à Nolwenn ...
Au fûr et à mesure que l'on s'approche de la conclusion, est-on plus goutte d'eau ou fleuve, évaporation ou éther, apparition ou fragrance de l'air ? Y-a-t-il d'autre réponse que de se penser avant tout comme une partition involontaire du monde , un fragment du grand tout univers? Consommé, consommable, pris ou jeté, avec quelle main doit-on saisir sa chance, celle qui vole ou celle qui ordonne ?
Sinistra Bella, Ouistrehma, Riva Bella et juste un petit tour sur les chevaux de bois pour Nolwenn la belle bretonne, et juste un relens de poissons qu'il fait bon acheter au petit matin, fraichement débarqué des chalutiers. Juste un muret à la bonne hauteur sur le port, face à la baie, pour poser mon carnet et gribouiller quelques lignes sous les cris des mouettes., pendant que le manège tourne Je suis à l'automne de ma vie, face à cet estuaire et je remonte à la source de mes souvenrs comme un saumon dans l'Orne. Pas vraiment changée, ma vie, depuis le début, en Bretagne. J'attends toujours la finale et je démèle mes incompréhentions, devant cette agitation que l'on appelle la vie. J'aime entendre ces pasteurs, ces frères prêcheurs qui nous enseignent le dépouillement et vivent dans le plus parfait luxe, la plus parfaite ignorance de ce que peut être l'humilité.
J'aime à ne pas les croire, ne pas les suivre sur le chemin des dupes . Je préfère les grèves, même si le vent d'ici ne me parle pas come celui de mon pays. Que de pages tournées dans ma vie, que de carnets écrits pour personne dans ce monde où je suis contenu malgré moi et mélangé aux possédants, comme eux-même sont mélangés aux pauvres. Long fleuve tranquille , la vie, comme le titre du film de Chatiliez. Sans doute pour une partie du monde, c'est sûr. Il est certain qu'un fleuve, un jour ou l'autre éprouve le besoin de déborder. Plus de rive gauche, ni de rive droite mais une panique collective à ne plus trouver ses repaires. La tranquillité reviendra, après. Mais en attendant, combien auront quitté la terre sans que cela ne tracasse ces consommateurs appliqués à dévorer le monde sans même s'arrêter de respirer entre deux bouchées.
Tout est dit, la marée remonte sans demander la permission au Président. C'est une marée de 90 aujourd'hui et elle va changer entièrement le paysage de l'estuaire en recouvrant les bancs de sable. Suis-je goutte d'eau ou bien fleuve, je n'ai toujours pas la réponse. Je referme ce carnet sans avoir la réponse, sans savoir combien de temps il me reste au juste à parcourir pour remonter à la source.
Ce texte a été écrit en juillet 1999. Ce qu'il y a de changé ? Nolwenn, ma petite fille a maintenant, 14 ans
Roger Dautais
Carnets de poche
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
Au fûr et à mesure que l'on s'approche de la conclusion, est-on plus goutte d'eau ou fleuve, évaporation ou éther, apparition ou fragrance de l'air ? Y-a-t-il d'autre réponse que de se penser avant tout comme une partition involontaire du monde , un fragment du grand tout univers? Consommé, consommable, pris ou jeté, avec quelle main doit-on saisir sa chance, celle qui vole ou celle qui ordonne ?
Sinistra Bella, Ouistrehma, Riva Bella et juste un petit tour sur les chevaux de bois pour Nolwenn la belle bretonne, et juste un relens de poissons qu'il fait bon acheter au petit matin, fraichement débarqué des chalutiers. Juste un muret à la bonne hauteur sur le port, face à la baie, pour poser mon carnet et gribouiller quelques lignes sous les cris des mouettes., pendant que le manège tourne Je suis à l'automne de ma vie, face à cet estuaire et je remonte à la source de mes souvenrs comme un saumon dans l'Orne. Pas vraiment changée, ma vie, depuis le début, en Bretagne. J'attends toujours la finale et je démèle mes incompréhentions, devant cette agitation que l'on appelle la vie. J'aime entendre ces pasteurs, ces frères prêcheurs qui nous enseignent le dépouillement et vivent dans le plus parfait luxe, la plus parfaite ignorance de ce que peut être l'humilité.
J'aime à ne pas les croire, ne pas les suivre sur le chemin des dupes . Je préfère les grèves, même si le vent d'ici ne me parle pas come celui de mon pays. Que de pages tournées dans ma vie, que de carnets écrits pour personne dans ce monde où je suis contenu malgré moi et mélangé aux possédants, comme eux-même sont mélangés aux pauvres. Long fleuve tranquille , la vie, comme le titre du film de Chatiliez. Sans doute pour une partie du monde, c'est sûr. Il est certain qu'un fleuve, un jour ou l'autre éprouve le besoin de déborder. Plus de rive gauche, ni de rive droite mais une panique collective à ne plus trouver ses repaires. La tranquillité reviendra, après. Mais en attendant, combien auront quitté la terre sans que cela ne tracasse ces consommateurs appliqués à dévorer le monde sans même s'arrêter de respirer entre deux bouchées.
Tout est dit, la marée remonte sans demander la permission au Président. C'est une marée de 90 aujourd'hui et elle va changer entièrement le paysage de l'estuaire en recouvrant les bancs de sable. Suis-je goutte d'eau ou bien fleuve, je n'ai toujours pas la réponse. Je referme ce carnet sans avoir la réponse, sans savoir combien de temps il me reste au juste à parcourir pour remonter à la source.
Ce texte a été écrit en juillet 1999. Ce qu'il y a de changé ? Nolwenn, ma petite fille a maintenant, 14 ans
Roger Dautais
Carnets de poche
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
une étoile émouvante de mer ?
RépondreSupprimerVous pouvez dire cela, émouvante.
RépondreSupprimerAmitiés
Roger
marquer une feuille d'une étoile et l'emprisonner au nom de sa différence...mais quelle différence?
RépondreSupprimerréponse en image...
Mais non, chère Flo,
RépondreSupprimerje n'ai pas enfermé cette étoile que je porte d'ailleurs autour de mon cou, derrière des grilles. Je la représente, cette étoile de David, d'aussi loin que mes souvenirs me portent, dans mes peintures, mes dessins,mes illustrations, mes sculptures, et maintenant en Land Art. Il faut y voir ici, une projection, un souvenir des camps dont je n'arrive pas à me défaire. Comme une douleur sourde qu'il me faut exorciser. Le Mémorial pour la Paix de Caen vient de clore le 31 décembre 2009 une exceptionnelle exposition sur les enfants de la Shoah. J'y suis allé, je ne sais combien de fois, pour essayer de comprendre l'horreur, l'incompréhensible. J'en suis sorti, rempli de questions. Une fois réalisé mon film sur la maladie d'Alzheimer prévu pour se terminer au début de l'été 2010, je vais essayer de réaliser un documentaire sur les enfants cachés et entre autre avec un rescapé de la rafle du vel'hiv, Raymond, dont j'ai déjà parlé dans un billet de juillet 2009. Je te conseille de le lire. Je milite pour le droit à la différence, contre le racisme, contre tout acte de barbarie,contre la guerre et pour la paix entre les peuples depuis que je peux le faire.Je milite pour que les droits de l'homme soient respectés en prison et je n'ai pas passé six longues années de ma dans un centre de détention , en qualité d'artiste intervenant et bénévole, pour rien, sinon pour mettre en adéquation, des projets culturels avec des détenus de longue peine, parfois Juifs, parfois Arabes, en les réunissant fraternellement.
C'est vrai,je ne prends pas toujours le temps de tout expliquer,du choix des symboles présents dans mon travail de landartiste, mais ton analyse était
"à côté" et j'ai pris le temps de t'éclairer sur mes intentions. J'espère t'avoir répondu et calmé ton inquiétude.
Amicalement,
Roger
A force de concentrer mes mots ,ils ont pris un contre sens mais j'avais bien compris...
RépondreSupprimerje trouvais que cette image était une parfaite illustration de ce que l'on a pu faire aux juifs,comme à cette feuille,pareille à toutes les autre feuille mais marquée et emprisonnée au nom de la différence!!...quelle différence...aucune!!
et mes mots rajoutés sur une œuvre qui dit déjà tout n'ont apporté que confusion..
Preuve je dois continuer à apprendre à me taire..
Mon but était donc de vous féliciter et heureusement que vous l'avez bien pris car j'aurais pu vous vexer sans le vouloir!
:-)
...et c'est parce que je suis entrain de lire le journal formidable d'Etty Hillesum "une vie bouleversée" que je suis touchée par cette photo!
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