Les demoiselles de Carnac : pour Maïté (Aliénor) |
La passe de l'Ange : pour Anne Lemaître |
Le rescapé de Piriac : pour Bob Bushell |
Guetteur d'estran : pour Tilia |
Les guingois de Brec'h : pour Christian Cottard |
Visions et rituel d'automne : pour Danièle Duteil |
Loc'h, rive gauche : pour Pastelle |
Les rencontres de Brec'h : pour Elfi |
Passerelle pour le temps: pour Patrick Lucas |
Le grand lever : pour Hélène Phung |
Le chant des saisons : pour Marty |
Les âmes au fond du lac : pour Norma |
L'espace-temps : pour Rossichska |
Passe Sud : pour Uuna Syrjäsuo |
Identité : pour Marie-Josée Christien |
Aux passantes du Chemin des Grands Jardins
Au fond du lac, bordé de chênes, asséché pour cause de travaux, ce long cordon noir qui borde la rive par endroits, me fait penser à de la laisse de mer. Des milliers de cupules, ont mariné, passé leur vie sous les eaux et gardé une trace de leur vie au grand air. J'en ramasse quelques-une qui me serviront pour les installations.Le temps s'écoule doucement.
Je pense à cette personne qui m'a dit: j'ai fait la Chine en dix jours. Comme elle a du souffrir ! Je suis beaucoup plus lent, puisque je vais mettre plusieurs jours pour faire le tour du lac de Brec'h. Il est vrai en prenant mon temps. Depuis notre arrivée, il y a dix-huit mois, je l'ai connu, très calme, agité, bouleversé par les inondations, accueillant de magnifiques couchers de soleil d'hiver, brumeux, froid, animé par la présence de pêcheurs, désert. Mais, en cela, il ressemble au reste de la nature, en perpétuel, mouvement, en changement, en mutation. Il faut être aveugle pour ne pas avoir remarqué toutes ces variations qui rendent ce lieu attrayant.
Cette étape de ma vie me fait interroger l'univers au travers de ce lac. C'est vrai, j'ai peu l'occasion de rencontrer des êtres humains capables de s’arrêter dans leur course, d'écouter, de partager. Tout le monde ou presque, court, s'agite, se connecte, passe à côté de la nature. Je ne condamne pas ces gens pressés, je constate qu'ils sont prisonniers du système.
Les pierres noires du fond du lac asséché ont entrepris une reptation
nocturne vers ce grand serpent d'eau qui subsiste en son centre. J'en
rassemble quelques-unes. Elles sont lourdes, sèches, ayant perdu toute
leur eau. Elles sont parlantes et je capte beaucoup de leur énergie par
les mains. La réponse de l'univers semble m'arriver par là. J'élève un
premier cairn. J'ai réussi à m'exprimer, parler sans ouvrir la bouche,
le jour où j'ai compris le formidable langage des pierres. Leur énergie
transcende ma pensée.
Être au monde devrait éveiller en nous ce sentiment de surprise permanente face à la nature.
Être suspendu entre naissance et mort dans une tension permanente, devrait nous éveiller à cette fragrance de la vie, cette vibration vitale et non nous endormir dans le vacarme de la vie imposée. Évoquer souvent l'éphémère en oubliant qu'il est au cœur de ma propre condition humaine, sans l'avoir compris, serait une imposture.
Être suspendu entre naissance et mort dans une tension permanente, devrait nous éveiller à cette fragrance de la vie, cette vibration vitale et non nous endormir dans le vacarme de la vie imposée. Évoquer souvent l'éphémère en oubliant qu'il est au cœur de ma propre condition humaine, sans l'avoir compris, serait une imposture.
Alors, tant pis, je n'aurai pas " fait la Chine en dix jours" mais j'aurais appris à vivre en bonne entente avec un lac, qui probablement, ne m'avais pas attendu pour faire sa vie.
Pendant cette dernière quinzaine, je me suis beaucoup déplacé dans la région et beaucoup marché, accusant une perte de créativité due probablement au moral. J'ai donc ainsi, pu observer la nature, la mer, les oiseaux de mer qui sur cette côte Bretonne sont très nombreux. Se pose la question d'arrêter ou pas,le land art, dans ces pannes créatives où je ne veux pas forcer ma pratique. Et puis l'envie de créer est revenue, doucement, le plaisir aussi, de toucher la pierre, la terre, le sable, l'eau, d'y sentir le temps les posséder.
La conscience d'exister se cultive et peut se trouver aussi dans ce plaisir à manger quelques quartiers d'orange, assis dans les pierriers de Carnac, face à l'Atlantique, après une dure séance de land art. La conscience d'exister était en ce dernier jour de l'été, de penser à celle que j'aime et de constater, une fois de plus, que le bonheur sépare autant qu'il rapproche.
Circulaire et furtif, le jour répète sa leçon. Hier, maintenant, demain. Tout est appris,tout est contenu dans l'instant et cependant le vide s'élargit qui parle d'abandon.
Roger Dautais
La lumière pèse à peine
ma patience du jour
accompagne l'accomplissement
des saisons
Chaque mot levé en moi
peu à peu.
m'unit
au froissement de l'invisible
***
Le ciel
embarque un écho
de la terre
le monde qui circule en moi
se nomme avec la nuit
il y brume
par envoûtement.
Marie-Josée Christien *
Ces deux poèmes sont extraits de
Temps morts
Editions Sauvages 2014
* http://mariejoseechristien.monsite-orange.fr/
Gisante, l'ombre d'où tu viens
révèle le paysage comme quand on s'éveille.
Cette nuit, chaque étoile eut une tige
enfoncée dans le cœur de chacun
comme pour y puiser sa lumière
et la laisser retomber jusqu'à nous
qui ne savions la saisir.
Mais toi, tu vins et toute la nuit glissa de ta robe
puis ta robe de tes épaules.
Qui es-tu, maintenant si proche,
quand nous qui croyons être éveillés
ne sommes qu'appuyés à la fenêtre aveuglante
mais toujours fermée d'un songe qui te désire. - See more at: http://www.recoursaupoeme.fr/critiques/jean-fran%C3%A7ois-math%C3%A9-la-vie-atteinte/gwen-garnier-duguy#sthash.1BlX8BEY.dpuf
révèle le paysage comme quand on s'éveille.
Cette nuit, chaque étoile eut une tige
enfoncée dans le cœur de chacun
comme pour y puiser sa lumière
et la laisser retomber jusqu'à nous
qui ne savions la saisir.
Mais toi, tu vins et toute la nuit glissa de ta robe
puis ta robe de tes épaules.
Qui es-tu, maintenant si proche,
quand nous qui croyons être éveillés
ne sommes qu'appuyés à la fenêtre aveuglante
mais toujours fermée d'un songe qui te désire. - See more at: http://www.recoursaupoeme.fr/critiques/jean-fran%C3%A7ois-math%C3%A9-la-vie-atteinte/gwen-garnier-duguy#sthash.1BlX8BEY.dpuf
Gisante, l'ombre d'où tu viens
révèle le paysage comme quand on s'éveille.
Cette nuit, chaque étoile eut une tige
enfoncée dans le cœur de chacun
comme pour y puiser sa lumière
et la laisser retomber jusqu'à nous
qui ne savions la saisir.
Mais toi, tu vins et toute la nuit glissa de ta robe
puis ta robe de tes épaules.
Qui es-tu, maintenant si proche,
quand nous qui croyons être éveillés
ne sommes qu'appuyés à la fenêtre aveuglante
mais toujours fermée d'un songe qui te désire. - See more at: http://www.recoursaupoeme.fr/critiques/jean-fran%C3%A7ois-math%C3%A9-la-vie-atteinte/gwen-garnier-duguy#sthash.1BlX8BEY.dpuf
révèle le paysage comme quand on s'éveille.
Cette nuit, chaque étoile eut une tige
enfoncée dans le cœur de chacun
comme pour y puiser sa lumière
et la laisser retomber jusqu'à nous
qui ne savions la saisir.
Mais toi, tu vins et toute la nuit glissa de ta robe
puis ta robe de tes épaules.
Qui es-tu, maintenant si proche,
quand nous qui croyons être éveillés
ne sommes qu'appuyés à la fenêtre aveuglante
mais toujours fermée d'un songe qui te désire. - See more at: http://www.recoursaupoeme.fr/critiques/jean-fran%C3%A7ois-math%C3%A9-la-vie-atteinte/gwen-garnier-duguy#sthash.1BlX8BEY.dpuf