La vie, comme elle va
"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009
Roger Dautais . Septembre 2009
Un voyage étonnant au cœur du land Art
vendredi 21 octobre 2011
à Marie-Claude...
Lorsque tout bascule en quelques secondes, dans un accident, il n'est pas encore question d'en calculer toutes les conséquences. D'abord se réjouir d'être en vie tous les deux et sortis de ce tas de ferraille qui reste sur la route, inutile.
Après, vient le temps de la douleur et de la reconstruction. Je savais qu'un jour, je n'aurai plus pratiqué le land art, à cause de l'âge, mais pas si vite, si brutalement.
Sorti du jeu, mis sur la touche, en marge, tout ce que vous voulez et qui ne correspond plus au rêve d'une vie normale, avec ses ennuis certes, mais normale.
Je ne voulais plus rien regarder qui m'échappait. Cette grande nature où tout était offert sans jamais être donné et dans la quelle je puisais tant de ressources pour m'exprimer. Comment avais-je pu en douze années avoir vu, avoir réalisé des milliers d'installations sans même penser à trouver une autre sorte d'expression.
Il y avait bien les photos, qui s'étaient accumulées dans mon ordinateur, mais plus cette envie, plus ce regard, parce que le corps ne suivait plus et que l'esprit lui emboitait le pas.
Et puis un jour, après tant de petites marches entreprises, d'abord avec Marie-Claude, puis seul, je me suis mis à nouveau à regarder cette nature et me dire que je devais encore avoir à faire avec elle.
Je ressentais à nouveau le besoin d'être dehors, de sentir le vent, la pluie. Je me prenais à cueillir des fleurs et à les installer. Je trouvais ces gestes infantiles et pourtant il fallait en passer par là, retrouver la magie de la couleur, du déplacement des éléments, de l'insertion d'une installation dans un site.
J'ai retrouvé le bord de mer. Je ne tenais plus en équilibre sur un rocher. Je ne pouvais plus soulever de pierres, ayant perdu toute forces et la marche dans le sable arrêtait vite. Pourtant le spectacle de la mer me réconciliait avec moi-même. Breton, je restais lié à cet élément, à cette immensité, à ce paysage où tout avait commencé dans ma petite enfance.
Cinq mois de reconstruction et à nouveau l'envie de faire, le besoin de créer, de partager, de montrer. Ce n'est pas rien, c'est un moteur.
Et Marie-Claude qui me demande tout à l'heure : au fait, tu as essayé de faire une spirale ?
Oui j'ai essayé, mais quand il faut entre une heure et une heure trente pour la tracer dans les sables, mon dernier essai il y a un mois s'est soldé par un arrêt des travaux au bout de cinq minutes.
Je n'ai pas remis ça depuis, mais cette question m'a remis sur le chemin d'un nouveau challenge : essayer, encore essayer pour retrouver cette magie de la spirale et ressentir cette ivresse physique qui s'empare de moi dans ce mouvement circulaire qui me relie au centre de la terre.J'ai à nouveau besoin de retrouver cette scansion de la marche circassienne, où le souffle seul s'accorde à l'horizon et permet de tenir debout. Un grand oubli du monde pour mieux le ressentir, le sublimer dans un geste poétique.
Il faudra que je retrouve tout ça, pour elle, pour moi, pour vous aussi bien sûr.
Roger Dautais
Je presse le pas
vers l'oubli
qui ne s'éteint pas
Jusqu'à l'épuisement
je passe mon chemin
Je m'absente
à son indifférence.
Marie-Josée Christien 2011
***
Je m'exile du vertige
et retourne au silence
d'où je viens
hors d'atteinte
de la griffure des mots
je m'absente
à son indifférence
en cercle hors d'atteinte.
Marie-Josée Christien 2011
Retrouvez l’œuvre poétique de Marie-Josée Christien :
mariejoséechristien.monsite-orange.fr/poesie / index.htlm
guyallix.art.officelive.com/mariejoseechristien.aspx
vendredi 7 octobre 2011
Aux 5O OOO lecteurs du Chemin des Grands Jardins...
Je vous remercie de votre fidélité au Chemin des Grands Jardins. Je continue tant bien que mal, à faire vivre et animer ce blog malgré les coups du sort.
Nous avons franchi ensemble le cap des 50000 visiteurs( exactement 5O271, ce matin) et je reste étonné de recevoir, maintenant, des commentaires du monde entier. Ce blog m'a permis de découvrir des univers différents, des talents divers, des artistes avec qui je suis resté en contact. Cette humanité si présente dans vos commentaires, est certainement le point le plus fort de l'aventure entreprise, vécue avec vous.
J'espère pouvoir encore un peu vous faire partager ma passion du land art vers qui je reviens peu à peu.
Belle journée à vous tous.
Avec mon amitié,
Roger Dautais
LES ÉTOILES A PORTÉE DE MAIN
La paupière se soulève
l’œil tient le firmament tout entier
chacun des mondes rendus visibles
porte l'un des noms de notre amour
de l’un à l'autre nous naviguons
nous chantons nous pleurons dans les cordages
le sel se dépose sur les mots
Nous traversons des nuits et des nuits
des lunes dansent
leurs rondes enfantines
leurs rythmes s’emparent
des syllabes égarées
Nous nous enfonçons dans le brouillard
éblouissant où naissent les étoiles
elles palpitent sous nos doigts
elles sont le couvain des ciels futurs
Dans une galaxie très lointaine
nous sommes à jamais adolescents
la lumière dévie sa trajectoire
répète notre image nous multiplie
nous habitons toutes les planètes
nous parlons toutes les langues
Françoise Han
Retrouvez cet auteur sur le site de Guy Allix et dans son anthologie subjective:
http://guyallix.art.office.com/francoisehan.aspx
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Qui êtes-vous ?
- LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
- Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.