To Ana Mendieta * |
Choses
dites, écrites et partagées.
Première heure.
Il s'agit, aujourd'hui
d'habiter l'instant
dans le dénuement
la solitude et l'errance
pour qu'un prochain jour
advienne et devienne un
lien possible
pour la vie.
Deuxième heure
Rien
Troisième heure
Elle manipule la clé de la serrure et son regard se perd dans la folie des brumes de Ganja. Elle ne sait plus parler, ni du mal, ni du bien qui la ronge. Elle rêve de liberté, les fers aux pieds de la passion et ne connait plus son nom. La nuit est son royaume. Elle se donne à qui veut. Demain sera pareil, fait de vide, de peur et de cris;
Quatrième heure.
J'ai rencontré des arbres, seuls, au beau milieu de rien.
Je cherche ce beau milieu
pour y habiter et devenir un arbre.
Cinquième heure
Je connais le chant
du merle, par coeur.
Il est bleu. Il est noir.
Il est bleu-noir.
Il accompagne la mise au tombeau
quand il faut.
Sixième heure
à Marie-Claude
In extremis
Se souvenir d'un visage,
le tien,
et puis,sombrer.
Septième heure
Tu te vois, là, planté comme un guetteur dérisoire, attendant le fin des hostilités?
Non? alors, continue ta route, seul comme tu l'as toujours été.
Tu trouveras bien une conclusion à toutes ces simagrées.
Toutes les autres heures n'ont pas été vécues.
Roger dautais année 2015
* J'ai rencontré l’œuvre d'Ana Mendieta dans les années 90. C'est à partir de ce moment que j'ai décidé d'entrer en land art, de la suivre au début, avant de trouver ma propre voie.
Le cairn aux coquelicots a été crée en son honneur, dans le petit fleuve côtier, appelé Orne, en Normandie. Sa création a entièrement été filmée pour les besoins d'un de mes films, sous le titre Folart, réalisé en coopération avec Jocelyne Mahler, réalisatrice et cadreuse.
Roger Dautais
Bonjour Roger, ceci n'est pas une résurrection; tu es une insurrection poétique; ce sont tes mots qui élèvent la pierre au plus haut; amitié fraternelle: Thibault
RépondreSupprimerThige
RépondreSupprimerMerci Thibault. La vie est insurrectionnelle. Elle passion, elle est faite pour être brulée. Les temps sont trop au pain sec et à l'eau, à l'abandon, pour simplement se prétendre poète et ne rien faire. Un jour, j'ai décidé que je n'étais pas poète.
Depuis, ça va mieux.
Fraternellement.
Roger
On parle d'un cœur de pierre mais même la pierre saigne parfois.
RépondreSupprimerManouche.
RépondreSupprimerMerci Manouche. Connais-tu la vie d'Ana Mendieta ? Je peux te dire qu'elle aussi, comme les pierres dont tu parles, son coeur a saigné.
Elle est morte d'Avoir trop aimé.
Dans sa dernière chute, elle devint un ange.
Manouche m'a devancé... j'entends les pierres pleurer et les cœurs saigner
RépondreSupprimerQui peut se permettre de conseiller de cesser d'écrire ? pourquoi pas conseiller de cesser de vivre...
La cachette à Josette
SupprimerMerci Josette. Tu sais que la seconde option m'a aussi été conseillée. C'est le prix d'un engagement. On n'aime pas impunément.
Cela me fait penser à La Quête de Brel.
RépondreSupprimerMaïté/Alienor
Supprimerentouré d'amis maçons, j'entendis un jour,dans ce temple de Caen,cette superbe chanson de Brel. Nous regardions tous dans la même direction. Et puis, dans la nuit,avec mon ami Jean, ancien Grand Maître de la loge, nous refaisions le monde, devant chez lui, sous les tilleuls de son quartier.
Ma quête continue qui m'emmènera à conclure un jour. Un tas de cendres grise, emportées par le vent.
Je t’embrasse,chère Marité.
Roger
Comment te faire livrer des fleurs des champs et plantes et de forêts et sables pour garnir les étagères de ton garage blanc sinon par la pensée...
RépondreSupprimerThérèse.
SupprimerToutes fleurs interdites dans ces lieux,je vis le jour de "sa " visite, car je ne voulais pas de processions devant mon lit d’hôpital, la seule admise, petit bouquet de fleurs multicolores à la main, ayant passé tous les barrages de soignants, mon aimée, contente de son exploit :tiens' mon bibi, des fleurs de ton jardin". Je me voyais dans son cœur, cueillant ces fleurs pour moi. Comme je l'aurai aimé, cette femme. Comme notre amour incompréhensible a géné les autres, grands absents habituels des rendez-vous importants.
Merci pour ta pensée, chère Thérèse.
Roger