Le gisant de Saint-Jean : pour Alona, seulement |
à Geneviève Le Gay
en toute amitié fraternelle.
Les promesses n'engagent que ceux qui le croient...
Tu m'avais dit, un hiver " je t'emmènerai voir la maison où rêvent les arbres "
Puis, quelque chose avait cédé en toi qui écartait le ombres mouvantes de ton âme : une contestation profonde émergeait comme une île.. Un anonymat trompeur te transportait ailleurs, loin de nos visites, hors de villes Tu fumais de plus en plus d'herbe.
Une succession de violences déchira ton propre ciel ciel, en strates bien nettes. Mais le bleu n'arrangea rien.
Les vieilles maisons du port s'écroulaient peu à peu, l'une après l'autre comme nos certitudes, chassant les junkies vers d'autres ports.
Dans la terre retournée de nos ancêtres, nos pas avaient laissé la trace d'une histoire bien singulière.
A flanc de vie, l’essoufflement du cœur parlait de fin du monde. J' étouffais dans ce monde égotique. Ma bouche cherchait de l'oxygène, comme un poisson qui se noie sous les draps.
La sentence était tombée. Ils nous avaient dit qu'il ne fallait plus aimer, simplement travailler, gagner de l'agent, amasser. Alona avait cessé de respirer leur air pollué à cet instant, abandonnant l'idée d'aller voir un jour, cette maison où rêvent les arbres, en ma compagnie.
Alona reposait au cimetière des Quatre Nations de Caen, parmi les siens .
A chaque visite, je lui déposais un pierre, pour qu' elle commence à bâtir la maison où rêvent les arbres, en m'attendant.
With love, my love.
Moïse Clément
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
http://rogerdautais.blogspot.com/
" Le gisant de Saint Jean " pour Alona, seulement.
Bretagne - 2014
Pour moi, l'avenir est aussi flou que le passé. Seul le présent semble m'intéresser, et encor. La mort m'a rendu plutôt Zen, au fond.
Isaac Marion