Les rescapés : Pour Anne Le Maïtre |
Mémoires vives de Lampedusa : Pour Marty |
Big stones : pour Guy Allix |
Petit temple CHARLIE : pour eux, simplement. |
La vague océane : Pour Marie-Josée Christien |
L'ange : Pour François Esperet |
Le giron rouge : Pour Erin |
Le chant des aiguilles, l'hiver : Pour Gine Proz |
Le zéro coulé : Pour Anne Berthier |
L'endeuillé de Mor Braz : Pour Norma C. |
Les frères de la côte : Pour Chri |
La petite semaine : Pour Serge Thébault |
Guetteur de marée I : pour Christiana |
Guetteur de marée II : pour Sandrine-Madeline-Gosselin |
Guetteur de marée III : Pour Danièle Duteil |
Spirale Charlie , l'Adieu : pour Luce Lapin et ses amis |
Trio story : Pour Beatriz Macdowell |
Les rescapés...
Le calme de l'océan s'est brouillé au moment de la renverse et j'ai entendu les premières vagues brasser les galets de Ty Bihan. J'attendais ce signe de vie. Avec les gros coefficients de marée,même par grand beau, la masse d'eau vient bousculer tous les pierriers. Impossible de garder quoi que ce soit ici, ni l'eau qui coule entre mes mains, ni le vents dans mes poumons, ni l'air frais qui brûle la peau, ni les nuages dans leur course. Je ne manque de rien et pourtant, je trimballe cette tristesse en moi depuis une quinzaine de jours sans pouvoir ni l'évacuer, ni la partager.
Je dépense toute mon énergie à tenir debout dans ce lieu hostile, à choisir des pierres, à les transporter d'un point à un autre pour continuer à raconter Lampedusa, à ma façon. Une folie disent certains pour qui tout passe par l'oubli le plus rapide et la course au profit, la seule qui vaille, selon eux.
Je suis vieux.
Je connais les puissantes vagues d'oubli qui frappent nos esprits après chaque tragédie. Je continue ma série sur l'exil. Les pierres sont des mots, des phrases, des personnages, des images muettes. Le premier tableau en comporte douze.
Je descends plus bas, vers l'océan et dresse trois personnages pour qu'ils vivent leur vie. Les masses d'eau de mer sont impressionnantes et forment une houle qui promet. J'aimerai une grosse vague qui qui cerne le rocher très rapidement. Mais comment commander à la mer ? Cela ne se fait pas par ici. Je me cale entre deux roches à trois mètres des trois personnages. A tout moment, la mer peut reculer, prendre son élan et faire une poussée en avant de 5 à 6 mètres, d'un coup et là, je pars à la baille. Je sors mon appareil photo, prépare mon cadrage, doigt sur le déclencheur. La vague attendue arrive, respecte les trois pierres, éclate sur la roche et je prends mon premier bain de pied de l'année. J'ai pris une photo, mais il n'y en aura pas d'autre. Je jette un dernier regard à mes rescapés. et je quitte les lieux trop dangereux avec cette houle.
Tempête
Il y a des jours où le vent semble inépuisable. Avec la pluie, bien accrochée entre le ciel et les terres noires
il n'y a rien d'autre de mieux à faire ici que de marcher pour oublier cette semaine sanglante. Je marche dos courbé, parce que je suis vieux et qu'un vieux ça prend cette allure dans le mauvais temps. J'ai besoin du froid, du vent et de la pluie pour me sentir vivant, heureux de l'être encore, pendant que d'autres.
Cairns
Ma reprise d'activité land art en 2015 est passée par une très grande série de cairns élevés dans la région, dont je n'en montre qu'une partie, ici. Chacun d'eux est une preuve de cette volonté de vivre une expression jusqu'au bout de mes forces. Rencontré qu'un seul photographe me shootant au télé-objectif, sans bonjour , sans rien. Il faut savoir qu'ici, certains nous prennent pour des nuisibles et nous balancent aux mairies, photos à l'appui. Le monde st beau.
CHARLIE,
Depuis le tracer de ma spirale Charlie, de Kerpenhir, je n'ai rien fait de semblable. Les sables du Morbihan l'ont prise en compte de mémoire et pour longtemps. Je l'ai présentée sur Facebook et j'ai été très rapidement piraté trois fois au point de fermer mon compte au moins pour un moment. Je ne comprends pas ce suivi dans la haine.
Roger Dautais
En marche
Et maintenant
en ne pensant à rien
et en regardant
ce coin de terre
qui contient
tout l'univers
vers la frontière
de ce qui n'a pas de frontière
je sais que je suis en marche.
Bruneau Sourdin. *
Et maintenant
en ne pensant à rien
et en regardant
ce coin de terre
qui contient
tout l'univers
vers la frontière
de ce qui n'a pas de frontière
je sais que je suis en marche.
Bruneau Sourdin. *
* Retrouvez Bruno Sourdin sur son blog http://brunosourdin.blogspot.fr/
et sur l'excellent site de Guy Allix, mon frérot
http://anthosuballix.canalblog.com/pages/bruno-sourdin/27583315.html