Les dormantes : pour Marie-Claude |
Cairn à l'anneau : pour Isabella Kramer |
Les rêveuses : pour Maïté / Aliénor |
cairn du Loc'h : pour L'Ange |
Cairn du Loc'h II : Pour François Esperet |
Cairn du Loc'h III : pour Serge Thebault |
Cairn du loc'h IV pour Karin Rosenkrantz |
Novembre à Crac'h : pour Thérèse Uuna 's Mandala : |
Stang ha du : La Maison de Max |
No beach : pour Lune |
Le chant des akènes : pour Erin |
Double base pour Chrystel Martinez |
Déambulation rouge : pour Norma Rejoindre le ciel : pour Adélie Leguen |
Miz du : pour Danièle Duteil |
Kernours : pour Patrick Lucas |
Au bercail. pour Edith et Maud K. |
Né en Mai 2008, LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS à dépassé ses 200 000 visiteurs la semaine dernière. Merci à tous.
Dans une heure, le soleil aura basculé derrière les arbres de la colline. Le loc'h est devenu pour moi, une rivière familière en 18 mois. J'observe ses moindres variations à travers les saisons. Il est au travail, occupé à remplir au mieux, le lac de retenue de ses eaux, mis à sec en début d'été. Une prairie a poussé sur cette étendue rendue à l'air libre et la rivière a refait son lit d'eaux libres où les animaux sauvages aiment y boire
en toute tranquillité. Beaucoup de leurs empreintes ont été gardées dans la boue. Le courant est assez fort et je dois longer la berge Nord pour trouver un gué et passer sur la rive gauche du Loc'h.Mon idée est d'y élever au moins trois cairns(j'en ferai 5), au plus près des eaux. Hommage à la rivière, à ses eaux qui vont remplir cet immense réserve, faite pour alimenter la population de la ville D'Auray et alentours. Ici, les pierres sont brutes, rugueuses, coupantes. Elles sont plus sauvages qu'à Ty Bihan, roulées dans les vagues de l'Atlantique, ovales et lisses.Je descend dans le ruisseau nord à l'élaboration d'un cairn d'entrainement puis je passe à ceux de la sérieL Le soleil éclaire généreusement le premier. Le second, nait dans une lumière déclinante et le troisième s'élève dans l'ombre, mais il a fière allure.
Habituellement, beaucoup d'oiseaux passent, se posent et chantent, ici.Aujourd'hui, c'est calme plat. Ils sont ailleurs.Leur absence me dérange. Ils me manquent.
A l'aide de mes mains jointes, j'écope l'eau du Loc'h et j'absorbe copieusement chaque cairn afin. Toutes les pierres doivent être atteintes et ce rituel me prend du temps. Cela permet à chaque cairn de devenir le prolongement des eaux du Loc'h et le médiateur entre elles et le ciel. Loin de l'agitation du monde, je goûte au calme des lieux. Afin de boucler la boucle, je reprends ma marche, me conduisant du sud au nord et pendant laquelle, j'élèverai deux autres cairns. J'observe chaque endroit, chaque changement advenu dans la végétation. Ainsi, cette dentelle d'herbes fines, poussant dans le ruisseau, je la retrouverai car elle me donne une idée d'installation flottante. Avant de quitter le site, je découvre un empierrement qui, une fois le lac remplis, devrait affleurer et devenir une base intéressante pour un beau cairn.
Je goûte jusqu'au dernier moment, la lumière du jour que pâlit et vient caresser les arches du pont romain.Je revois les quelques jours passés cet été au fond du lac asséché pour l'explorer dans ses moindres détails. Un belle chaleur avait accompagné mes explorations, mes travaux de land art. Mais ce soir, je commence à ressentir le froid. Je suis en route vers un nouvel hier, mon soixante douzième.
Je ferme les yeux et je pense à la mer. Je la rejoindrai dès demain. La mer ramène toujours à l'enfance et ça continue depuis que je suis devenu orphelin. Dans cette vie de solitude, je suis bien l'unique fabriquant de mes souvenirs inhabituels. Jour après jour, mon enfance est là qui me guide, me pousse à continuer parmi les sourds et le aveugles, à trouver un dernier accord avec la nature avant de la rejoindre.
Roger Dautais
dans ma langue
dans ma langue aussi tes
femmes effraies, oiseaux,
pianos, le poids du monde
et toutes les ombres :
dedans le crâne.
"A Jacques Rochereau"
Dans ma langue aussi tes
femmes effraies, oiseaux
pianos, le poids du monde
et toutes les ombres :
dans le crâne.
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Face à face de géants
Face à face de géants à
l'intérieur de soi-même, les
mots sont prononcés dans
une langue étrangère, sans
les mains il faut traduire.
à Jacques Rochereau
Albane Gellé
dans ma langue
dans ma langue aussi tes
femmes effraies, oiseaux,
pianos, le poids du monde
et toutes les ombres :
dedans le crâne.
"A Jacques Rochereau"