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A Guy Allix, fraternellement...
Lire tes mots me fait du bien.Pourtant, il n'existe plus d'espace capable de me relier à l'histoire du monde. La béance a pris place. Les nuits arrêtent le manège mais, au petit jour, la cadence infernale m'emporte toujours vers le pire à venir. Je n'envisage pas de paix possible durable.C'est d'une marche solitaire dont je te parle. Les haltes ne sont que des accidents. La pente m'emporte. Je sais la fin. Pourquoi rêver autre chose...
On croit tenir la solution, la phrase universelle, l'immortalité et ce ne sont que des pierres qui nous ramènent au bon niveau.
C'est au niveau du sol qu'il faut aligner, élever, pierre par pierre, comme des mots rabâchés, des balbutiements. De pauvres mots qui me font échapper un instant à la condition humaine.
J'ai beaucoup marché cette semaine dernière et peu travaillé. Je voulais que chaque geste dans sa rareté exprime le meilleur.
Je n'ai jamais autant regardé le sable de la plage, écouté le bruit des vagues, admiré la mer dans la solitude de Septembre finissant. L'apaisement est bien venu de là, provisoire. J'ai toujours l'impression que c'est la dernière fois. J'ai cédé à la beauté du paysage que j'ai, malgré tout quitté, pour aller en chercher un autre. Je me suis enfoncé dans les chemins creux,sac au dos, jusqu'à trouver le lieu disponible. Je n'ai pas retrouvé ce passage entre les ronces, aussi accessible que je ne l'avais imaginé.Deux saisons plus tard, la nature avait repris a place. J'ai eu beaucoup de mal pour atteindre l'étang noir. Il était minuscule, comme si, il s'était digéré lui-même. Mais la magie du lieu était toujours intact et le miroir reflétait une belle lumière. Je me suis accordé une pause pour lire quelques poèmes de toi.
La fraternité, c'est aussi dans les moments difficiles.
Je me suis mis au travail, à l'écriture dans le paysage, pour écarter l'angoisse de ne plus savoir faire. J'ai oublié le danger, pour dire ma vie telle que je la vivais dans ce lieu. Je savais pourtant que maintenant rien ne changerait beaucoup mais que je devais aller jusqu'au bout. Puis, tout a disparu autour de moi. Il n'est resté que geste, une seconde d'éternité paisible, suffisante pour retrouver le souffle. J'ai repris la route, fatigué par l'effort mais apaisé jusqu'à une prochaine fois.
Roger Dautais
Tout cela est si beau et si dérisoire que c'en est une détresse.
Que le poème se fane. S'effeuille comme les roses.
Tu retrouves la perte
Ton ombre sur la feuille qui passe
Ton ombre qui s'effeuille
Dans le hasard des mots
Tu sais bien, qu'au fond
La mort est le seul partage
Ce qui dira enfin ce domaine
Tu lui donnes déjà ce visage
Qui bat la parole
Comme une enclume
Epelle chaque instant jusqu’à la déchirure
Guy Allix
Le poème est mon seul courage
Le Nouvel Athanor 2004