La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

vendredi 29 avril 2011















à Aloïs Alzheimer .

à Emilie C.
Horsaine de Brest, et journaliste

A Servanne, Younnes et Faouzi
mes amis Marocains de Trait- D'Union
d' Hérouville-Saint-Clair


à Raymond A.
in memoriam


Il y a des esthètes culturels et géographes patentés qui nomment la Loire-Atlantique, l'extrême-Orient de la Bretagne.C'est très exagéré, bien que vraiment ensoleillé. Je peux en parler, j'y suis né. Mais enfin, est-ce un critère dans notre monde d'être "né"si l'on n'est que"nez".
La France, notre belle France, n'a qu'un département: Paris.
C'est là que nous trouvons le plus de feux rouges. Sur son blason, nous lisons
Fluctuat nec mergitur ce qui veut dire :
Les Bourses fluctuent et tuent.
C'est un peu osé quand même.
Sept de latin et de grec, en Bretagne, il est vrai, et j'ai tout oublié! Je ne suis plus sûr de la traduction.
Heureusement l'ENA nous pond des crânes d'œuf, comme me disait mon pauvre Papa, Lucien-Moïse ( ils n'auraient jamais dû ajouter Moïse, c'est trop marqué). Et ces énarques, coupent, découpent, recoupent, calculent, entourent, détournent, contournent la France, à tel point que j'ai perdu ma Loire -Atlantique.
Je me croyais, Breton, je ne suis qu'un Loiratlanticien. Mais enfin, nous voici sauvés.
Petit, ex-Breton, bronzé, râblé, parfois frisé j'aime démesurément le chocolat. J'ai tendance à l'embonpoint.
Est-ce dangereux ?
Oui, c'est assez dangereux, je le sais, car même footballeur de haut niveau, serais-je de la bonne famille comme le soulignait hier soir David Pujadas que j'admire pour ses cheveux raides.

J'ai rencontré , la semaine dernière, Modeste Landa dont je vous parlais, hier en rouvrant ma boutique à cancans. Il visitait le Mémorial pour la Paix de Caen, où je fais souvent des recherches en bibliothèque(Un fond formidable de documentation internationale) Il était dans la partie de l'expo souterraine qui traite de la Shoah.
Ah, mon Dieu, il était vert.
Je le comprend. Avec sa maladie, sa couleur amplifiait.
Comme il ne m'aime guère il m'interpella:

- Alors, tu l'a toujours autour du cou ?
- Quoi ?
- Ton étoile...
- Elle te gène ? Viens me la décrocher, mais avant, fais un tour en Loire -Atlantique, ça te retapera la cerise, comme dirait Yvette !

Il n'a rien compris, avec son cerveau formaté d'artcotemporanisé. Il est parti avec femme et enfant dans la poussette. Je suis resté, ici, moi, le horsain de Basse-Normandie.

C'est dur, les temps modernes, c'est dur de vivre en France lorsque l'on est noir de peau, arabe ou Juif ou pseudo-Breton, bronzé comme moi, au moindre coup de soleil. Avec ma peau méditerranéeen, difficile de faire autrement.
On dirait que le racisme fait à nouveau recette en France. Je ne veux pas y croire et je rêve de fonder UNITED COLOR OF LAND ART et rassembler tous les land artistes (pas les pseudo-machins enseignant leur petit savoir-faire) non, les plus colorés de peau et les mélanger avec le reste , histoire de refaire le monde du mode. Ca ferait quand même un beau bordel sympa !!!
Une utopie, je vous dis, une idée de Breton déchu qui a perdu sa carte du FLB pour cause de peau basanée.
Ma doué Béniget! Attention, vous moquez pas ou je m'y mets.
Mais que dirait la capitale des Gaulle ? Et Astérix et Uderzo?

Ma spécialité : Je fais parler les morts. Les miens, par exemple et c'est édifiant, au cœur de la nuit. Il est 2heures 40. J'écris en leur compagnie.

La culture, comme me disait un ami ethno-musicien, rencontré rue Froide à Caen, hier après midi, la culture, ça ne sert à rien tant qu'elle est présentée dans des armoires normandes fermées à clé( même si elles sont très belles et très chères), conservée dans des bocaux hermétiques, avec très peu de confiture de savoir ,à l'intérieur, aux beaux esprits,.Exclusivement aux beaux esprits.
J'ai pas tout compris car je suis Breton et pas lui, qui est Normand, donc supérieur en nombre dans cette région de Base Normandie.
Mais après une nuit courte de 5 heures quand même, je me suis souvenu d'avoir lu un jour que moins nous avions de culture, c'était un peu comme pour la confiture, plus on l'étalait sur nos tartines de pain pour faire" avec" comme on dit à Saint Laurent de la Mer.
Et justement, c'est ce qui manque le plus en France pour beaucoup de gens, actuellement, le pain.
Vous avez remarqué ?
Le pain, la bouffe, la tortore, la graine qui, si elle vient à manquer, nous file la disette. Hier, par exemple, j'avais faim. Je me suis mis devant ma télé pour regarder l'Angleterre qui se mariait. Après, j'allais mieux. Merci, amis Anglais.
Bon, vous comprenez mieux pourquoi, dans ma soixante neuvième année, je réalise des films, je photographie tout ce qui bouge et j'écris des livres pour enfants , tout en pratiquant le land art quand je ne fais pas le reste?
Je vais vous le confier :pour gagner de quoi vivre à deux.
Notre voyage de noces nous l'avons commencé le 1 juillet 1968 en Bretagne(Encore!).
Et ce voyage continue. Comme j'ai une femme généreuse, elle m'a offert un voyage en Égypte, l'an dernier, au mois d'Août!
J'ai pas compris, mais j'ai suivi.
Putain !
les pyramides, le Nil, Assouan, Abbou Simbel,Carnac, la Nubie et ses buffles, les rues du Caire, les cairotes jolies, la Vallée des Rois, le cagnard à 50°, mes semelles de crêpe qui ont fondu. Petit Breton inculte, je contemplais Khéops, Képhrène et Mychérinos, le Sphinx sur le plateau de Giset dans la rumeur montante d'une révolution Egyptienne à venir qui allait abattre son tyran!


Croyez-moi, si vous voulez, Henri, Jeannine, Marie-Elizabeth et Thérèse ont vu les pyramides sur mes photos, dans mon atelier d'art-thérapie et nous avons rêvé ensemble.
Personnellement, je n'ai jamais discriminé personne en prodiguant mes soins, auprès de mes patients Alzheimer. Qu'ils soient Juifs, Arabes, Noirs de peau, ou blancs de peau, je les accepte. Je les soigne selon ma règle de vie humaniste, l'éthique de mon association, la philosophie de mon institution, en respectant, dans un esprit laïc et citoyen, et ce qu'ils sont profondément, des êtres humains.
Leurs pathologies apraxo-aphaso-agnosique, accompagnées d'une kyrielle de dysfonctionnement, font qu'ils sont " en perte d'identité, en perte de soi, en perte spacio-temporelle, en rupture de ban avec la micro-société qui les accueille et le protège, incapables de toute communication sans prise en charge réelle et humaine. Autant dire, que pour les familles et les non-professionnels du soin, ils deviennent vite à leurs yeux, des étrangers.
Et ces étrangers, on les appelle des personnes âgées dépendantes, sévèrement atteintes de démence de type Alzheimer ou apparentées.
Je les soigne, dans un cadre thérapeutique et médical. J'explique aux stagiaires ce qu'est un espace transitionnel, si cher à Winicott et aux élèves de neuropsychologie. Je parle des ces systèmes désirants qu'il faut réactiver dans le cerveau, du plaisir renaissant autour de la peinture, de celui d'être qu'ils retrouvent, d'apprendre de comprendre et de partager avec leur alter-ego. L'art-thérapie n'est pas un diplôme. L'art-thérapie est un soin, non médicamenteux, pratiqué à haute dose dans les pays Anglo-Saxon dont j'ai adopté la démarche car elle done d'excellents résultats.
Et il faut en parler, expliquer, rencontrer d'autres art-thérapeutes, non se contenter de trois petites années diplômantes. La remise en question, beaucoup de nos contemporains la pratique par obligation, dans une société qui les casse et les jette de leur entreprise par le fenêtres.
Pourquoi cette résistance, une fois diplômés, chez beaucoup trop de soignants ?

J'ai réalisé LA MEMOIRE AMNESIQUE, un documentaire pratique de 1heure 07, intéressant et rare, sur une expérience en art-thérapie commencée en 2002, pour le présenter en 2011 d'abord au personnel de ma Maison de Retraite RIVABEL'AGE de Ouistreham, puis au grand public.
Acheté par une chaine de télévision, référence 3 fois en National, distribué bientôt dans des circuits commerciaux de cinéma, et d'art- et-d'essai, ce film est en train de trouver son public.
Nous l'accompagnons de débats avec l'a présence de médecins chercheurs en neurosciences et neuropsychologes de l'INSERM U923 de Caen. Il y a une vraie demande. La Maladie d'Alzheimer concerne entre 800 000 et 1 000 000 de personnes en France et le nombres grandit chaque année. La recherche avance mais ne guérit pas encore.
Mon rôle se situe dans leur sillage et artiste, formé à l'art-thérapie, je vais bientôt, en septembre 2011, coopérer à un programme de recherches dans mon atelier.
C'est pourquoi, j'ai entrepris de réaliser un second documentaire en Février dernier, dont je vous parlerai à l'occasion.
J'aime ce travail qui me prend à temps plein avec ce que je lui consacre en dehors de cette institution.
Il me semble que passer du temps avec ces grands malades vaut bien une partie de pêche à pied en moins. Je parle de cela quand j'entends dire que je perds mon temps avec eux, si loin de notre humanité.
Or, je pense le contraire. L'homme nait, vit et meurt humain. Le savoir, est déjà quelque chose et ce n'est pas une étoile, fusse-t-elle jaune, et dérangeante pour Modeste Landa qui m'empêchera de mourir un jour, comme tout le monde.
Un peu d'humour, détend les zygomatiques et m'amuse aussi.
En attendant, rions.

