La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

lundi 28 septembre 2009






Ce jour est celui appelé " Le neuvième jour du Cairn". Il initie une petite série de travaux dédiée aux residants d'une bastide située dans le sud de la France. C'est un geste d'amitié envers des personnes dont la vie n'a pas été particulièrement clémente pour elles. Il est de bon ton, de cacher le handicap ou de n'en point parler, comme s'il n'existait pas. Cette population en difficulté , reste humaine, sur tout les plans et je ne fais rien de particulier dans ce choix qui ne me rappelle de très nombreuses initiatives envers elles, sur le plan du partage artistique, mais pas simplement.
Par ce blog, j'ai connu une personne, Christianne, soignante dans ce milieu. Nous avons sympathisé et comme je suis de ce même milieu, que je connais le dévouement des milliers de personnes qui s'occupent et soignent tous ceux qu'il est gênant de voir, des jeunes aux vieux( je fais partie de cette catégorie, dite " les vieux") j'avais promis à Christiane S. de faire quelque chose pour les personnes dont elle s'occupe, en particulier, la nuit. C'est aussi en pensant aux, soignants, veilleurs de nuit, qui affrontent les derniers instants de voyageurs en partance, et qui voient le monde tel qu'il est, indifférent, très souvent, que je vais réaliser ces quelques pages, sans savoir à l'avance ce qu'elles contiendront, comme je le fais chaque fin de nuit, avant de commencer ma journée de travail diurne.
Que cela serve de porte d'entrée à tous ces nouveaux visiteurs, qu'ils découvrent le Land Art, professionnel, pour ma part, qu'ils aillent à la rencontre de cet art, sur leNet, qu'ils découvrent mes nouveaux amis, Emmanuel Prunevieille, Vincent Arbez, Grégory Goffin, Richard Shilling, tous, artistes, landartistes et fous de land art. Si vous leur demandez, ils vous aideront.
Qu'ils s'y lancent, dans de petites choses, avec leur coeur, avec leur corps, telqu'il est, qu'ils aillent à la Nature par ce moyen et qu'ils me le racontent.
Il n' a pas d'argent, pas d'enjeu mercantile, pas de religion , pas de secte, derrière tout cela, juste la volonté de vivre et d'emporter la partie sur cette putain de maladie, cette chienne de vie.
Il faut y croire, il faut vivre, vivants, jusqu'au bout. En participant à ces échanges amicaux, vous m'apporterez aussi, beaucoup. Le monde n'est pas fait que de promesses et de discours, il est fait aussi de pierres, donnez leur la parole.

Ce cairn est un moment de mémoire, depuis longtemps disparu dans la Manche, comme est disparue, Morgane, noire et feu, telle qu'elle fût, compagne de 11 années, fidèle et amusante,vive et rebelle, chasseuse de souris et contemplatrice de la Nature qu'elle aimait comme moi. J'avais cette peine de la disparition et des tonnes de pierres me furent livrées sur une plage, après une tempête. D'énormes vagues avaient cogné et cogné sur les falaises, jusqu'à ce résultat.
Alors j'ai commencé à élever un cairn, qui s'est écroulé, puis un deuxième, sur les ruines du premier. Je voulais qu'il restât debout, 15 jours. Vous avez ici les photos et la vidéo du neuvième jour du cairn. Et ça a duré, duré. J'en ai élevé 7 en tout, avant d'abandonner. Des cairns de 2.20 m à 3.40mètres de haut pour le plus grand. C'est massif, très beau quand le soleil vient les balayer, épique, dans la tempête. Cherchez bien dans ce blog, la vidéo de la tempête y figure.
Pendant tous ces 15jours, Morgane, la Bretonne, m'accompagna. Je la voyais gambader comme une chèvre, sur les rochers. Une fois le travail terminé, les cairns détruits par la mer, j'ai mis très longtemps avant de retourner à cet endroit. Morgane est toujours dans mon esprit. Je lui rends cet hommage de la garder vivante comme on fait avec ceux que l'on a aimé et qui sont partis .La condamnation à mort par abandon, ne devrait plus exister. Je ne sais pas si cela est politiquement correcte de l'écrire, mais après tout, j 'ai des yeux, ils me servent à voir. Je pratique un art, pour m'exprimer expliquer, parfois, mes intentions et aussi mes réflexions.
Si si, la vie est un long fleuve tranquille. Seulement, il y en a qui sont dans le bateau de croisière, d'autres, c'est du style , canoë, et puis, les autres,c'est la nage, la brasse coulée, ou carrément au fond et sans tuba.

Joyeux anniversaire Fanny ( Je t'ai souhaité ton annif' avec un jour d'avance, hier, tant pis, ça fait une bise sur chaque joue) , et bises à ta ménagerie. Papa.

Roger Dautais
" Le neuvième jour du Cairn "

LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS



Les visages de la vérité.

La vérité est une femelle métaphorique
Quand l'eau se mêle au feu
Dans sa forme

La vérité est relative
Lorsque le sang se mêle au sang

Dans la nuit

La vérité est immaculée limpide
Lorsque la victime
Pieds tranchés
Va lentement


Et "la vérité est personnelle"
dans un poème.

Elle n'est ni ce qu'elle est
:
Ni son contraire.
Elle est ce qui a perlé de son ombre.

Mahmoud Darwich 1942- 2008
La trace du papillon


La vie, comme une trace dans une cour à charbon.
Jardin nu, stérile, porté par l'oubli
il propose
des festins de roi aux obèses
des os rongés aux ascètes.

L'embarquement
pour Cythère est encore un mirage de plus
et l'image
de la folle délirante, aux pieds nus courant dans les vagues
un renvoi à la case départ.

Boire, n'est plus de mise,
les peines sont lâchées
les probations proposées, et les molosses habillés de noir,
aboient après la caravane
annoncent l'ordre nouveau.

L'égérie s'ébroue dans le sperme et le lucre
Salue la dérive
à la Romaine,
avant de rejoindre sa couche,
éreintée par tant de compromis

bave à la commissure des lèvres bleues
collapsus annoncé,
écrit dans le sable

Vengeresse, elle tressaute,
se redresse,
va jusqu'au balcon,
respirer le parfum enivrant des roses qu'elle n'a jamais eues.

.Illusion, ou jardin d'Eden,
trois géraniums nains suffiront à l'affaire
pour tromper la belle,
jusqu'à la prochaine crise .

Roger Dautais
28 septembre 2009

LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS

Ce poème a été composé après l'assemblage des ces trois photographies. Il est la résultante d'une recherhe de l'oubli ou comment accélérer l'amnésie d'une rencontre avortée. Il est compagnon de route du poème de Mahmoud Darwich, né comme moi, en 1942, décédé en 2008. Sa vérité est ma compagne de route.

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Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.