Rupture : pour Sarah |
Pour Sarah
Si comme moi, tu ne connais pas l'éternité,
rien ne t'empêche d'en inventer une autre.
Roger Dautais
Aux femmes-étoiles qui nagent entre deux eaux...
Nuit blanche...
Cette nuit, je suis passé de l'autre côté du miroir. Je savais t'y trouver, mon amie. Tu dors de trop. Ta pensée se sclérose et se retrouve dans cette pensée universelle morte en ce moment. Tu te veux normale, normalement normale, désaccouplée, libre. Ce sont des mots. Il faudrait les redéfinir, les élargir, les enrichir. Redeviens vague dans ta fumée d'herbes et satisfais-toi de cette véritable existence excessive. La mer s'était retirée quand tu avais regagné le bord, les cheveux mouillés. Je connaissais ta façon de les balancer sur le côté de la tête, pour le essuyer vigoureusement, avec ta serviette épouse, en regardant la mer, avant de la nouer "en fakir", ce qui grandissait aussitôt ta petite taille.
rien ne t'empêche d'en inventer une autre.
Roger Dautais
Aux femmes-étoiles qui nagent entre deux eaux...
Nuit blanche...
Cette nuit, je suis passé de l'autre côté du miroir. Je savais t'y trouver, mon amie. Tu dors de trop. Ta pensée se sclérose et se retrouve dans cette pensée universelle morte en ce moment. Tu te veux normale, normalement normale, désaccouplée, libre. Ce sont des mots. Il faudrait les redéfinir, les élargir, les enrichir. Redeviens vague dans ta fumée d'herbes et satisfais-toi de cette véritable existence excessive. La mer s'était retirée quand tu avais regagné le bord, les cheveux mouillés. Je connaissais ta façon de les balancer sur le côté de la tête, pour le essuyer vigoureusement, avec ta serviette épouse, en regardant la mer, avant de la nouer "en fakir", ce qui grandissait aussitôt ta petite taille.
Elle est encore froide- m'avais-tu dit,
couverte de frissons.
La plage des commensaux était sujette aux vents du
nord. . Parfaite pour des cairns, pas pour se baigner.
Je te regardais, en perpétuelle oscillation par rapport à la norme et son désir d'ordre. Je supportais mal ce flou dans lequel pourtant, je trouvais de quoi t'aimer. Probablement, m'échappais-tu, en permanence, sans le savoir.
Je te regardais, en perpétuelle oscillation par rapport à la norme et son désir d'ordre. Je supportais mal ce flou dans lequel pourtant, je trouvais de quoi t'aimer. Probablement, m'échappais-tu, en permanence, sans le savoir.
Ton bateau-couple avait coulé dans la violence, malgré tes
enfants, et personne ne montrait à bord, maintenant. Quelque marin
ou capitaine, pour lofer au bon moment, mais rien, rien d'autre que le
vent n'embarquerait avec toi, trop rebelle, trop abîmée par la vie.
Sarah le savait. Elle en jouait. Je l'avais accepté trop longtemps. Je devais partir, aussi.
-Ton cœur te lâche, fais toi soigner -, avait-elle lâché, en me regardant dans les yeux, ses deux mains mouillées, posées sur me bras.
Tout était dit. Je suis parti le jour même. J'ai quitté sa maison, sac au dos.
J'ai
traversé les dunes d'oyats, qui remontait vers le nord. J'ai emprunté le pont de pierre qui franchissait le fossé des premiers
gabions. Son étoile se reflétait dans l'eau bleu, pendule sacré sur
fond de ciel bleu , tombé sous l'arche. Je pensais à Sarah que je ne
reverrai plus jamais, absorbée par sa folie naissante.
J'ai pleuré longtemps cet après-midi là et je me suis perdu dans la nature.
Roger Dautais
Notes de Land art pour la route 77
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
http://rogerdautais.blogspot.com
" Rupture " pour Sarah
Cote de Nacre - 1998
J'ai pleuré longtemps cet après-midi là et je me suis perdu dans la nature.
Roger Dautais
Notes de Land art pour la route 77
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
http://rogerdautais.blogspot.com
" Rupture " pour Sarah
Cote de Nacre - 1998