à tous ceux qui regardent la mer se retirer en silence, avec le secret espoir de la voir revenir, ici...
Comment deviner ce que je vais faire sur cette plage, pourtant connue, avant de l'avoir vue, le jour même. Ici, c'est le domaine maritime, c'est la mer qui commande et me fournira de quoi travailler ou non. Il y a 48 heures, à peine, j'y étais, à pied d' œuvre, avec une météo, acceptable, mais un ciel plombé, donc une lumière moyenne. La mer avait commencé à descendre, mais par ces faibles coefficients de marée, elle n'avait guère bougé, en deux heures et
ma réserve naturelle de pierres mouillées, était encore largement sous l'eau. Je me suis donc mis à la recherche de celles pouvant être levées sur place et des autres, à déplacer pour les présenter dans un ensemble " de guetteurs de marée" tournés vers le large. Je sais bien que de lever les pierres et de les habiller d'une tête leur donne un tout autre aspect, une autre signification, une sorte de vie nouvelle et éphémère. Je le vois bien quand passent les quelques rares marcheurs qui tournent la tête, regardent, photographient parfois avant de reprendre la route. Il est facile d'imaginer quelques dialogues entre cs personnages et aussi facile de se poser la question : de quoi parlent-t-ils ? Ici, j'ai une pensée pour les Guetteurs de Véronique Brill, qui travaille souvent dans les environs de Marseille(mais pas que là...Allez voir son site)
En remontant vers le haut de la plage, je remarque un mouvement de pierres qui part de l'estran et semble pénétrer dans une anfractuosité de la falaise. Je m'approche. Ici, les pierres sont énormes pour la plupart et intransportables pour un homme seul. Cet amas naturel a donc été réalisé par un mouvement de mer et très certainement, des hommes s'en sont servis comme d'un abri naturel pour essayer d'y allumer un feu. Après avoir fait disparaître les traces de leur feu, je me mets à l'œuvre.
Je remarque rapidement que ce mouvement naturel peut- être "remodelé", sculpté, en y apportant quelque modifications et des pierres plus petites. Le sol est vraiment instable. Chaque pas demande un effort pour garder son équilibre, et avec les bras charges parfois d'une lourde pierre, cela demande beaucoup de temps et d'attention. J'accentue le mouvement tournant de la forme, la courbe première, j'élargis la base et allonge l'extrémité qui rentre dans la falaise. Je dessine une arête, avec des petites pierres, sur le haut de la courbe, afin que la lumière souligne au mieux, le mouvement. Personne ne pourrait dire s'il s'agit " "d'une livraison de pierres" sortie du ventre de la Terre-Mère, où d'un retour des pierres vers leur lieu d'origine. Tout ce que je constate, c'est que le mouvement est puissant et met bien en valeur ces pierres blanches que la marée reprendra très prochainement pour les redistribuer sur la plage, à sa façon, sans tenir vraiment compte de ce travail éphémère dont la première qualité, est justement, qu'il le soit.
ma réserve naturelle de pierres mouillées, était encore largement sous l'eau. Je me suis donc mis à la recherche de celles pouvant être levées sur place et des autres, à déplacer pour les présenter dans un ensemble " de guetteurs de marée" tournés vers le large. Je sais bien que de lever les pierres et de les habiller d'une tête leur donne un tout autre aspect, une autre signification, une sorte de vie nouvelle et éphémère. Je le vois bien quand passent les quelques rares marcheurs qui tournent la tête, regardent, photographient parfois avant de reprendre la route. Il est facile d'imaginer quelques dialogues entre cs personnages et aussi facile de se poser la question : de quoi parlent-t-ils ? Ici, j'ai une pensée pour les Guetteurs de Véronique Brill, qui travaille souvent dans les environs de Marseille(mais pas que là...Allez voir son site)
En remontant vers le haut de la plage, je remarque un mouvement de pierres qui part de l'estran et semble pénétrer dans une anfractuosité de la falaise. Je m'approche. Ici, les pierres sont énormes pour la plupart et intransportables pour un homme seul. Cet amas naturel a donc été réalisé par un mouvement de mer et très certainement, des hommes s'en sont servis comme d'un abri naturel pour essayer d'y allumer un feu. Après avoir fait disparaître les traces de leur feu, je me mets à l'œuvre.
Je remarque rapidement que ce mouvement naturel peut- être "remodelé", sculpté, en y apportant quelque modifications et des pierres plus petites. Le sol est vraiment instable. Chaque pas demande un effort pour garder son équilibre, et avec les bras charges parfois d'une lourde pierre, cela demande beaucoup de temps et d'attention. J'accentue le mouvement tournant de la forme, la courbe première, j'élargis la base et allonge l'extrémité qui rentre dans la falaise. Je dessine une arête, avec des petites pierres, sur le haut de la courbe, afin que la lumière souligne au mieux, le mouvement. Personne ne pourrait dire s'il s'agit " "d'une livraison de pierres" sortie du ventre de la Terre-Mère, où d'un retour des pierres vers leur lieu d'origine. Tout ce que je constate, c'est que le mouvement est puissant et met bien en valeur ces pierres blanches que la marée reprendra très prochainement pour les redistribuer sur la plage, à sa façon, sans tenir vraiment compte de ce travail éphémère dont la première qualité, est justement, qu'il le soit.
Roger Dautais
SARDAIGNE
C'est le silence éternel
d'une terre défaite.
Ici on s'enchaîne au passé
et à ses propres limites. Ici rien n'arrive.
Personne ne te regarde dans les yeux
et l'air ne change pas de couleur...
Un ciel humide empesté de moustiques.
Ce sont des hommes
vieux dans l'âme
qui se laissent mourir
sans murmure
sans un soupir.
Susanna Licheri( Italie)