à Marie-Claude |
Il faut un glaive, un diamant très tranchant pour couper
tous les attachements et décapiter les idoles, les illusions,
pour oser enfin voir le monde tel qu'il est.
Alexandre Jollien
Vivre sans pourquoi.
Route 74 ...
Laissez- moi vous conduire auprès de cette spirale que je créais un jour, du côté de la barre d' Etel, alors que je revenais vivre en Bretagne. Très difficile à réaliser, je savais qu'un jour viendrait,où je devrais quitter cette pratique du land art, rattrapé par l'âge.
Nous sommes devenus amis, autour d'elle et de quelques autres installation, au fil des années C'est pourquoi, dans cette longue traversée du désert commencée en Février 2017, pour raison de santé, et qui se prolonge, j'ai reçu de très nombreuses preuves d'amitié. A tout ceux qui m'ont écrit, ici, téléphoné, rendu visite, envoyé des livres, repris mes land art pour les relayer sur les réseaux sociaux, je dois reconnaissance et immense merci. Je ne me sentais pas le courage de déballer à chaque fois en réponse, mes états d'âme et mon bulletin de santé.
Dans quelques jours, je présenterai ici ce que furent mes derniers travaux land art de la route 74 réalisés l'hiver dernier en Bretagne, avant d'affronter une ultime épreuve.
Malgré tous les soins reçus, je ne peux maintenant échapper à cette opération du rachis, tant redoutée et retardée, parce que, à risques, et très douloureuse. Je connaîtrai donc un état de dépendance quasi total, puis une longue rééducation qui devrait me rendre à la vie normale en Avril 2018, avec un peu de chance.
Je rêve alors de reprendre mes créations land art et de réaliser une superbe spirale dans les sables de ma Bretagne. Ce sera le retour à cette route 75. Prenons rende-vous.
En attendant, je contemplerai le monde, tel qu'il est, depuis mon lit, et sans land art. Cela devrait pouvoir se faire.
En avant de vous quitter, ce soir, permettez-moi de vous offrir deux citations poétiques que je reçu un jour de mon amie, Maïté-Aliénor
« PERDUE AU SEIN DE L’IMMENSE
TOUTE PRÉSENCE EST PIVOT
AUTOUR DUQUEL L’UNIVERS
TOURNE, SOUDAIN, INTIME. »
« MIRACLE
LORSQUE PAR-DESSUS L’ABÎME QUI SÉPARE
RESPLENDIT L’ÉTOILE
DE L’ ÉTINCELLE
LORSQUE PAR-DELÀ LES TEMPS MORTS
LE CAUCHEMAR ÉCLÔT
EN ROSE-THÉ DU JOUR… »
Les deux citations sont de François Cheng/ Le Livre du Vide médian.
J'ai toujours présenté de la poésie sur LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS, elle est comme le pain quotidien, viatique pour la route.
Belle soirée à tous.
Amitiés.
Roger Dautais