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BLOG EN PAUSE
L'adieu aux sables...
C'est  au fleuve que je laisse  le soin de m'amener jusqu'à elle : la mer. La mer que je sais être  là, quittant l'estuaire  pour quelques heures, mais présente derrière les dunes d'oyats que je vais franchir,  une  à une. C'est, aujourd'hui, une journée  particulière,  un adieu écrit dans les sables,  à ce pays d'emprunt,  où j'ai vécu  presque trente ans, sans être autre chose qu'un étranger :  un horsain. Ainsi  nous appelait-on,  lorsque nous sommes arrivés de Bretagne. Mais je ne regrette rien au  moment de quitter cette terre.
Il fait beau,  pour une fois, comme une trêve dans ce long hiver gris et pluvieux. Le souvenirs défilent, liés  à ce paysage où je cherchais une solution à cette solitude imposée. Les gisants, les cairns, les étoiles, les carrés d'été, les marches interminables, les jours de tempête, les chutes, les blessures parfois, la laisse de mer et ces bois flottés qui furent mes prétextes  à vivre mieux.
Pour commencer la marche,  j'élève deux petits cairns en offrande aux lieux, puis je reprends  mon chemin. J'aperçois, à quelques dizaines de  mètres, une forme animale, couchée sur la grève. C'est  un  jeune renard mort déposé  par la marée  haute.Je décide de  lui donner une sépulture et, ne pouvant creuser le sol, trop compact, je le recouvre de bois flottés que j’entoure d'un cercle de sable. Sans ce dernier geste, je ne partirai  pas tranquille. Je quitte la zone marécageuse et  j'arrive sur la grande  plage qui borde la rive droite du fleuve. Je décide de tracer  une petite spirale autour d'un tronc d'arbre,  histoire de me mettre en jambes et je la prolonge d'une flèche  donnant la direction de la marche  à suivre. Quelques centaines de  mètre plus loin, je recommence  l'exercice autour d'un magnifique tronc d'arbre blanchis  par l’eau de mer , qui sera certainement repris  à marée  haute et déplacé d'endroit.
Mon objectif est d'atteindre le  plus important des bancs de sable de l'estuaire. Lorsque j'arrive sur les lieux, je suis  seul. Imaginez ce banc de sable s'étirant sur  400mètres de long et une centaine de  mètres de  large, légèrement en forme de dôme, éclairé  par  un soleil généreux pour la saison. La mer est calme, pas très loin de moi. Vers  l'Est, j'aperçois, Le Havre, Trouville, et  plus proche, Houlgate. Vers  l'Ouest, le port de Ouistreham. Un Ferry embarque une kyrielle de poids  lourds en partance  pour l'Angleterre.
L'endroit est idéal  pour tracer une dernière spirale avant notre départ. Le sable est souple, débarrassé de ses pierres qui  m'avaient gênées  il  y a quelques semaines. Ici, dans l'estuaire, marqué par de forts courants, la mer fait le  ménage, déplace les bancs de sable, remue les pierres, les emporte  ou les déposes selon son humeur.
Je plante mon talon  gauche dans le sable, conscient de le faire  ici,  pour la dernière fois. Le sable se  fait agréable, complice, amical, comme s'il  comprenait.. La spirale se déroule parfaitement car je maîtrise bien le geste. Bien sûr,  je souffre des jambes et du dos  car  l’exercice reste très  physique, surtout  à 70 ans passés, mais je tiens  à réussir  au mieux cette dernière spirale et jusqu'au bout,  je m'applique dans sa réalisation.
Lorsque je me redresse, pour la contempler, inscrite dans ce paysage sauvage,  à vingt mètres de la mer, bien présente, encore  pour quelques heures sur ce dôme, je me dis que j'ai atteint  mon  objectif. Elle sera le trait d'union entre la Normandie que nous quittons bientôt et la Bretagne  où nous partons vivre avec Marie-Claude. Et je décide aussitôt d'appeler cette spirale : Breizh (Bretagne). Le soleil décline et sa lumière rasante est parfaite pour faire ressortir les ombres et lumières de cette spirale de 45 mètres de circonférence.
Je prends quelques  photos puis je pars, sans me retourner. Dans quelques heures,  la mer  l'aura recouverte entièrement et ce sera bien ainsi. Une dernière fois,  j'aurai donné le meilleur de  moi-même et fait  pour le mieux. "Elle" fera le reste.
Sur le chemin du retour, je pense  à celle que j'aime et qui prépare avec moi, le retour au pays.
Roger Dautais 
BLOG EN PAUSE
BLOG EN PAUSE
Cette pause   va me permettre, de faire le  point, de reprendre des forces et de  préparer ce changement de région. Si tout va bien, je le reprendrai dans le courant du printemps prochain, avec des créations nouvelles  à vous présenter.
Je remercie les 110600 lecteurs qui m'ont rendu visite jusque là. Vous pouvez déposer des commentaires si vous le désirez, je les lirai avec  un  grand  plaisir et j'y répondrai également. Je ne vous oublierai pas, ayant bien l'intention de vous visiter sur vos blogs respectifs.
Permettez_ moi de reprendre des textes de deux  poètes  et amis qui  me sont proches pour de multiples raison et dont la poésie m'aide  à vivre. Il s'agit de Marie-Josée Christien et de Guy Allix que je remercie  sincèrement.
Je presse le pas
vers l'oubli
qui ne s'éteint pas
Jusqu'à l'épuisement
je passe mon chemin
Je m'absente
à son indifférence.
Marie-Josée Christien 2011
***
Je m'exile du vertige
et retourne au silence
d'où je viens
hors d'atteinte
de la griffure des mots
je m'absente
à son indifférence
en cercle hors d'atteinte.
Marie-Josée Christien 2011
mariejoséechristien.monsite-orange.fr/poesie / index.htl
Effraction
1
Il s'en faut toujours de peu
Mais venir jusqu'à terre
Là où le fleuve s'insurge
Où la lave s’apprête
2
N'écrire ne vivre
Que dans l'effraction
Là est la seule demeure...
Passagère
3
Tu ne seras que là-bas
A terme
Dans ce dépôt de toi
Jeté sur l'horizon
Dans l'espace de ce dedans
Qui n'ose le présent
Dans l'espace de ce magma lourd
Qui t'affole et crispe
Et te rend à ton silence.
Guy Allix
SURVIVRE ET MOURIR -
ROUGERIE mars 2011
http://www.recoursaupoeme.fr/po%C3%A8tes/guy-allix
Je presse le pas
vers l'oubli
qui ne s'éteint pas
Jusqu'à l'épuisement
je passe mon chemin
Je m'absente
à son indifférence.
Marie-Josée Christien 2011
***
Je m'exile du vertige
et retourne au silence
d'où je viens
hors d'atteinte
de la griffure des mots
je m'absente
à son indifférence
en cercle hors d'atteinte.
Marie-Josée Christien 2011
mariejoséechristien.monsite-orange.fr/poesie / index.htl
Effraction
1
Il s'en faut toujours de peu
Mais venir jusqu'à terre
Là où le fleuve s'insurge
Où la lave s’apprête
2
N'écrire ne vivre
Que dans l'effraction
Là est la seule demeure...
Passagère
3
Tu ne seras que là-bas
A terme
Dans ce dépôt de toi
Jeté sur l'horizon
Dans l'espace de ce dedans
Qui n'ose le présent
Dans l'espace de ce magma lourd
Qui t'affole et crispe
Et te rend à ton silence.
Guy Allix
SURVIVRE ET MOURIR -
ROUGERIE mars 2011
http://www.recoursaupoeme.fr/po%C3%A8tes/guy-allix








