Les occurrences...
Il m'est arrivé de m'écarter du chemin, de quitter les règles du land art, mais, comme dirait Flo, y-a-t-il vraiment des règles et qui les a fixées, une fois pour toute ? Bien difficile de répondre, autre que, par esprit de liberté je m'en suis écarté avec plaisir. J'emportais avec moi, pendant mes marches, deux cadres en bois peint,. Le plus grand, le noir, je l'avais trouvé à la porte d'un cimetière, sur un parking. Une toile de mauvaise peinture, sorte de reproduction délavée,entourée par ce cadre, avait été, empalée sur la branche d'un pommier et se balançait au vent. J'avais découpé cette horrible toile et gardé le cadre avec sa ficelle jaune. Pour le second cadre, il avait entouré ma première toile réalisée aux Beaux Art, depuis longtemps, détruite, et dormait dans mon garage. Quant à la boule, ancien éclairage de mon quartier, je l'avais récupérée lors du changement de lampadaires, avec neuf autres de ses copines.
Vous savez tout. Après, j'ai joué avec le paysage, la lumière des lieux, les végétaux, les matériaux, pendant des mois, en alternance avec des créations land art ne faisant appel qu'aux végétaux et matériaux trouvés sur place. Ce que représentent ces installations ? Une période de doute, peut-être, de moindre inspiration, de recherche, de retour au passé, je ne sais pas. Ce sont des fragments de vie, passés sur la route, à la recherche d'un horizon plus clément, afin de raconter une histoire, la mienne.J'ai quand même pris du plaisir, dans ces escapades et je suis prêt à recommencer, si l'occasion se représente. Tant pis pour les critiques !
Roger Dautais
L'horizon appelle
l'horizon
aucun espace n'immobilise
le songe
chaque instant de repos
fermente déjà le déplacement
Il est des endroits où l'herbe
et la pierre se concertent
défigurent le relief
mais 'endurance du nomade
l'emporte
l'immensité demeure un affront.
Alain Mabanckou (Congo)
" Les arbres aussi versent des larmes "