aux coureurs de grèves
Je m'étonne des vagues, si petites, du vent présent, ici, qui disperse ou rassemble la colonie de mouettes en partance. Je m'étonne du goût du sel sur mes lèvres gercées par le froid, de mes doigts rougis, engourdis. Je m'étonne de ces pierres si nombreuses, impossibles à compter. Je m'étonne de cette idée de cueillir des pierres comme des fruits. Je m'étonne de les assembler, aujourd'hui et de les empiler comme des petites pagodes reprenant des gestes mille fois répétés. Je m'étonne de mes pas, de leur trace dans la grève. Je m'étonne du soleil rouge basculant derrière la dune, annonçant une nuit encore plus froide.
Je m'étonne et pourtant, je suis bien en vie.
Alors, pourquoi ne pas continuer à s'étonner du monde.
Roger Dautais
Land art : Petits travaux de plage Côte de Nacre.Normandie 2 février 2010
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