La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

samedi 16 juillet 2011











à Anna Berg, Madeleine Schlivka, Madeleine Rosenblat,
Gila Najler, Chaïm Porecki, Smul Pulka,
Kalo Abeni, Joseph Kusmanas,
Blanche Grinbaum, Rachel Chaoul...

et aux vents de Pologne qui sont devenus leur mémoire.






Échos...

Éteins ta voix en ce jardin d'Eden. Aux lisses peaux, des liens du sang, tu pares, comme un bateau sans voile, des bras, des mains, des seins.. Viens chuchoter à mon oreille au tympan éclaté des églises. Nues, tes poupées, nus les morts.L'accent aigu de tes nuits s'enfuit déjà. Tu es exsangue.
Feins de ne recevoir la visite des anges. Sur le pavé mouillé ont roulé des têtes. Fines mouches à la bouche bien ourlée, marmots à jabots et dentelles de Bayeux.
Ici les cris de la foule assassine, là, épars, les corps ficelés de tes poupées vaudou. Aimer, ici
face au danger, c'est vider les tombes, pour la danse macabre.
A bientôt,
Je n'attends plus.

Roger Dautais






Ce texte renvoie à cette place saint Sauveur de Caen où la guillotine était dressée pendant la terreur. On ne refait pas l'histoire, je dis simplement que les pavés de cette place laissent encore parvenir des murmures auxquels je suis sensible. La barbarie ne semblait pas avoir de limite et les hommes se sont mis en devoir d'inventer le pire. La shoah. Vivre sans y penser,est devenu pour moi, impossible depuis si longtemps. Je consacre une partie de mes créations à exprimer cette mémoire amnésique.





Land art.

Je reprends doucement le chemin du land art avec des blessures en réparation , mais l'accident ne remonte qu'à deux mois et je suis très limité dans mes mouvements. Je sens pourtant revenir ce désir d'exprimer avec le peu. Me promenant dans une friche urbaine, j'ai joué la partie en une petite heure, déjà bien difficile à tenir physiquement pour moi.
J'ai joué, comme dans une cour d'école et puis mes symboles sont revenus, si présents. Ne croyez pas en voyant ces étoiles de David que j'ai en moi, des armées de guerriers sanguinaires, mais juste une impossibilité de choisir d'autres images, d'autres mots, d'autre histoire que la mienne. Il n'est en moi aucune volonté d'anéantir quelque peuple que ce soit. Je suis avant tout, un pacifiste et un homme blessé qui continue à se soigner. Je rêve qu'un jour, mes forces reviennent pour à nouveau tracer mes spirales de sables dont je suis très loin, aujourd'hui. Une fois encore, je vois combien cet accident de la route, dont nous avons été victime, Marie-Claude et moi, pendant un tournage en Angleterre, et ses conséquences, ont fait fuir, famille et amis, à quelques exceptions près.

Roger Dautais

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Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.