Roger Dautais
au coeur de ma nuit 2H00


à propos de tout et de rien,
et pour répondre aussi a vos questions, vous qui avez été près de 31 000 personnes à visiter LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS;

J'ai consacré l'essentiel de ma vie d'artiste au Land Art, depuis les années 1998 accumulant près de 30000 photos dont je ne sais plus trop qui faire.
J'ai ouvert mon blog, en partie pour cela,car je fatiguais à monter des expos, certes, à succès, qui m'amusaient moins.
La littérature jeunesse c'est une vingtaine de cotes, écrits, illustrés, publiés( pour certains) adaptés pour la radio, avec ds équipes de comédiens professionnels.
J'ai appris la vidéo à l'Ecole Normale de Base Normandie dans les années 90.
Ma rencontre avec Jean-Jacques Lion, réalisateur m'a donné le tournant professionnel( mais je n'ai pas encore son métier, lui qui affiche plus de 20 ans de cinéma.
J'ai coréalisé LA MEMOIRE AMNESIQUE en tant qu'auteur et cameraman, tout en me faisant assister de ses qualités techniques.
Je réalise des performances land art pour des commandes, comme ici avec Matthias Negrello, jeune réalisateur doué de 30 ans qui possède sa boîte de communication à Paris.
J'ai beaucoup travaillé pour les chaines de TV Française,et étrangères(Alemande, Anglaise, Chinoise,Suisse etc) parce que la Basse Normandie est unlieu de passage international avec ses plages du débarquement.
J'ai fondé PLAGES DE LIBERTE avec une équipe de cinq femmes étrangères, land artistes,américaine,Anglaise, Canadienne, Coréenne et Française pour réaliser des performances spectaculaires sur ces plages historiques Sword, Juno, Gold, Omaha, Utah, travaillant avec les délégations de chacun de ces pays alliées et la communauté Juive de Basse Normandie.
Pour les besoins de mon prochain film franco-Canadien, j'ai repris une activité de Street -art, à partir d'un très beau travail graphique de l'Agence de Communication Mur-Mure, mixant, écriture in situ( voir bientôt chez Brigitte Maillard et son blog Monde en Poésie) peinture murale, tags,video, photo, enregistrement voix humaines.
Le nom de ce work in progress : Red Wall. Il est dans une friche industrielle du port de Caen.
Ce travail de réflexion sur Les boulevards qui mènent à déclancher une maladie d'Alzheimer, s'appelent, addiction aux médicaments, drogues, alcools, traumatismes ETC.
Je ne porte pas de jugement, je transferts des sentiments en images et ce sera le propose du film qui rejoindra ma pratique "atypique" d'art-thérapeute.
Je vais travailler avec des éducateurs, médecins, addictologues, artistes et cette communauté d'un instant, représente pour moi, un idéal d'humanité pour aller aider ceux qui acceptent de l'être.
Je ne vante pas ma marchandise, j'explique une démarche, le sens que je donne à mes actions, passant, il est vrai ma vie à cela.
Mais, pOurquoi pas ?
Je m'efforcerai à l'avenir de ne plus me faire entraver par des paroles injustes. C'est ce qu'il me reste de plus difficile à faire.
Et puis il y a l'écriture. Ah ! C'est la grande question.Je me suis sauvé de l'école très jeune et j'ai appris tout seul. Un vrai autodidacte dont la mère écrivait quand même très bien.
Plus tard, devenu un peu plus libre, 1960,1961,1962,1963 auront été des années de rêve et de travail passées à l'École de Beaux-Art de Rennes, puis une école de photographie, puis l'Unieco de Rouen, section Horticulture et paysage, puis travail dans la pub, la déco, la comm, et l'Éducation Nationale. L'art-thérapie, c'est venu beaucoup plus tard
Un vrai parcours tout en zig zag.
Ma fois, l'écriture autodidacte, elle s'est faufilée dans tout ça, avec des apnées, des retours et ça continue, comme dit la chanson.

Roger Dautais

Au bout de ma nuit.
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Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.