pleuré dans tes bras, ô l'absente, femme aimée, mère et grand'mère, parce que j'avais blasphèmé comme un petit garçon, j'avais trahi le serment des Chaos du Gouet. Le grand Youenn Gwernig a pris sa guitare, Xavier Grall et Glenmor sont sortis de l'eau. Ils m'ont dit" viens, viens, petit" . Je me suis noyé avec eux et saoulé de mauvais vin. Le compas tanguait. J'ai terminé la route maritime au Whisky. Je ne voyais plus les étoiles quand la mort a frappé. Je l'ai suivie, encore une fois. C'est d'outre tombe que je t'écris, Flo, pour te montrer mon envie de revenir, zombi de zombi, hanter tes nuits de solitude. Qui me dira ici ou commence la folie, qui me dira sinon toi, puisque tu crois trouver en ces pages, réconfort. Ici c'est le royaume du vent et des tempêtes. Ici, mon frère Guy, exprime ses silences en lignes curves. Ici, tu rencontreras Moïse, mais jamais les amis du borgne et de la louve blonde. Je ne suis pas fait pour les demi- portions, les demi-teintes les semi-marathoniens de la flûte enchantée. Il faut "tailler la route" garder le cap jusqu'à l'écueil, l'éviter comme tout dogme et vivre libre, sans tutelle ni coercition. Alors, on peut commencer à parler de l'art mais avant, avec nos petits savoirs de blogger, qui peut encore avancer dans ce qui a déjà été dit, redit, lu, relu, sans se poser la question de l'honnêteté intellectuelle. Le copier-coller semble être la bible en matière de land-art chez bien des spécialistes et le pillage, une règle. J'aime mieux la flibuste, la vraie, celle qui engage delà des conventions tièdes, du centre centro-centristico , de la centritude embalconnée, faite pour plaire au plus grand nombre avec son cortège de valets qui appliquent la loi des trois L : Lècher, lâcher, Lincher. Il n'est pas question de briller devant un Alzheimer car il se fout bien de vos médailes et diplômes. La communication se fait sur le plan humain. Mais l'humain est-il vraiment le soucis de l'humanité et de ses dirigeants ? On traite de fou toute personne non autorisée par l'Université qui prétend penser sa vie en dehors des shemas proposés. Il y a pourtant des régimes prêts à penser qui sont " une folie collectivement vécue. Je pense au régime communiste de Pol Pot, au régimes fascistes de Hitler, Franco ou Mussolini. Résister devrait être un verbe conjugué dans toutes les écoles, tous les régimes politiques car nul ne détient la vérité. Il y en a bien une par personne. C'est bien dans ce chemin de la découverte de " ma vérité" que j'avance et progresse, sachant pertinemment que la mort en sera la révélation ultime. A ce titre, soucieux de respecter l'homme en tant qu'être, j'ai choisi de passer mon temps à étudier, comprendre, aider, aimer, créer. Il n'est plus question, pour moi, de rebrousser chemin et je n'attends plus rien ni personne depuis longtemps. Je pense que le land art est effectivement , une sorte d'initiation comparable à ce que peut vivre un initié Africain ou Inuit, pour en avoir parlé avec eux, même si sur le plan des "passages" empruntés, pour ma part, sans drogue, il diffère un peu. Le but est quand même de se maîtriser soi -même et, par la connaissance de soi, atteindre à des degrés supérieurs capables de transcender l'esprit. Les installations de land art proposées, enfin, pour ma part, comme la littérature qui en découle, ne parlent qu'une trajectoire de vie, symbolisée, présentéesà la vue du public sans aucune idée de prosélytisme. Je n'adore ni ne veux être adoré. J'essaie de trouver l'instant juste " duende" comme le disent les danseurs et joueurs de flamenco. C'est dans cette vibration juste, cette fragrance de l'esprit dépouillé que se joue la création, lorsqu'il y a création. Au diable les exégètes de salon, qu'ils pourrissent sur leurs sièges et me laissent aller mourir au soleil. Le land art n'est pas plus fait pour eux, que l'homme pour devenir l'esclave d'une idéologie ou de son alter ego. Les licornes ont toujours côtoyé les verstomerciles, n'est-ce-pas, Florence...alors pourquoi pas les landartistes, fussent-ils Bretons et exilés.
Roger Dautais dit "An Eostig "
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
La photo de la sculpture du chat, en pierre de Caen, est l'oeuvre d'un artiste emprisonné depuis 25 ans et dont je me suis occupé dans le cadre d'une mission culturelle dans un Centre de détention. Dans son cas, assez désespéré, il s'est encore une fois avéré que l'art est devenu pour lui une obligation aussi vitale que de respirer ou se nourrir.Je l'ai fait exposer 5 fois avec succès. Cette reconnaissance du public et de ses pairs, rentre en compte dans sa reconstruction de l'estime de soi et lui permettra très probablementde tenir le coup... J'ai réalisé plusieurs petits reportages video sur ses expos.
Dans un collectif, nous avons réussi une année à exposer 175 oeuvres de détenus, de résidents du CHRS REVIVRE de Caen , du CADA de Caen et des Compagnons d'Emmaüs., grâce au Maire de la commune de Colombelles (Calvados) .
Beaucoup de détenus s'expriment derrière les murs. Ils écrivent, peignent, sculptent, font de la télévision du journalisme, et j'ai même filmé une expérience commune de land art, en détention avec quelques détenus. Toutes ces activités leur permettent de retrouver une dignité, de préparer un avenir à l'extérieur des murs, quand c'est possible. C'est comme ils me l'ont dit si souvent " une fenêtre ouverte sur la liberté".
L'art ne devrait pas enfermer et pourtant, que de chapelles, que de clans, que de petits profs imbus d'eux même verrouillant les cercles vertueux d'artistes , que de cocktais onéreux où l'on se fout bien de qui expose du moment que le champagne est bon et coule à flot. Je ne dis pas que tout le monde est comme ça, mais il est assez intéressant de voir tout ce grouillot s'affairer.
Que deviens l'artiste, là-dedans ?
C'est sans doute de cela qu'il faut se préserver, mais ce n'est pas facile . Il y a plus de persones à s'occuper de l'art qu'à le pratiquer véritablement. On ne s'y retrouve plus.
Pratiquer l'art-thérapie est pour moi, justifier une démarche plus globale à la recherche de mon humanité.C'est une école de sagesse et d'humilité. Il n' a pas de place à l'amateurisme, ni à la fausseté. On est en branchement direct avec le drame de l'homme dans la perte de soi. Là-encore, comme derrrière les barreaux, auprès des handicapés, dans les Maisons de Retraite, c'est "courage, fuyons". Je vous assure qu'il n'y a pas la foule. S'il est vrai que de balancer des bilets de 50 euros dans la rue attire du monde, ici et dans ce cas, il faudrait en balancer beaucoup pour voir le monde s'y précipiter.
Et pourtant, l'expression de soi doit être défendue jusqu'à l'extême limite du souffle et non, formatée, règlementée, pour je ne sais quelle raison.
J'y vois, dans ces lieux, peu d'artistes, même s'il y en a et c'est pour cette raison que je réalise actuellement un film sur le sujet. On y parlera d'art thérapie et de la Maladie D'Alzheimer, vue par un artiste.Nous aimerions être plus nombreux à approcher ce monde de la démence pour aider ces personnes qui ne sont que des humains comme nous, si peu différents, vus du ciel. Nous en reparlerons au mois de Juin 2010 quand le film sera terminé.
Si le sujet vous intéresse vous pouvez me joindre ici.
roger.dautais@numericable.fr
Roger Dautais
Nuit du 1er au 2 décembre 2009