au hasard des routes...
Encore une fois, le choix de mes installations avait du se faire sans réelle intention, dans une marche en traversant un parc et puis, sur une grève pratiquement déserte. On y trouve une spirale en aiguille de pin et une petite partie d'une série de lettres que j'ai continuée de réaliser pendant des semaines en variant les lieux d'installation et les matériaux utilisés, ici par exemple, des algues.Tout ceci est du passé. Il reste des traces dans ma mémoire, parfois rien, et pour vous, des photos. Pourquoi ne pas les montrer. Ce matin j'étais à l'ouvrage, sur les docks, dans le froid mais j'ai décidé de garder mes images pour plus tard. Qu'est-ce que ça change, aujourd'hui ou demain. Le plus important reste l'envie de créer, malgré le vide, malgré l'indifférence des jours de ma vie qui défilent au compteur. Sans doute une raison de plus d'être au monde, d'exister dans cette fureur, cette course au profit. Je n'ai jamais bien compris ce qui me poussait à expérimenter une pareille vie d'artiste que j'avais d'ailleurs imaginée, être beaucoup plus courte. Comme quoi, on peut se tromper.
Roger Dautais
Imprégnation
on nait on vient
dans le sens de la douleur
mais au fond ça passe
ça fait ce que ça peut
dans le vif
de ça on parle
comme si on avait le temps
une idée solide
comme si le besoin de traces
était l'objet du désir
on écrit
pour que ça change
que ça devienne
trame d'ombre de lumière
et quoi d'autre que la vie ?
Claude Held
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS