Grande spirale d' Etel : pour Danièle Duteil |
Le chant du sourcier : à mon Grand Père |
Le salaire de la faim : à Dolors Reig Vilarrubla |
Aimer sans frontières : Pour Harto Garabato |
L'invisible cercle : To Erin |
La preuve par bleu : Pour Norma |
La porte de Sallenelles : à Moun B. |
Eros et Thanatos : To Ruth Mowry |
Jeu de square : pour Joelma |
Le gâteau des Anges : à Camino Roque |
Le rappel de Kergroix : Pour Christineeeee |
Macadam destiny : à Patrick Lucas |
Passion crépusculaire : à Marie-Claude |
On ne peut rien changer, simplement continuer ensemble,
tout droit jusqu'au bout.
Pourquoi craindre une traversée du désert de plus? Pour une mauvaise perception du temps, un ciel qui s'assombrit, des intersignes, une tombe qui s’entre-ouvre et me parle . Pour tout cela sans doute. Et pourtant, le crépuscule n'est rien d'autre qu'une promesse de lumière nouvelle. Bien sûr, il me faudra attendre, oublier quelques cauchemars de nuits trop noires,toujours, trop longues.
Je m'applique à parcourir les dernières longueurs. Mieux faire que de répondre avec des pierres, choisies une à une au soleil levant pour élever quelques cairns sauvages, de plus, serait pure prétention de ma part. Mais qui peut comprendre ça ?
Soumettre le hasard à la rondeur de la terre, croire au renouvellement du jour, à l'éternité d'une mémoire amnésique vouée au pire des oublis, trouver la solution dans l'éphémère, jouer ma vie à pile ou face, me tromper d'itinéraires sans regrets, chercher dans l'avenir les prochains souvenirs de ma vie injectés au goutte à gouttes dans mes veines, serait déjà trop si tu n'existais pas. Je puise dans ton regard bleu, la force de continuer à jouer ma partition. A peine éloigné de toi, je rêve de retour, d'un près de toi éternel et mes absences ne sont que des apnées dangereuses.
Ces dix derniers jours ont remis mes compteurs à zéro. Peu de sorties à cause d'une nouvelle blessure. Quelques petites installations sur une patte et puis, retour au bercail avant de tenter, hier, une belle et grande spirale, malgré les contre-indications qui commençaient à me peser. Je pense avoir récupéré et vous raconte tout cela.
Dans ces moments de disette créatrices, j'ai fait le choix de quelques photos d'installations réalisées en Normandie et ailleurs pour vous les présenter à nouveau. Les photos 1,2 11 et 12 ont été réalisées en Bretagne cette semaine.
La grande spirale de la Barre d'Etel
Le ressac est impressionnant au pied du glacis de la Plage d'Etel, plongeant directement dans l'Océan Atlantique. L'Ouest de la Ria la vigie du sémaphore doit être aux aguets, les yeux rivés sur sa paire de jumelle. Jusqu'à la renverse de la marée, la passe de la barre reste dangereuse et pourtant, cinq hommes, debout dans un petit zodiac, jouent avec le danger. Le ciel est couvert, le vent moyen, la mer grise très agitée de part et d'autre de la barre. A chaque pas, je m'enfonce dans le sable, granuleux, légèrement humide et cette densité me plait. Je vais tenter une spirale et oublier ma tendinite. La plage est en pented'au moins 15. Ce glacis, orienté plein sud ne sera pas confortable pour mon travail. Je sais que, passés les 6 à sept tours qui doivent être tracés avec le maximum de précision, la courbe grandira et je serai accéléré dans ma progression dans la descente, ralenti, dans la montée. Hors, pour que la figure géométrique de la spirale soit parfaite, il me faut adopter une vitesse d'avance, constante. Je plante mon talon gauche dans le sable, pointe du pied légèrement levée et vais m'en sorvir comme d'un soc de charrue. Dès le départ, compte nenu de la nature même du sable, mon talon s'enfonce profondément dans le sol ce qui a pour effet de tracer un sillon plus large que d'habitude et de trainer une masse de sable plus lourde. On y gagne largement au visuel. Ceci aura pour effet, au final d'obtenir une spirale de 54 mètres de circonférence, soit 9 mètres de plus que la moyenne de celles présentées ici sur mon blog.
Vers le 10ème tour, je commence à ressentir quelques crampes dans les jambes. Mes chevilles tiennent bon. J'ai beaucoup de mal à me stabiliser car le sable glisse sous mes pieds et j'ai l'impression de rebondir au niveau du talon. La sensation n'est pas agréable du tout, car, amplifiée par le ressac de la mer, qui pousse parfois de longues vagues à deux mètres de moi, j'imagine qu'elle est en train de saper le dessous de la plage et je me vois déjà emporté, à la nage. La gamberge complète ! Je suis obligé de ralentir dans mon tracer pour simplement, tenir debout.
Un grande famille, c'est à dire 3 femmes et plein d'enfants, vient me tenir compagnie. Je m'arrête quelques instants pour leur donner les explications qu'ils me demandent et je reprends rapidement le tracer. Les 23 ème et 24 ème tour sont infinissable et je fatigue vraiment lorsque, cadeau suprème, le soleil fait une rès belle percée dans la grisaille du ciel. Un cadeau qui me redone du coeur à l'ouvrage. C'est vrai que sans lui, le spectacle est moins beau. Je prends mes photos. Le travail est bien fait, mais je m'en délivre vite pour regarder la mer, la bare d'Etel, la ria, déserte et quelques mouettes au-dessus de la passe. Je voufrais partager cet instant de pur bonheur avec elle qui m'attend.
Allo ? ça va ? Tu te trouves à quel endroit? / Etel . Oh ! Tu as beau temps ? / Oui, tu sais ce que je viens de faire ? / Non / Une spirale et une grande / Tu n'es pas raisonnable...tes jambes / Non, ça va et puis je rapporte de belles photos / Fais attention sur la route / Oui, à tout de suite, mon oiseau.
On ne peut rien changer,simplement continuer ensemble, tout droit jusqu'au bout.
Roger Dautais
Dénuement
Je ne sais plus qu'un poème
Qui ne sait rien de moi
Qui ne sait rien que terre
Et les vers dans la plaie ultime
Ce visage sans nom d'un nom dérisoire
Et le désir porté sur la blancheur blessée
Les cheveux épars et le sang aux tempes
La fuite fatiguée
L'intense dérobade des mots
Guy Allix
SOLITUDES
ÉDITIONS ROUGERIE
Prenez le temps, si ce n'est déjà fait de découvrir le site de Guy Allix
http://guyallix.art.officelive.com/
petit vent de mer
ce bâton offert jadis
gravé "maman"
**
café chaud
sur la terrasse
une bogue éclate
le soleil
dévoilé
horizon diffus
lendemain de pluie
leur parfum
plus secret
**
Danièle Duteil *
*http://haikuduvidetdelaplenitude.blogspot.fr/
Dénuement
Je ne sais plus qu'un poème
Qui ne sait rien de moi
Qui ne sait rien que terre
Et les vers dans la plaie ultime
Ce visage sans nom d'un nom dérisoire
Et le désir porté sur la blancheur blessée
Les cheveux épars et le sang aux tempes
La fuite fatiguée
L'intense dérobade des mots
Guy Allix
SOLITUDES
ÉDITIONS ROUGERIE
Prenez le temps, si ce n'est déjà fait de découvrir le site de Guy Allix
http://guyallix.art.officelive.com/