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Pour Yanis Petros*...
Le voici ce pays aux brisures d'âme, reconstitué, à perte de rêve qui navigue avec son trop plein d'espoir. Le voici enfin accosté, échoué sur le flanc, cette nuit de pleine lune. Les blanches aubes auront formé la ronde, comme autrefois, sur le Mont d'Etemclin et jeté leurs sorts, en faisant claquer leurs os. Les chemins creux résonnent de pas bruissants et les chuchottement répètent: " par ici, par là ". Ils tirent le manteau des naufragés de la nuit, ruisselant de souvenirs. Il faut, vite s'éloigner de la côte sauvage. Il faut se dévêtir, abandonner les oripaux aux oiseaux blancs qui déchirent l'aurore comme une proie, de leurs silhouhettes inquiétantes. L'embellie n'est qu'un leurre et l'herbe le sait bien, qui ne l'attend pas pour croire au ciel. Couverte de rosée,elle pousse sans calcul, cherchant la meilleure trajectoire pour l'atteindre.Mais comment se débarrasser de rien...
Mutants chargés de souvenirs, alourdis de mémoires inutiles,victimes abandonnées sur le rivage, ils cherchent à sauver leur peau. Le corps entier desquame. Il faut vider les poches, marcheurs et rapidement.
Ne jetez rien, crient les possesseurs de bien, les amasseurs de fortune. Ici, les va-nu-pied ne sont que soupsçons. Ils ne valent qu'insulte, coup de bâton et chasse à l'homme.Ainsi les croyances anciennes sont balayées, la foi se délite, jetée aux orties.Le grand vaisseau qu'ils croyaient salvateur, est un mirage contenant tous les orages, toutes les peines, toute la misère du monde.J'ai emboîté le pas de ces exilés, partagé leurs cabanes, le pain rare et je cherche toujours cet ailleurs où poser mes vieux os. J'aimerai que mon dernier regard soit pour la mer. Le voyage n'est pas terminé. Il se fera à deux. Nous partagerons quelques levers de soleil en espérant ne plus voir accoster ces barques de désespoir et entendre la mer nous expliquer sa colère contre ces hommes perdus.
Roger Dautais
* Yanis Petros : blog La pierre et la plume http://jeanpierreaudren.blogspot.fr/
Où allons -nous
entre les balances échouées
qui pèsent
en quantité
de tempête ?
De sa forêt d'aliénés
par jour
d'orages sans éclair
ma demi-soeur
part avec un homme
vivre
une autre fin.
Elle quitte tout.
Peron rouge.Lessive avec ses soeurs
Caresses
dans les arbres
avec ses frères.
Je viens.
L'onde brûlante est celle d'un radiateur
que je porte dans les bras.
Je réchauffe en chemin les épaves
les souvenirs
qui mal emportent.
Ce qu'elle veut
en avançant avec la houle
en pente douce?
Cacher le nom
dans ma bouche, cousu
comme un livre.
Quand ?
Après les profondeurs vulnérables.
Loin. Le plus loin.
Après le coéfficient d'abri.
Automne
Rafales et la rose noire du vent.
Couronne à son front de perles
qu'elle déporte
déferlée.
.../
Jean Daive.
Lire la suite dans ONDE GENERALE Flammarion 2011