au cœur de l'été...
à Marie-Claude.
Chaque année, après la floraison de la rosa rugosa , je fais ma cueillette de ce fruit rouge qui sort du cœur de cette merveilleuse rose. J'ai mes endroits , repérés dans la nature, d'autres que je découvre au hasard et je remplis une petite musette qui me sert au transport avant de partir à la recherche de lieux d'inspiration. Toutes ces petites installations ont ce point commun d'avoir été réalisées avec ces fruits, lors de marches différentes, mais toutes également pendant le mois d'août 2008. Formes reptiliennes, ou compositions géométriques autour du carré, du triangle et de la spirale, elles sont nées dans des paysages aussi différents que le marais, la forêt, le bord de mer, et même dans un parc municipal. Ces installations me procurent calme et sérénité. Elles me comblent par leur simplicité et j'aime à répéter ces gestes d'installer, tout en écoutant la respiration de la nature. Je m'éloigne alors des travaux de force requis par la construction de cairns, ou d'endurance pendant la réalisation de spirales maritimes. Ces heures de marche solitaire, de ressourcement, me permettent de rêver à des projets futurs, de découvrir d'autres lieux et contribuent à me rapprocher encore plus de la nature. Dans ces moments privilégiés, je n'éprouve aucun besoin de partager ces installations avec quelqu'un et j'aime à les offrir, tout simplement aux lieux, à la mer, au vent, au soleil, aux arbres, aux animaux qui m'accompagnent dans leur vie libre et sauvage. J'aime à me fondre dans cette nature que je rejoindrai un jour sous forme de cendre, quand le moment sera venu. En attendant, je parcours le monde, plein d'admiration, parfois de peurs, souvent heureux de le faire et je laisse ça et là quelques traces. Une façon d'exister qui en vaut beaucoup d'autres.
Roger Dautais
C'était comme un signe
Qu'elle avait laissé avant de partir
Des petits cailloux blancs
Sur un banc de pierre usé
Cinq petits cailloux blancs
Dans l'hiver
Sur un banc de pierre
Pour que je sache
Qu'ils étaient pour moi
Qu'il fallait que je les prenne
Et referme ma main dessus.
Jean Rivet
Le soleil meurt dans un brin d'herbe.