Car il faut que chacun compose le poème de sa vie
Youenn Gwernig
Je ne sais plus combien de fois, j'ai écrit cette phrase de Youenn dans les sables, tant je la trouve belle et lorsque je retrouverai ma liberté d'aller vers ces grands espaces, c'est par là que je recommencerai.J'ai du lire cette phrase dans les années 8o et depuis, je me suis tenu au plus près de cette pensée.L'évidence s'incarne, la finitude n'est plus simplement un mot et, dans cette nouvelle expérience de vie, voilà que ma Bretagne me manque encore plus. Mes racines sont dans cette terre noire que j'ai aimé travailler, à deux pas de la mer, et non pas où je vis. Je porte mon pays en moi et tout ce que j'exprime en est nourri quel que soit le lieu où cela se fait.
Comme je vous l'ai raconté dans la précédente chronique, je vis maintenant une période d'après avec plusieurs objectifs dont celui de pratiquer le land art le plus vite possible, ce qui est loin d'être le cas. Lors de ces 14 années de pratique, j'ai eu le temps de réfléchir à ce choix artistique qui s'est imposé dans ma vie comme le chemin à suivre. J'ai connu de grandes joies, des critiques, injustes et infondées qui m'ont profondément blessées au point de vouloir cesser, mais j'ai surtout élevé cet art de vivre à un art de vie. Je pourrai donc, en vous présentant ,ici, des installations, parfois connues pour certains, découvertes par les autres, continuer ce blog le plus longtemps possible pour tous ceux, très nombreux qui me suivent maintenant et que je remercie.
Roger Dautais
KEMENT A DRAOU
Pa'n em gavan en un toull don
ur puns tenval hep dour na fons
arabat din chom da gousket
kement a draoù a darzh er bed
bronsoù bleunioù loened ha tud
pa'n en gavan en un toull don
ur gevnidenn a denn he roued
hervez lezennoù an holved
Youenn Gwernig 1995
SO MANY THINGS
Feeling deep down in the abyss
dark well and try and bottomless
Isohoul not now back to sleep
so much is blowing in the world
Buds flowers creatures mens
feeling deep down in the abyss
a spider 'weaving a coweb
according to cosmic law
Youenn Gwernig 1995