à Patrick Lucas ...
"de mon talent, s'il en estils n'ont retenu que la folie et c'est cela qui m'a sauvé".
R.Dautais
Après la tempête, tout redevient calme. En apparence, rien n'a changé. La mer est la mer, la côte, un trait de côte. Seul un œil averti mesure les conséquences du séisme intérieur. L’homme cultivé de la vie se met en alerte devant ce bouillonnement intérieur devenu invisible, perçu, révélé, présent. La sirène aux yeux d'amande est devenue, Orient, au zénith du raz Blanchard. Sur les crêtes des falaises à désespoir, se promène toujours le badaud attiré par l'odeur du sang caillé et la photo du cadavre à prendre, ici ou là. L'impossible rapt d'une âme en partance, qui s'agrippe au rocher et attend que la mer efface l'outrage.
Il en est de même pour la poésie. Certains s'arrêtent aux mots et les photographient, d'autres envisagent le pire.
Ce n'est que dans le pire envisagé que l'on peut trouver un semblant de vérité. "de mon talent, s'il en est, ils n'ont retenu que la folie et c'est cela qui m'a sauvé".
Je ne désespère pas de mourir un jour. Patience.
Roger Dautais