à tous ceux qui savent et se taisent...
Aux Sarah
La brèche s'ouvre. Je tombe. Il est un cimetière d'idées blanches comme des os de poulet sans la lune. Il est des quatre nations. Je gratte la terre et es ongles sont plein de morts. J'ai le blues. A quatre pattes, j'ai quitté ma tanière. Je suis dans les allées juives. Elles sont là, mes belles Sarah, l'œil charbonneux des grands amoureuses, l'œil enterré, le sourire plein face, aux étoiles.
Les hyènes hurlent à nouveau aux portes de la ville. Un sang épais coule dans les caniveaux. Je flotte, carmin.
J'écarte le rideau à rêves. Douche froide, effroi, ils ont entassé les corps. Ils me trainent, raide et froid, dans l'hiver Polonais, un crochet dans l'œil. Ils sont mes frères et je pardonne.
Il neige, je pleut, tu froids, vous aimez, nous. Ils s'en vont se tenant par la main, les enfants sacrifiés.
Nul whisky n'éclate plus ma tête, nulle coke, nulle héroïne, fini...pire, maintenant...des hantises. La brèche s'ouvre, le monde tombe. Une vague noire l'emporte. Ne ferme pas ta porte, cette nuit, Sarah. Je suis le nu, le mort, le vivant. Ni vivant, ni rien! Transparent comme le chant tzigane, comme l'appel du muezzin, comme la brise légère frisant le Pacifique.
Les stigmates laissent trace dans l'humus au pied des érables pourpres. Les lichens ont rosi de honte. Une perle de rosée s'est déposée sur tes lèvres purpurines, au creux de ta bouche, en morgue, emballée d'une bâche bleue au pays du Soleil Levant. Tes yeux en amande me récitent le Kaddich.
Quelle est-elle ? Comedia Del Arte? Où sont les corps raidis et glacés, des cours et des arrières cour, les roitelets, les rois ?
Qui trône ou détrône, sinon l'Océan.
Douleurs océanes, sang mêlé qui coule en mes veines, étoiles jaunes ou barbelés du détail borgne, cris d'horreur derrière les hauts murs, ou cris d'amour ? Quel est la différence lorsque le corps exulte !
Orion et Cassiopée, Papa, tu me donnais la main en ta nuit et je t'aimais ainsi, aveuglé de vengeance. Étoile du bar à putes, trottoir et talons hauts, enfances, mes enfances, sous un ciel d'orage, je subissais l'outrage pour qu'advienne une destinée, la mienne. Qui donc, aujourd'hui peut me donner des leçons? Personne, personne sauf la vie qui est une leçon.
Je suis Seul, maintenant, avec les cancres.. Je suis seul et j'ai un jour, quitté le volcan, rejeté à la vie. Je me suis fracassé la tête contre les barreaux du lit d'amour. A qui la faute. A personne. Bombardements, morts dans les rues, sang. Trauma d'enfance. Je serai Alzheimer. Tu sera Alzheimer, il sera Alzheimer...
Il est toujours midi quelque part. Je suis l'enfant-sang, l'enfant saigné à blanc. Bâtard.
Je cherche votre noblesse, égorgeurs d'enfants au nom de la Paix et de la Liberté. Je cherche votre courage. Vous êtes pires que des bêtes et voila que l'on vous décore !
Oser l'espérance sans Dieu. Blasphémer et piller les églises comme un petit sauvage. Partir toujours plus loin, franchir la frontière et marcher vers le volcan rouge puis définitivement rentrer dans la terre-mère.
" Mes dents sont tombées, mes bras, aussi, devant l'horreur. Ils ont tondu mes cheveux de femme infidèle et gravé la croix gammée au fer rouge sur mon front, les faux-héros. J'avais aimé..."
J'entends ta voix , Sarah la brune, Sarah la Juive, Sarah la belle aux baisers suaves, dans les bras de tes amants. J'entends ta peine et je te cherche dans les allées juives.
Je suis un chat blanc, chat noir. Je lape le lait de la Mère dans l'écuelle gelée posée sur la tombe de Sarah qui n'existe pas.
Mes yeux pleurent et le ciel, aussi. J'ai le bues. Il est trop tôt. Il est trop tard. Il est l'heure, amour et je te veux morte comme moi je suis mort ici, sourd aux paroles apaisantes qui ne seront jamais ma vie. J'écoute cette valse de Satie, elle me trotte dans la tête :Je te veux veux.
Ma nuit m'appartient. Je marche. La brèche s'ouvre, c'est tout. Je regarde le ciel, au fond. Il est vide.
Il est océan Pacifique. une vague noire emporte tout. Dieux, enfants, femmes, hommes coupables ou non. Dieu est mort, encore une fois et je vais à son enterrement dans l'allée des tombes Juives. Au Pays du Soleil levant, des yeux en amande se sont fermés et des corps glacés alignés en morgue, répondent au mensonge assassin des hommes. Le nucléaire n'est pas dangereux !
Roger Dautais
Enfant, je fuyais l'école, lieu barbare et de sévices. Je n'ai jamais appris à écrire dans leurs écoles. Elles n'étaient pas pour moi. Je ne suis ni écrivain, ni poète, ni photographe, ni landartiste, ni réalisateur, ni art-thérapeute. C'est ce qu'ils disent et répandent. Est-ce grave ? Oui, pour eux, qui sont du bon côté du manche. Je préfère la liberté de créer et la compagnie des accidentés de la route. Avec eux, la vie est belle, la vie a un sens.
J'ai commencé le tournage de mon second documentaire. Lorsque je le terminerai, je serai dans l'année de mes 70 ans. Je trouve cela plutôt bien.
Nous cheminons tous
oubliant que nous fûmes bercés
sur des chemins de terre
éclairés de néons
La route familière
s'efface sous une brume intense
Nous marchons cependant
car il faut bien aller
quêtant des étincelles d'amour
dans le flux des saisons
Les tombes s'ouvrent une à une
sur les défunts revenus
de la caverne claire
où s'écoulent leurs jours
Les morts n'épargnent aucun effort
pour trouver des paroles de consolation
Ils nous attendent avec patience
Eliane Biedermann
Oui, je sais, c'est plus facile avec le printemps, les petits oiseaux, les belles tables nappes, les belles maisons, mais nous existons aussi comme ça. Le monde ds blogs est un monde qui ressemble à l'autre, il suit les modes. J'ai entendu une belle ânerie cette semaine: la Maladie d'Alzheimer est à la mode. C'est vrai, être intellectuel ne nous met pas à l'abri de la bêtise. Il faut le savoir.
R.D. 20 Mars 2011
http://guyallix.art.officelive.com/surguyallix.aspx
Oui, je sais, c'est plus facile avec le printemps, les petits oiseaux, les belles tables nappes, les belles maisons, mais nous existons aussi comme ça. Le monde ds blogs est un monde qui ressemble à l'autre, il suit les modes. J'ai entendu une belle ânerie cette semaine: la Maladie d'Alzheimer est à la mode. C'est vrai, être intellectuel ne nous met pas à l'abri de la bêtise. Il faut le savoir.
R.D. 20 Mars 2011
http://guyallix.art.officelive.com/surguyallix.aspx