à l'inconnue du Sal |
Nuit de mélancolie...
J'ai parcouru les rives du Sal, de la source à l'estuaire. L'alouette chantait dans les blés murs, au-dessus du renard mort. Dernier hommage à la terre qui allait l'engloutir.
Dans la cabane des silences, en ria, méridienne de mes nuis insomniaques, tu partageais l'eau et le feu. Au méristème de ton âme, j'avais suspendu l'espoir de revoir le soleil. Il est venu, un jour, voilé, pâle et j'ai détourné les yeux. Le feu sacré ne brûlait plus.
J'ai repris la route en solitude, la seule que je connaisse capable m’emmener au bout de ma nuit magnétique.
Tu n'est plus Cassiopée, ni Orion, ni Alpha de Céphae, mais une étoile tombée, en mer. Dernier scintillement avant disparition de mon cœur. Les promesses n'engagent que ceux qui les croient et j'ai perdu la foi.
L' érable donne et je ramasse, je feuillette, j'épingle, je canalise. Sous mes doigts, naît un serpent. L’eau du Don, m'attend. Toutes mémoires assemblées, il s'en va suivant son destin. Franchissant l’Achéron, il emporte ma peine. Inutile fardeau.
Au Printemps, j'irai sous le cerisier du Japon, accrocher le haïku de la réconciliation, peut-être trop tard, Définitivement.
Au jardin des mémoires,nos pierres blanches sur les cendres de l'ami, restent le témoin d'un geste commun et d'amour. et d'humanité, près de ce chêne éventré que tu chérissais.
Roger Dautais
Notes de Land Art pour la Route 77
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
http://rogerdautais.blogspot.com/
Photo : création land art de Roger Dautais
" Serpent d'oubli " à l'inconnue du Sal
Mondeville - Normandie
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With love...
Sant Engracia
Très Calle de Sant'Engracia,
Retour dans les parages du vide
Je donnais mon corps avide
A celle que l'amour gracia.
Au temps des premiers acacias
Un soleil froid, presque livide
Éclairant faiblement Madrid
Lorsque ma vie se dissocia
Michel Houellebeck
Les parages du vide
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وتفصل طرقنا هنا
et nos routes se séparent ici, cette nuit.