Guetteur de marée :Pour Erin |
Breizh , la légende vivante : pour Vincent Dautais |
Les rescapés de Lampedusa : pour Guy Allix |
Le grand cairn de St Phil : à Youenn Gwernig |
Dix raisons d'espérer : pour Isa |
Mnésis : pour François Esperet |
Traces mémorielles : pour Mémoire de Silence |
Exister ici : pour Christian Cottard Lampedusa ,Terre promise : Marty |
Le guetteur de la passe :Pour Ceciely |
Pierre sur pierre : pour Pastelle |
Cairn en ria : pour Fifi |
Hommage à Baboon |
Le jardin de Sainte-Anne d'Auray : pour Fanny et Tony |
Au creux du silence : pour Thérèse. L'abri côtier : pour Marie |
L'étoile du Loc'h : pour Marie-Josée-Christien |
Derrière de passage : Pour Serge Mathurin Thébault |
Le premier signe de St Phil. : Pour Mokhtar El Amraoui |
Le second signe de St.Phil :Pour Guillaume |
Prolonger l'histoire : Maïté Alienor |
aux 310 700 lecteurs qui ont emprunté
Le Chemin des Grands Jardins
depuis sa création.
Aucun signe ne m'avait indiqué une Route 73 aussi mouvementée. Je pratiquais le land art en Bretagne, dans un bon rythme, lorsque, début Mai, je devais connaître une hospitalisation aussi brutale qu'urgente. Le diagnostic annonçait une maladie qui me privait, entre autre, du land art, pour plusieurs mois. Mauvaise nouvelle. S'ouvrait aussi, une longue période de soins compliqués.
Dès le premier septembre, contre l'avis des médecins, me croyant tiré d'affaire et assez solide, je reprenais la route, avec une vraie jubilation. Je lâchais les chevaux !
Durant trois jours, que j’imaginais prolonger à l'infini, je parcourais mon territoire. Le golfe du Morbihan, la pointe de Kerpenhir, Locmariaquer,, l'Île de Stuhan, les Sept Îles, le Men Du, Ty Bihan, Carnac, La baie Saint Jean, Le Pont de Brec'h, Le Loc'h, Le Champ des Martyrs, sans compter dolmens et menhirs, sur ma route. Avouez qu'il y avait de quoi réjouir un convalescent.
Et puis, en fin d'après-midi du troisième jour, lors d'une escalade des falaises de Ty Bihan, c'était l'accident.Le diagnostic était sans appel : le tendon d'achille touché, au ras de la rupture. Immobilisation, plusieurs semaines, traitement, kiné, retour à la marche très compliqué et cannes Anglaises. J'en suis toujours là, même si ça c'est beaucoup amélioré. Merci aux kinés et médecin qui m'ont tiré de là.. A ce jour, je ne peux toujours pas chausser de chaussure de marche tiré de là.
En 8 mois, j'ai eu le temps de lire et relire tous vos messages d'amitié qui me sont parvenus, par mail, au téléphone aussi, m'aidant ainsi à traverser ces épreuves. Sans vous, sans l'aide de ma femme, de mes enfants, j'aurai probablement arrêté.Vous m’avez redonné la force d'y croire.
La route 74 s'est ouverte le 20 Décembre 2016, avec l'espoir, pour moi, de reprendre le land art, bientôt.
Durant ces jours de disette, j'accomplissais, néanmoins, mon destin. Lors de mes premiers pas solitaires dans le chemin creux qui longe notre maison,, je déposais de petits talismans de ma fabrication, dans les bras d'un chêne centenaire pour qu'il transforme, ces cadeaux en journées lumineuses pour l'avenir. Ce fut l'endroit de lectures de poèmes offerts à la nature que m'attendais.
Loin de la mer, les vagues ont frappé dur en mon absence, sur les rochers de Kerpenhir. Je sentais la cadence de leurs vibrations, sous mes pieds et m'appeler vers elles pour danser un An dro sans fin.
Etais-je devenu un tas de pierres par tan d'immobilité ? Je crois que oui,respirant avec elles, rejoignant ainsi, la vie que se lovait dans ces petits instants de solitude et dans le long temps des jours égrènes.
Pendant cette parenthèse folle de trois jours, jamais je n'ai cherché à faire original, à épater, mais à vivre complètement l'épaisseur et la profondeur de ce qui me branchait le plus simplement avec la nature. Combien de fois me suis-je répété ce vers d'un des poèmes du grand Youenn Gwernig : " Car il faut que chacun compose le poème de sa vie " et c'est ce que j'ai fait.J'ai confié ma vie au mouvement de l'existence humaine.Les jours longs, étincelants de lumière ont pris toute la place, puis le blanc du jour a reculé devant la dictature du Miz Du.
Jours de mélancolie. Photo : l'Île de Méaban, perdue en Mor Braz, dans une brume épaisse.
Pour moi, le cap est passé, je relève la tête. Je remonte vers la lumière.J'ai pris conscience de mon âge et de cette fragilité avec laquelle je devrai composer maintenant, jusqu'à la conclusion.
C'est pour cette raison que je vous offre en cadeau de fin d'année, l'ensemble de mon travail réalisé pendant ces trois jours de Septembre 2016.
Meilleurs vœux à tous, amis et bonne année.
Je vous embrasse.
Roger
Les sentiers
tracés à pas d'homme
longent le silence
d'une vie
Une blancheur éparse
laconique
s'obstine
jusqu'au ciel
Je laisse aux mots
le soin de veiller.
Marie-Josée Christien
Temps morts
Editions Sauvages
Collection Askell
Un petit mot à vos amis pour dire que LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS reprends ses publications aujourd'hui, l'aidera à reprendre la route du bon pied. Merci.