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Pierre de remarque
Pour Tillia,
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sur le chemin des grands jardins
La grille est ouverte aux quatre vents. Je les pressens sous les arbres. J'entre par là avec de vagues souvenirs d'y être déjà venu.Le ciel est bas, trop bas pour le mois d'août. Je suis voûté par l'âge. Je courbe le dos, encore plus en ces lieux. A gauche se trouve l'allée périphérique aux gravillons roses. Je passe par là, longeant les " propriétés privées", surtout privées de visites.Tout c'est écroulé, rouillé, avec des dalles couvertes de mousses, parfois éventrées. On dirait qu'ils n'ont jamais existé, ces habitants du sous-sol. Sur ma droite, un petit bois dont les arbres ont traversé les ans et les pierres tombales avec une liberté que je leur envie.Plus une colonne de granit, ou presque n'est debout.. Je suis passé par là pour mieux ressentir cet oubli, l'absence de mémoire envers ces disparus et constater qu'aucune trace ne raconte de visite récente.. Dans certaines traditions, on apprend à déposer de la nourriture sur les tombes pour honorer la mémoire des disparus..J'ai quelques oranges dans mon sac à dos. Je les dépose sur une tombe anonyme et continue mon chemin.Elle serviront pour tous les autres.Devant moi, je découvre une autre allée aux gravillons rouges. Je l'emprunte et passe par là pour découvrir l'autre partie de cet étrange enclos des oubliés. De hauts murs le séparent du cœur de la ville. Quelque bancs rappellent que ce lieu accueillent aussi des vivants parmi les morts et que ce sont souvent des vieux qui recherchent ici, un peu de fraîcheur et de repos, avant qu'il ne devienne éternel.
Devant moi, la grille d'entrée, seul échappatoire vers la vie. Je pense aux miens qui se sont rassemblés à Lorient pour les grandes fêtes Celtiques et qui dansent plein de vie dans les rues de la ville. J'abandonne l'ombre mélancolique pour des rêves de rencontre avec les vivants.
Le chemin des grands jardins reste à parcourir, pour moi, jusqu'au bout malgré tout, jusqu'aux adieux.
Roger Dautais
J'ai découvert la poésie de Marilyse Leroux grâce à mon ami Guy Alix qui la présente dans son anthologie subjective et c'est avec plaisir que je vous présente l'un de ces textes.
A Martine Caijo
à l’ombre des jardins
dans le parler des feuilles
et la douceur retrouvée
On pense
à des soleils très purs
capables de nous emporter
au-delà de la haie
parmi les fleurs sauvages
qui n’ont pas de nom
Mais on reste là
à l’abri de son arbre
comme un coquillage
enfoui dans sa terre
Et soudain
une envolée plus claire
nous ouvre le paysage
qu’on attendait.
Marilyse Leroux
Le fil des jours – Marilyse Leroux – Editions Donner à voir - collection “voix singulières”