Traces Celtaoïstes : pour Paul Quéré |
Karrez-aour : pour Marie-Josée Christien |
Les lumières d'Amélie : Pour Françoise Beauguion |
For you, my love : pour Marie-Claude |
Soleil levant à Saint-Jean : pour Youenn Gwernig |
Le chant du Loc'h : Pour Tilia |
L'intime : pour Marie-Monique (Art-Monie ) |
Passage : pour Anne Desocreries |
Le chant de Kerpenhir : pour Maé |
Exil ou les enfants de la peur : pour Christian Cottard |
Totem : pour Rick Forrestal |
Partition pour un chant vert : à Guy Allix |
Présences : pour Claude Pélieu |
Gouez du Levant : pour Alain Jégou |
Le trou du diable : pour Annliz Bonin |
à Paul Quéré.
Kerpenhir
- Vous abandonnez cette spirale ?
Elle regarde la mer qui s’approche de cette plage de Kerpenhir où je viens de tracer une spirale.
- Vous auriez du la faire plus haut, vers les dunes.
- Elle est bien là.
Comment lui expliquer à cette passante. Cette spirales est pour Maé. Pour elle seule, partie.
La dépossession de l’œuvre est enrichissante. Le land art m'apprend cela tous les jours.
- A quoi cela vous avance-t-il ? La mer efface tout.
-...
Ce n'est plus une question pour moi, d'être en avance ou pas dans une quelconque course, de m'économiser pour durer. Il me faut simplement, être sur la déferlante et prendre tous les risques d'une vie bien remplie, jusqu'à la dernière minute. A quoi me servirait de courir après je ne sais quelle rédemption, puisque mon ciel est vide. Si mon destin complique actuellement la trajectoire, l'instinct de vie l'emporte provisoirement : sursitaire jusqu'à l'ultime.
Forêt et baie St Jean de Crac'h
Je goûte au parfum des bruyères en Baie de Saint Jean. Dans cette rivière naturelle, d’indociles marais se font piégeux comme des belles filles et les salicornes lancent des sortilèges. Les premières rousseurs palpitent au cœur des fougères. Il faudra bien qu'elles cèdent leur jeunesse, acceptent l’automne. Ensemble, le temps venu, elles ne seront plus que mémoires craquantes sous mes pas, puis, humus, bouclant la boucle de vie.
Dolmen de Luffang
Luffang, haut lieu de mémoire, dolmens décoiffés. La cacophonie de vos âmes absentes, planant sur la Ria de Crac'h, ride l'eau en surface.Un souffle sacré passe.
C'est un monde oublié.
Que faire au milieu de cet oubli sinon vivre une disparition douce, une apnée éternelle, un envol jusqu'à Kermario et ses pierres levées? Pourquoi ne pas tenter un partage du ciel avec les oiseaux, puis se déliter en douceur sous les lichens d'un cromlec'h , choisir une lente dérive au jusant, un retour à l'Omphalos ?
Carnac
Toute vie est kaléidoscope. Je dois, parmi ces instants vécus, aller chercher l'émotion au plus près de la source, puis la transformer en cairn;
Développer, bâtir en pierres de Carnac, face à l'océan, partir, recommencer. Tu vois cet enfer ? Je n'ai pas d'autre solution pour le moment. C'est assez proche de la folie, mais sans les murs, ce qui le rend acceptable malgré tout.
Auray
Je n'ai pas choisi, elle ont poussé là et je les ai cueilles, ces jolies baies rouge vif. Dans ma pratique du land art, je n'achète rien, je trouve tout dans la nature. Il n'y a pas de hasard, mais une observation permanente de ce qui pourrait nourrir une idée. Et c'est dans cette succession de déplacements, de non-vécu, de non-dit, de non réponses à mon questionnement que jaillissent des occurrences à saisir. Cela finit par tisser la trame de ma journée de ce que j'appelle " un tissu de fortune " assez fragile, sur lequel je vais trouver matière à démarrer une nouvelle aventure land art.
Brec'h
Au pied d'une colline boisée, je rencontre une exceptionnelle lumière qui me fait penser à celle du film de J.P.Genet, Amélie Poulain. Cela me suffit pour travailler au cœur de cette émotion, musique du film en tête, avec ces baies rouges fraîchement cueillies. Instants délicieux de solitude et de partage, dans ce lieu sanguinaire, où il s’agit bien d'apaiser le tumulte des âmes, sans les déranger. Le passage se fait dans la délicatesse.
Carnac, le retour.
Mais le monde est fou, se déchire, tue des enfants sans scrupule. Pour y échapper, il faut simplement, être nés du bon côté, s'arcbouter sur son avoir, fermer les yeux sur le drame. Assez simple, en somme.
Très rapidement, je mets en place cette scène :
Trois adultes, six enfants, face à la mer. C'est l'exil, l’embarquement. Je ne sais pas si cela sert de dénoncer l'injustice de cette façon. Je ne sais pas, mais je le fais. Lampedusa existe toujours.
Roger Dautais
PS. Tous ces lieux nommés sont dans le Golfe du Morbihan et alentour et pour ceux qui ne connaissent pas, en Bretagne
A Jean Bazaine,
Chambre de
combustion
solaire
musique
fission
Le hasard y
fait
feu de toutes
ses flûtes
La nécessité
bois de toutes
ses cordes
Poursuite
musicale
érubescente
d’un vivant
probable
Strette
d’une fugue de
l’amorphe
Avant l’oreille
Avant l’œil
Avant le point
d’eutexie
de tous les
sens
Ou bien encore
noctiluque ovni
au space opéra
des sphères
sonate de
l’être
humain
Diastole et
systole
du porphyre
au sein de la
terre
Extase
matérielle
Dans l’aube
cramoisie
le brasillement
solaire
tango
* Mieux connaître Paul Quéré :
http://www.unidivers.fr/paul-quere-celtaoisme-poete-breton/
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Est-ce que les choses
réapprennent ce qu'elles sont
ou alors, est-ce toi
qui fait entrer la pierre dans la pierre
la nuit dans la nuit
et demande au lierre
d'être sans écriture
à la mer
d'être le recommencement de la mer
Christian Viguié
Autre chose
Editions Rougerie 2010
La lumière pèse à peine
ma patience du jour
accompagne l'accomplissement
des saisons
Chaque mot levé en moi
peu à peu
m'unit
au froissement invisible.
Marie-Josée Christien
Temps morts
Editions Sauvages 2014