Le serment mauve : pour Marie-Claude |
Ombres portées à Kérendeven : pour Anne Le Maître |
Boîte à légendes : pour Anne-Marie Bodard |
Grande spirale d'Etel : pour Danièle Duteil |
Sur la route des sept îles : pour Chrys |
Passage céleste : pour Marty |
Offrande au dolmen de Luffang : pour Pastelle |
Les beaux jours à Mériadec : Pour Tony et Fanny lenouvel |
L'Heure unique : pour François Esperet |
Occurrences : pour Marylise Leroux |
Quart de tour à Saint-Cado : pour Marie-josée Christien |
Spirale Terraqué : pour Eugène Guillevic |
Terre d'espoir : Pour Ana Minguez Corella |
Les sacrifiés de Lampedusa : pour Guy Allix |
"Breizh" . Ile de St Cado : pour Rêveuse de mots |
Le grand gisant de Saint-Jean : pour Maïté-Alienor |
Les blanches de Kerleano: Pour Bob Bushell |
L'ouverture du chantier :pour Serge Mathurin Thébault |
Signe celtaoïste pour Paul Quéré |
Aux passantes et passant du Chemin des Grands Jardins..
.Les beaux ont déserté les plages à la mode. Le sable respire à nouveau et prend la pluie pour un cadeau céleste. Ici, le petit pays poussé entre la mer, les rivières, les landes et les ria, reprend son aspect naturel. Je peux, après cette saison d'été, pratiquer le land art en toute liberté. Mais cela ne suffit pas de se promener le regard vide. Je dois aiguiser, entrainer mon regard, être à l'affût de tout ce qui va provoquer en moi, ce désir de réaliser une installation en osmose avec le paysage. Choisir ce lieu, c'est aussi choisir de figer un instant qui, de toute façon ne durera pas. Derrière la beauté apparente de ce paysage, se trouvent, la mort, le délitement, l'entropie naturelle des choses, des êtres vivants.En terre sacrée comme à Carnac ou Locmariaquer, encore plus qu'ailleurs. Une fois l'installation réalisée, inutile d'espérer plus, tout disparaîtra. La photo pérennise l’œuvre mais pour combien de temps ?
Il n'y a pas à désespérer, c'est la loi du genre.
Lorsque je réalise un gisant, comme celui de la baie de Saint-Jean, je ne fais que de rendre la mort acceptable, mais pas plus que pour une spirale, il n'échappera à cette disparition, rongé par le vent, l'eau, le passage d'animaux sauvages.
Sachant tout cela, je reste le premier surpris par ce que je fais. Si je ne l'étais plus, où serait le plaisir. Je laisse cela aux personnes, qui ont tout fait, tout, vu tout appris,sans jamais pouvoir sortir de la case désignée pour eux par la société.
Je transporte dans une poche de mon sac à dos, cinq petits rouleaux de papier. Avant de partir, elle m'a envoyé cinq phrases que j'ai recopiées, avec application, sur ces rouleaux. Arrivé dans les falaises de Ty Bihan de Carnac, devant l'océan, je sors les cinq rouleaux et les dispose dans le creux de ma main. J'en tire un au sort, ledéroule et lit la phrase:
'' L'enfant qui dessine va droit à l'essentiel. Il suit la perspective du cœur qui dessine ce qui n'est pas, pour voir ce qui est". Christian Bobin
Cette phrase me va. C'est aussi dans cet esprit que je pratique le land art.
J’enroule, mon petit papier, je le ficelle sur un bois flotté et je balance le tout à la mer. Il s'éloigne vers l'Est, vers le soleil Levant, vers la lumière.
A cet instant, mon esprit s'évade. Partout l'écho des mémoires enfouies sous les varechs, monte comme une respiration venue des tréfonds des âmes perdues en mer. Je lève l'ancre des jours écoulés. Je prends le large pour des aventures hauturières.
Un autre jour, je m’enfonce dans les forêts les plus noires. J'écoute le silence avec la plus grande attention. Minute après minute, il me livre ses chants d'oiseaux, ses craquements de branches. J'entends le glissement des nuages sur la c^me des pins maritimes. Mes mandala ne sont que les patchworks de ces instants assemblés.
Il s'agit aujourd'hui, d'habiter l'instant, dans le dénuement, la solitude et l'errance, pour qu'un prochain jour advienne et devienne un lieu possible de vie.
Actuellement, je vis de mémoires engrangées, depuis tant d'années, qui me donnent le " La " de mes nuits blanches. Inutile de chercher ailleurs.
Pratiquer le land art, c'est exercer ma mémoire à oublier ce que j'ai fait de mieux, pour recommencer ailleurs, à explorer ma créativité.
La mer ? Elle est ma vie. Comment dire autrement, c'est l'endroit que je veux atteindre en toutes saisons. Cet art de vie qui est le mien depuis 17 années, maintenant, je n'ai pas trouvé mieux comme épanouissement personnel. Si je pouvais continuer encore un peu en sa compagnie, ce serait bien.
Roger Dautais.
deux sensibles
deux sensibles et qui
tremblent dessous la peau
parmi des hommes mieux
plantés : souvent on
s'enfuit.
Albane Gellé
dans ma langue
dans ma langue aussi tes
femmes effraies, oiseaux,
pianos, le poids du monde
et toutes les ombres :
dedans le crâne
Albane Gellé
Le Chemin des Grands Jardins, a passé le cap des 250 000 visiteurs cette semaine. Soyez-en tous remerciés chaleureusement. Je me suis permis de reprendre des créations, toutes réalisées depuis mon retour en Bretagne au mois d'Avril 2013. Seules les trois dernières ont été réalisées au début de ce mois Je soigne actuellement un blessure au dos qui ne me permet pas de sorties land art pour le moment
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Avec mon amitié.
Roger Dautais