Maternité : to Erin |
Disposition : pour Marie-Claude |
Voix ouvrières : pour Christian Cottard |
Un jour en Décembre n° 1 : pour Patricia Anisten |
Les dormantes : pour Marie-Josée Christien |
Une œuvre :
Le voyage de la sphère – Basse – Normandie – FRANCE
Démarche :
Adepte de l’expression minimaliste, parce qu’elle me convient, j’ai choisi le Land Art, depuis dix ans, comme mode d’expression principal et complémentaire à l’écriture. Dans ma pratique journalière, devenir sculpteur d’éphémère, c’est réaliser, rêve après rêve, une rencontre au « cœur à cœur » avec la Nature. C’est au milieu des éléments, parfois éprouvants, qui la constituent que je trouve, l’équilibre et matière à nourrir mon imaginaire. J’arrive, ainsi, à faire prendre le relais de la parole et des mots dans la création d’une installation silencieuse et muette. C’est ma façon d’honorer cette Nature, si mal en point, d’y vivre malgré tout, en osmose avec elle. J’essaie de faire partager cette passion en rencontrant des publics divers, sans oublier ceux pour lesquels, privés de liberté ou de moyens, l’art devient médiation, autre façon d’approche singulière, lien d’humanité, tout simplement.
LE VOYAGE DE LA SPHÈRE
Délaissant, pour une fois, mes espaces maritimes favoris, qui se prêtent aux grandes installations, je me suis lancé dans un voyage de compagnonnage d’une année, avec une sphère végétale de ma création. Réalisée en coudrier, en aulne et en osier, je lui trouvais une telle énergie contenue dans ses courbes que l’idée me vînt de l’engager dans une route, une sorte de voyage initiatique, qui lui ferait connaître les quatre saisons et représenterait sa vie. Nous avons réalisé ce rêve, parcourant bois et forêts, mais aussi, la campagne, remontant les berges d’un fleuve, descendant les ruisseaux, arpentant les plages, sous la neige et par tous les temps. Cette sphère aura été le fil conducteur d’un voyage réalisé dans un carré de 30 kilomètres de côté. J’ai vu cette sphère, se modifier d’aspect au fil des saisons, alors que je l’habillais de couleurs locales. Je la trouvais « magique » et « magnétique » à la fois, cette compagne solitaire, qui me suivait à la rencontre du monde. Puis, considérant sa vie terminée, je l’ai brûlée le long du fleuve, avant d’y répandre ces cendres. Depuis, j’ai souvent raconté le Voyage de la Sphère, estimant que cette œuvre éphémère englobait, la fabrication, le voyage, et l’évocation de sa mémoire.
Roger Dautais
En Normandie, le 14 juin 2009
Je m'y retrouve en excellente compagnie. Je salue au passage l'équipe de journalistes qui défend le land art comme nulle part ailleurs. Un grand merci à eux.
Sphère n° 1
Les moments attendus ne sont jamais au rendez-vous. La nature est trop libre pour répondre à de telles injonctions. Il faut modestement, avant toute création land art,se glisser modestement dans le paysage.
Sphère n° 2
La pluie, lien naturel entre le ciel et la terre, me prend dans ses filets. Elle m'adopte, me transforme. Je deviens un autre, sorte de poisson à deux pattes et je me déplace à l'aise dans cet atmosphère semi-liquide. Je regarde les plumes mouillées du merle qui s’ébroue et prend son envol. Ne pas désespérer de la pluie, elle est nécessaire. d'ailleurs, je n'ai jamais aimé les gens qui ne se mouillaient pas.
Sphère n°3
Jour de bruine
personne
qu'elle
Le vent seul
croise le chant d'oiseaux
où dorment les étoiles.
A.B.
Quelques instants d'elle
Editions Océanes 1998
Sphère n° 4
L'oubli règle à peu près tout et parfois
dans notre propre vie,
il nous englobe dans sa béance.
Sphère n°5
vide
Sphère n°6
àMarie-Claude
La vigne de Farinet, regardait
les Alpes dans les yeux.
Je faisais de même avec toi ,
pensant déjà à notre prochaine nuit.
Sphère n°7
Cairn
J'aime cette transformation lente
qui part de l'obsession transgressive
et se termine par un corps à corps.
Une fois dressées contre le scandale,
ces pierres sont douées d'une lucidité farouche.
Roger Dautais
pour le CHEMIN DES GRANDS JARDINS
P.S.
Je ne demande pas mieux que de retrouver mes photos land art dont je suis le seul créateur, repris comme illustration. J'aime moins quand certains indélicats se les attribuent sur leurs blogs.