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Spirale du dépassement à pour Marie-Claude, femme aimée |
Échos d'un cœur battant au ralenti
Parler de la jubilation qui s'empare de moi, lors de la création d'une spirales, n'est pas assez fort. Si les mots ont un sens, parfois détourné ou symbolique, l'état dans lequel je me mets dans cet effort total, tient de la transe de la résonance viscérale.
Qui ne s'est jamais perdu, quelque soient les chemins empruntés pour y arriver, ne peut pas imaginer ce qu’une transformation de la conscience dans ces instants, peut produire sur moi.
J'ai toujours vécu et recherché cette épreuve de la spirale, comme étant une vie proprement dite , avec une naissance, le centre , le voyage, son déroulement, la conclusion, la mort.
Cela va bien au-delà de l'apparence.
Si,ce type de spirale est relativement simple dans son dessin, elle est très difficile à réaliser. Tracée sans repères, il faut l'avoir intégrée totalement dans son esprit et dans son corps. Elle est un exercice, autant philosophique que physique. Le corps entier s'engage dans toute sa force. L'énergie doit être brûlante, la vie , à cet instant,brûlée,consommée, aussi. La beauté apparente et l'équilibre parfait du tracé ne sont qu'une projection de mon mental. D'où, tous ces exercices de préparation qui vont jusqu'à la méditation, la respiration yoga.
Si je n'étais athée, je dirais que je prie et je m'élève vers le sacré. Mais je préfère imaginer le ciel vide au-dessus de ma tête.
Démarche entropique, s'il en est, je ne peux dans ce voyage de sable, ne pas penser à ma propre disparition, que j'accepte comme faisant parie du grand jeu.
Parler de la finitude de l'être humain, tout en réalisant le land art, c'est aiguiser mon appétit de la vie. Cette adéquation permanente, cette compréhension du mystère de la vie, ont fait de moi, un être éveillé, prêt à conclure, quand le temps sera venu, sans regrets.
Depuis très longtemps, je me suis engagé politiquement et mes indignations, je les ai fait partager dans ma création land art, pour défendre des causes d'injustice sociale, elles sont nombreuses et permanentes, j'ajouterai, publiques.
J'ai donné de mon temps, de ma personne, et de ma fortune, en associations , en solitaire, près des CHRS, CADA, EHPAD, Centres de détention. J'ai animé des ateliers d'art thérapie, mais Aussi parlé du land art, exposé mes photos dans ces lieux d'exclusion, dont ces fameuses spirales qui intriguent tant les gens.
Je suis toujours plus enclin à donner pour ceux qui sont privés de liberté ou de santé, qu'à ceux qui ont tout et demandent toujours plus..
Mon land art est devenu très rapidement, médiateur de grandes causes, outil de communication, sujet de réflexion pour des étudiants de faculté, pour des lycéens, des enfants d'école primaire., aussi auprès des enseignants, parfois même de chefs d'entreprise.
Filmé, télévisée par des TV françaises et étrangères, chroniqué en presse quotidienne, presse magazine, livres d'école, présent dans de nombreuses radios, sur mon blog et sur les réseaux sociaux, il avait été estimé, il y a quelques temps à 5 millions, le nombre de personnes ayant vu mes œuvres.
Je ne pense pas avoir changé beaucoup, depuis ces années 97, mais il est bon de le préciser, pour certaines personnes J'ai acquis, une maturité enrichie chaque jour par la pratique, l’échange, le partage, la rencontre, la lecture, l’illustration.
Pour y être allé souvent, j'ai beaucoup appris, à mes dépens, dans les hôpitaux, de la souffrance , sans négliger la capacité de tout homme à se redresser et à se mettre debout après le coup dur . L'art devrait y être plus présent, car il aide à la reconstruction de tout être en souffrance.
Les faux amis sont légion quand la table est abondante. Ils disparaissent d'eux même, quand les ennuis surviennent. En ce moment, je ne suis pas trop dérangé par eux.
Je ne m'arrête jamais longtemps aux bravos. Ils sont intéressants pour un artiste, mais ils ne font jamais le travail à ma place. L'humilité me parait nécessaire, devant ce qui a été fait, et la conscience de ce que l'on est, en notre propre essence, ne peut qu'éclairer une pensée qui veut progresser et rester lucide. L'avenir endépend. Je m'apprète à tout instant à tout perdre. C'est devenu pour moi, une nécéssité pour me maintenir en état d'urgence de créer.
Physiquement, je suis arrivé au bout de ce que je pouvais faire ou donner au monde. Si mon opération réussit, le 9 avril prochain , je me remettrai à l’œuvre, conscient d'avoir retrouvé ma vie. C'est ce que je souhaite.
En ce qui concerne mon blog qui tourne autour de 47OOOO visiteurs, je posterai jusqu'à Dimanche 7 avril sans savoir quand cela reprendra. Vous pouvez relayer mes photos land art en attendant, elles sont libres de droit.
Merci pour tout ce que vous m'avez permis de faire, pour tout ce que vous m’avez donné en échange.
Je vous embrasse fraternellement.
Roger Dautais