Le veilleur du temps : pour Pastelle |
La déchirure : pour Tilia |
Objets trouvés : pour Maïté- Alienor Signes perdus de l'Île Stuhan : pour rêveuse de mots |
L'attrapeur de lumière : pour François Esperet |
Le guetteur de silence : pour Mémoire de silence |
Le veilleur de l'aube : pour Bob Bushell |
La question de la route à prendre : pour Véronique Brill |
Les errants de Lampedusa : Pour Guisi Nicolini, Maire de cette Île * |
L'échappée rouge, pour Kenza Buchettes et lichens dorés : pour Dina Brito |
Dedans-Dehors : pour Synnöve Schneider |
Le giron rouge: Isabella Kramer |
Le rappel en hiver : pour Marie-Josée Christien |
Cairn en Loc'h : pour Louise Browaeys |
Rencontre à marée haute : pour Luce Lapin |
Dernier feu : pour Patrick Lucas |
Le permis : pour France |
Zen : pour Marie-Claude |
Ne te rassure pas trop vite. Ce n'est pas une photo de plus qui changera le monde. Et même, si cela était, ce changement durerait combien de temps ?
Le Net est une grande gueule béante qui avale tout, en redemande, insatiable. Toujours plus, dit le public et le monstre avale...
R.Dautais
Route 73
Les prémices de l'hiver ont fini par apparaître, puis par s'installer. Vent, tempêtes, plies à répétition, grêle, l'eau s'est imposée partout. Pas une lande qui ne soit colonisée par les dormantes noires et piégeuses. Lorsque rien ne vient altérer ces premières impressions, on se croit prisonnier du mauvais temps pour toujours.
Les semaines ont passé, m'écartant durablement du land art, à en croire une fin de pratique. Les loups ont hurlé autour de moi : trop vieux, trop blessé, trop prétentieux, trop malade.
J'ai remis la machine à rêve en marche, jusqu'à ce que je retrouve au moins, une partie de mes moyens physiques. J'ai pris la route 73 à parcourir, vaille que vaille, pour une longue année.
J'ai renoué avec cette vraie jubilation, née de ce retour au vrai mien, au cœur de l'inconfort des saisons. Cette résonance viscérale de la nature en moi, c'était la preuve que l'indispensable retrouvé, valait le meilleur des viatiques.
J'ai pris la direction de cet océan atlantique trop longtemps négligé. Le départ du voyage serait fixé au grand menhir se tenant à proximité de la porte de Kerpenhir, porte du golfe du Morbihan. Grand témoin muet du retour des oies bernaches. Après, ce serait, cap à l'Ouest, La Trinité sur Mer, plage de Kerbihan, le Men Du, l'île de Stuhan, Carnac, les falaises de Ty Bihan, les petites falaises de Légénèse. Je connaissais ces lieux par cœur, mais jamais ce qu'ils me réservaient comme surprise.
Un beau programme pour un convalescent. Et si jamais mon dos me lâchait à nouveau, en route? Je n'y ai pas pensé.
J'ai croisé les premières bernaches en nombre,à à l'est de l’île de Stuhan et j'ai pris beaucoup de temps à les observer. Certes, je n'irai jamais en Sibérie, mais elles était ici pour m'y faire rêver. Ces oiseaux appréciaient la Mor Braz, ses côtes et le Golfe.
D'un site à l'autre, j'ai trouvé des milliers de pierres dont certaines maintenant, m'étaient interdites à soulever parce que trop lourdes.
Les cairns sont nés, les uns après les autres, comme les premiers jalons sur cette route 73 et j'ai senti revenir ce désir de vivre dans ces lieux, inspiré et sensible à la création qui s'était retirée.
C'est sur une des ces plages que j'ai rencontré une personne curieuse de mon manège. Elle me demandait qui j'étais, perdu dans l'immensité d'une plage vide, pratiquant le land art. Qui m'obligeait à tant d'efforts physiques, alors que personne ne me l'imposait ? J'aurais du lui parler de cette urgence ressentie,de cette recherche de dépassement, des limites à atteindre, moi qui les avait dépassées si souvent, et que, maintenant, je vivais dans ce no man's land, inquiète, attentif, heureux. Mais j'ai préféré garder le silence et passer mon chemin.
J'ai toujours su saisir le moment où la musique de l'amnésie s'installe, avant que tout ne disparaisse. Il est contenu dans ce que je fais.Mais les possédants, les sachant , les experts ne nous imaginent pas comme ça. Ils nous veulent, comme le dit Alexandre Jollien, " pauvres et muets, sans paroles et sans rêves ". Reprendre la route 73 c'est donner tort à ces ratiocineurs, c'est goûter l l'averse, la giboulée, c'est sentir le froid engourdir mon corps, c'est attendre l’éclaircie, avec le même bonheur. Pourquoi m'en priver puisque je vais un peu mieux ? Et puis, tout cela ne durera pas longtemps, maintenant.
Repartir au creux de cette saison brutale qui n'est pas là pour plaire mais pour dérouler sa musique au juor le jour, c'est me proclamer vivant et vivant, je le suis mieux dehors.
Roger Dautais
Toi debout
Tout debout, tu vas au bout de l'exploit
Sans rien demander à l'écume
Tu confies un voilier de papier
Au flot de l'Histoire
Qui l'emporte comme une lettre
Sous la porte de l'éminente trajectoire
Ahmed Ben Mahmoud *
* Dernière parution du poète http://www.letemps.com.tn/tags/ahmed-ben-mahmoud
Toi debout, tu vas au bout de l’exploit.
Sans rien demander à l’écume
Tu confies un voilier de papier
Au flot de l’Histoire
Qui l’emporte comme une lettre
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Sans rien demander à l’écume
Tu confies un voilier de papier
Au flot de l’Histoire
Qui l’emporte comme une lettre
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Toi debout, tu vas au bout de l’exploit.
Sans rien demander à l’écume
Tu confies un voilier de papier
Au flot de l’Histoire
Qui l’emporte comme une lettre
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A lire un article du Monde sur La Maire courageuse de Lampedusa :Sans rien demander à l’écume
Tu confies un voilier de papier
Au flot de l’Histoire
Qui l’emporte comme une lettre
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* http://www.telerama.fr/monde/le-prix-simone-de-beauvoir-a-la-maire-de-lampedusa,136908.php