Signes d'une vie qui passe...
à Angela Duval
Longtemps mon écriture a cheminé dans une sorte de brouillard, d'incertitude. Je me souviens qu'alors, je signais tout de "LA ROUTE AVEUGLE", puis ce fût, "l'OBSIDIENNE DES MARGES," et "SUR LA ROUTE DE BARATCHVILLI " avant de prendre "LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS". Trente années vécues, parcourues loin des Université, écoles ou autres courants littéraires, juste un court passage à la société de poètes et artistes français(SPAF) où je ne me sentais pas plus à l'aise que dans un salon. Si je n'ai laissé guère de traces dans les anthologies, ni pris souvent la parole dans de savants colloques, j'ai toujours fait, grâce à l'écriture et la poésie, de belles rencontres., côtoyé la poésie chilienne, argentine, arabe, géorgienne, chinoise, espagnole , italienne, russe et vu mes textes traduits dans ces langues puis envoyés dans ces pays. Était-ce acceptable qu'un prolétaire puisse ainsi se rapprocher d'une culture ne lui étant pas destinée. Je n'avais pas le temps de me poser ce genre de questions. Mais, bon Dieu que ça faisait du bien. ces lectures de poètes. Chacun parlait depuis sa vie, et ces vies là me sont restées comme des phares éclairant ma nuit. C'est pourquoi, en cette nuit loin de ma Bretagne natale, c'est à Angèla Duval, connue grâce à Anne Vanderlove que je rends hommage en publiant ce poème.
Eus va Gwele
Teir doenn c’hlas o leinoù ruz
Ur groaz houarn en oabl ludu
War lein an doenn uhelañ
he c’hinvi gwer
Laboused-mor o prederiañ
war an amzer
Ur skrevig louet e benn stouet :
Kroazazeuler.
En-dro din ’met sabad ha foar
Repoz n’hellan
Ha dremmoù ruz ha dremmoù koar
Palez ar boan
Klemmoù. Klemmoù ha garm ha rec’h
Anken ha nec’h.
Boudiged mistr o gouelioù gwenn
A zeu a ya
Mousc’hoarzhoù laouen war o dremm
’Klask hadañ joa
’Klask hadañ joa gant had ar Spi
’Klask hadañ Feiz, gant ar Garantez.
Angela Duval
Et puis ce texte qui parle de la disparition inévitable de tout être cher, retrouvé dans l'un de mes cahiers. Comme je rêve de les retrouver sous un autre aspect.
Métamorphose
Au dernier
jour
les oiseaux
du matin
m'ont appelé.
Comme toujours
l'immuable lever
m'a remis
en place
J'ai retrouvé
la trace
de ses pas,
refroidie
par la nuit
La trace
s'arrêtait à la mer
mais
je ne pleurais pas.
Ses pas me disaient:
Il est dauphin blanc
Au dernier
point du jour
les oiseaux
du matin
me l'avaient
rappelé.
Roger Dautais avril 1985
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS