Mémoires empilées : pour Erin |
En confidences d'automne...
.../Le premier cairn se dresse sur une base assez lourde que j'ai du mal à porter. Ce travail de force me plait . Il sera suivi d'un travail de recherche d'équilibre, plus fin, plus subtile. La mer déroule de petites vagues blanches qui viennent me mouiller les pieds. Il y a beaucoup de pierres, des milliers, mais chaque cairn est particulier. Les pierres me parlent, je les sens, les choisis, à l’œil, puis les tourne, les retourne, les palpe, les lave, les essuie, une à une. Il faut qu'elles se plaisent, qu'elles s'accordent, qu'elles s'entendent. Et puis, elles 's'amourachent, vivent leur vie de cairn, et m'oublient. On dirait qu'elles sont la à pour une éternité. Et c'est long une éternité de cairn. Elle se terminera dans l'éphémère d'une volonté suprême et finira par enlacer la loi universelle de l'entropie, rejoignant la foule des pierres anonyme qui jonche la plage.
Je suis heureux comme un enfant qui retrouverai un peu de liberté après l'école.../
Roger Dautais
Notes de Land art pour La Route 75
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
http://rogerdautais.blogspot.com/
Photo : création land art de Roger Dautais
" Mémoires empilées " pour Erin
Luc sur Mer - Normandie
*
Nue
Frileusement venue,
Devenue elle sans raison, ne sachant
Quel simulacre de l'amour appeler en image
(belle d'un doute inachevé
vague après vague,
et comme inadvenue aux lèvres), ici
d'une autre qui n'est plus
que sa feinte substance nommée
Miroir, abusive nacelle,
eau de pur silex.
Roger Giroux
L'arbre le temps.