Le rêve est un rébus
Jacques Lacan.
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à Marie-Claude, femme aimée.
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La part des Anges
L’été offre sa déchirure à ma pensée, errant dans un monde
d’indifférence. Se lancer dans le tracer d’une nouvelle spirale, reste,
après de nombreuses années de pratique land art, un exercice
surprenant et assez rare, pour le considérer comme une exploration des
possibles.
. Le voyage dure entre une heure et quart et une heure
trente, suivant la qualité du sable. La mécanique du corps doit
marcher parfaitement, se coordonner avec la respiration qui donnera le
tempo de l’avancée. Il n’y a pas tellement de place au rêve, car le
tracer se fait au pied et sans repères autres que ceux gravés dans mon
cœur. Il m’est arrivé de travailler pour des télévisions, avec un
cadreur, un preneur de son, parfois beaucoup plus de monde dans
l’équipe technique.. Il faut s’extraire très vite de cet environnement
qui devient gênant si on le considère comme l’élément majeur de la
création.
Il s’agit bien d’un voyage intérieur, qui part du cœur,
chauffe le sang à blanc, harcèle les tendons, brise le dos et les
muscles. La seule contrainte acceptée, est, que la spirale doit faire 24
tours autour du centre. Cela représente les 24 heures d’un jour.
Qu’elle soit fait, à l’étranger, comme en Égypte, au Maroc ou en
Tunisie, puisque j’ai pratiqué le land art à l’étranger, ne change
pas la règle . Je peux ajouter que dans ces pays, une telle création
en public amène beaucoup de monde rapidement sur la plage et suscite
grand nombre de questions. En France, c’est plus modéré. Ne
choisissant pas l’emplacement de la spirale, plutôt guidé par
l’émotion ressentie dans le paysage, elle peut n’être vue que de
moi-même et engloutie, quelques minutes après son achèvement, à marée
montante. C’est spectacle bouleversant.
Pour des raisons de force
physique , le dos doit être légèrement voûte, la tête orientée vers le
sable, le regard fixé sur le pied gauche qui fait office de
soc,pendant que le pied droit fait office de moteur dans le
déplacement du corps qui recule et tourne et fouille le sable, à la
fois. C’est l’œil qui estime le travail de tracer.
Le sillon
est-il bien parallèle au tour précédent, sa crête, régulière, sa
profondeur maîtrisée. C’est en bonne entente avec moi-même que je
déroule ce fil imaginaire, simplement conscient qu’il naît par le
mouvement régulier de mon corps et peut m’échapper à tout instant.
Je ne sais dire, pendant ce voyage, où se trouvent les points
cardinaux, la terre, la mer. C’est une abstraction totale du lieu
géographique, de l’heure, et donc du temps consacré, devenu sacré par
le travail qui épouse le paysage marin.
Le corps et l’esprit
s’approchent de la transe, nourrie par mon propre inconscient, à
l’œuvre. Le crissement du sable devient l’incarnation de ma petite
musique intérieure, et le souffle, la perception d’une âme dont je ne
saurais dire à qui elle appartient.
Serait-ce la part des anges ?
Sil reste une notion perceptible de grandeur géographique, dans ces
spirales éphémères ce qui m’échappe dans cette aventure, est
probablement le plus grand .
Il faut accepter, d’être habité,
éclairé de l’intérieur, relié à l’univers et vivre cette profonde
transformation du palpable, du ressenti, amenant à vivre un état
second, générant son propre langage. De spirale en spirale, le chemin
initiatique est le même , parcouru, m’élevant dans la connaissance,
niveau par niveau.
J’ai, dans ma vie de land artiste, créé plus de mille spirales et dépassé ce chiffre,depuis longtemps.
Seul, mon état de santé cardiaque, et l’opération à cœur ouvert,
faite dans l’urgence, a mis fin, depuis 9 mois, à cette très longue
et belle série. Je garde espoir d’un refaire au moins une, un jour,
en Bretagne, ou je vis maintenant , avec ma femme..
Roger Dautais
Dernières notes prises sur La Route 77 *
*
" Spirale éphémère " ( périmètre 45 mètres )
pour Raymond Anisten, mon ami, mon frère.
Normandie - Cote de Nacre.
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Ainsi se termine la Route 77. Demain, à midi, je ferai un premier pas dans cette nouvelle année. Mais avant tout, laissez moi vous remercier chaleureusement pour le soutien et l'amitié dont vous avez fait preuve à mon égard durant cette longue pose.
Grâce à vous , LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS à continué de fonctionner seul. Il a atteint et dépassé les 500000, visites, puisqu' aujourd'hui, il a atteint 520365 visites en dix ans et quelques mois. Un beau succès d'estime, à qui on ne donnait pas six mois d'existence à sa création !
Si je m'écoutais, je fermerai définitivement ce blog, ce soir, parce que je suis épuisé. Mais je garde encore l'espoir de retrouver un peu de forces pour pratiquer le land art à nouveau.
En 7 ans, nous avons vécu, Marie-Claude et moi, un grave accident de la route en Angleterre, avec un rapatriement sanitaire en avion suivi de longs soins en France.
. L'année suivante, j'ai fait mon premier infarctus. Deux ans après, j'ai fait une paralysie, suivie d'une grosse opération de la colonne vertébrale, dont je ne suis pas encore remis, heureux malgré tout d'avoir pu quitter mon fauteuil roulant.
Il y a 9 mois, j'ai fait deux crises cardiaques en 24 heures, été évacué par le SAMU vers un premier hôpital puis subit une importante opération à cœur ouvert,dans un second hôpital. J'ai beaucoup mal à m'en remettre. Durant cette période de sept ans, j'ai été hospitalisé 8 fois et le nombre de mois d'hospitalisation et de rééducation, et de convalescence, se comptent en années.Certes, j'ai brûlé ma vie dans le land art et je le paye probablement un peu, en fin de parcours, mais je ne le regrette pas.
Je consacre une très grande partie de mon énergie à me remettre debout pour vivre encore quelques années et retrouver ma passion.. C'est pourquoi, je serai moins présent,ici.
Je garde tous vos commentaires, comme un trésor d'amitié, d'échanges et d'humainité qui se sont accumulé tout au long des ces années, et nous lie fortement et contine à m'aider, aussi. Ma propre histoire aurait pu se terminer, au printemps dernier. Je dois ma vie à une équipe de chirurgiens experts, entourés de leur équipe du bloc Imaginez ce que je leur doit comme reconnaissance !
Il me reste à vivre,jusqu'au bout,passionnément et à partager cette passion un jour, si possible
Je vous souhaite de passer de très belles fêtes de fin d'année. Je vous embrasse tous, fraternellement.
Roger Dautais
*Publié sur ma page FACEBOOK-ROGER DAUTAIS
La vie, comme elle va
"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009
Roger Dautais . Septembre 2009
Un voyage étonnant au cœur du land Art
jeudi 19 décembre 2019
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Qui êtes-vous ?
- LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
- Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.