Le temps qui passe : pour Patricia Anisten |
Recueillement : Pour Edith et Maud |
Yoni : aux passantes sans soucis |
L'instant : pour Thierry Kergroas |
Répétition générale : aux porteurs. |
à ceux qui doutent.
Répétition
générale
Si
le land art est bien celui de la rupture avec la tradition, d’un
autre côté, il cultive un lien intime avec la nature. D’où
cette ambiguïté qui m’est parfois reproché. J’assume mes
contradictions, tous les jours, ne cherchant plus à être
catalogué dans un genre artistique bien défini.
L’idéal,
pour avoir une paix intérieure serait de s se sentir jeune, dans
cette pratique à risques, une fois le grand âge venu. Ce qui
est mon cas.
Si
ce n’est pas un problème pour moi, de risquer ma vie, comme je
l’ai toujours fait, ce l’est pour mon entourage qui m’appelle
à plus de sagesse et me tire,ainsi vers le bas.
Si
je dors peu, c’est pour m’accorder une seconde vie, quand je
suis en train de perdre la première. Mon éveil tient à cette
culture de de l’usure et de la fatigue. J’y puise ce monde
imaginaire, à qui je tiens depuis toujours.
J’aime
prendre le large de mon savoir,j’aime oublier, volontairement ou
pas. C’est dans cette perte aussi, que je trouve mon inspiration
Perte géographique, perte sentimentale, perte physique., ma fin de
vie d’artiste est kaléidoscopique.
Retrouver
l’innocence des jeux de mon enfance, en fabricant un moulin à
aube dans un ruisseau,
et
inconsciemment retrouver une scène mille fois répétée entre
cousins, dans la forêt de Brocéliande, c’est ouvrir la porte au
rêve dont j’ai besoin, pour oublier mes souffrances physiques
qui plombent ma vie depuis trop longtemps.
J’en
suis rendu au point de solitude, qui m’isole et fait de moi un
étranger dans mon propre pays. Cela me permet de mettre en place,
un grste d’adieu, une trace d’au revoir dans chaque création.
Je
ne pense pas que l’art soit un moyen de me sauver, car je
courre à ma perte, depuis trop longtemps.Mais il reste un moyen
de survivre provisoirement, et celui de suivre le chemin qui est le
mien,désespérément, sans but.
Cette
errance me plaît, me fait exister, impatient de savoir combien de
temps il me reste, mais aussi, satisfait de l’ignorer.
Roger
Dautais
Notes
de land art pour la Route 77
pour
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS