Poème celtaoIste pour Hannah, mon étoile. |
Verte mémoire : pour Inga Wegner |
Blues : to Erin |
Je suis passé de l'autre côté.
Je continue à vivre en noir et blanc.
Roger Dautais
Grand
Garage Blanc
Réanimation
blues.
Tapie
au creux des nids minéraux et secrets, sous la fraîcheur des
aulnes, à l’abri de la canicule, vous attendez que l’orage
vous fouette, vous réveille. L’urgence s’impose, transformée,
déferlante, jaillissant d’une grotte, oubliant ses dédales, le
miracle Divin opère.
Joyaux
ondulant, caressant les rives, telle une amoureuse insatiable de sa
langue experte,vous fouillez l’avenir du cours d’eau .
Perdrez-vous
la tète, une autre fois, pour une escapade champêtre au Paradis ?Votre cœur
rencontrera-t-il un autre cœur en voyage dans cette descente folle
et poreuse, aux frontières calcaire, blanches comme chairs de
femme ? Saurez vous resurgir dans ces vallées verte et
assoiffées, telle une Yoni en manque ?
Pensez-vous
retrouver un bonheur perdu, définitivement,dans une absence
singulière et codée, pour oublier les fentes moussues, les
mamelons au secret dans la nuit, pour vivre une blanche amnésie ?
Mais, ce serait folie.
Retournez
dans votre lit belle aventurière, je ne veux plus y aimer.
Je
veux mourir ici, écartelé, branché, transfusé. , poussez dans
mes veilles veines cette mortelle morphine et ne tentez plus le
diable de vos formes angéliques.
Terrassé, je sombre, thorax scié en deux. Mon cœur s’en va,
mes yeux basculent, j’ai mal.
Ici,
le désir n’est pas affaire de rivière. Simplifiez votre vie.
Éloignez-vous de moi, d’ici. Partez. Coulez pour les assoiffés,
éleveurs de cairns sur vos reins, surtout plus pour moi.
Rendez-leur hommage,si vous voulez, mais passez votre chemin.
Hôpital de Pontchaillo-Rennes
service
de cardiologie.
Réanimation Avril 19
P.S.
Pour
être passé pendant quatre jours dans cette cage grise, drogué à
mort,mes plages de lucidité, furent vécues comme des retours en
apnée. Mon corps en souffrance, n’appartenait qu’à des
machines. J’ai aperçu des ombres blanches. Je me suis absenté de
corps. J’ai parlé avec des inconnus, j’ai déliré, souffert,
beaucoup souffert. Ma mémoire a tout engrangé. Le cinquième
jour,celui de ma sortie de cet enfer, j’ai demandé de quoi
écrire et commencé un travail de restitution inspiré, de tout ce
que j’avais vécu. Tout est présenté sur le titre de Grand
Garage Blanc.
Ma
vie, est bien entendu, intiment mêlée à ce voyage aux portes de
la mort.
***
Je suis entouré de conseillers. L'un me conseille d’arrêter d'écrire. Un autre, de dessiner, quand le troisième ne me trouvant pas légitime dans ma démarche, me conseille de stopper le land art. C'est étrange cette vague d'attentions, qui toutes, ont le même point commun, étouffer mon âme d'artiste. Ce qu'ils oublient, c'est que seule ma vie, me dicte ce que je dois faire. Il en est de même pour mon cœur, même très malade. Je lui fais confiance pour m'emmener jusqu'à la fin de ma vie, en m'exprimant, librement.
Roger Dautais
Roger Dautais
Tout est beau et touchant ici
RépondreSupprimerMais, j'éprouve une tendresse particulière pour " Verte mémoire"
Je t'embrasse Roger et te suis en pensée
de coeur à coeur ami
mémoire du silence
SupprimerMerci, chère Maria. Verte mémoire naquit un jour de grande marée. La mer vint taquiner les murets, déplaçant les baleines de vingt mètres, vers l'intérieur ( ainsi nommais-je les énormes troncs d'arbres, posés sur l'estran). Une telle énergie me donna cette idée : entre l'homme et la bête, un personnage veillant sur les flots.
Je t'embrasse.
Roger
ce retour de voyage aux portes de la mort me touche énormément...j'y suis quand je te lis alors même que je n'ai jamais reçu la moindre anesthésie gérérale!A une époque j'ai lu ou écouté tout ce qui se disait à propos des NDE.Rien de morbide,simplement un profond intérêt pour ces rivages moins connus.Librement….hug d'amie
RépondreSupprimerOdile
SupprimerMerci Odile
Les mots sont au-delà du vécu, ou, en deçà, si tu veux. Mais ils me sont venus du cœur. Ce cœur physique, si abimé, qui me permettra d'aller jusqu'au bout de ma vie, peut-être mort d'avoir trop aimé. Certains le disent.Pourtant je suis né pour connaître cette chose que l'on appelle l'amour et ne veux connaître de raison qui l’étoufferait.
Alors, si la mort en est le prix, je l'accepte et je veux aimer jusqu'au bout..
En amitié.
Roger
Bonjour cher Roger,
RépondreSupprimertu sais bien, les conseilleurs ne sont pas les payeurs.Dans une grande souffrance, qui dépasse l'entendement, encore plus.Mais où donc est passé le sens de l'écoute bienveillante?
Trois installations belles, belles, et un témoignage authentique. Comme tout toi.
Je t'embrasse.
Maïté/Alienor
SupprimerMerci, chère amie. Oui, je sais tout cela. Est-ce la sagesse de se faire piétiner sans réagir. Ce serait plutôt de l’ordre de la sainteté, et je n'en ai pas la force. Invivable ce monde qui s'avance en soutane et se transforme en oiseau de proie sur les enfants. Invivables les multinationales qui assassinent notre planète et remplissent les poches des actionnaires gloutons. Invivable ce monde goinfreur qui se baffre devant l'homme mangeant dans la poubelle. In vivable le vieux qui crève sur un brancard d'urgences, abandonné de tous.
Sommes nous devenus des bêtes, dont les seules autorisées à vivres seraient celles pourvues des plus longs crocs.
Il nous reste la révolte, l'insurrection , la désobéissance civique, le l'honneur d'être les combattants de la misère. Ca devrait aider à nous faire entendre. Continuons à arpenter les rue de nos villes et nos villages, pour veiller les consciences et demander que les payeurs deviennent les payeurs. Je ne me suis pas engagé ni battu toute ma vie pour voir un peuple qui se couche et nous prépare l'arrivée du fascisme? Voilà pourquoi la colère est légitime, aujourd'hui.
Je t'embrase très fort.
Roger
Pour certains c'est tout naturel de vivre pour d'autres c'est un âpre combat. Courage, ami.
RépondreSupprimermanouche
SupprimerMerci Manouche. Mon âpre combat, je l'i mené contre l'administration hospitalière qui voulait me faire retourner chez moi, après cette lourde opération à cœur ouvert. La méthode, les paroles employées, étaient d'une rare cruauté. Je ne tenais pas debout après les 4 jours passés en réanimation.Je me suis battu,contre cette animation inhumaine, de toutes mes forces, et seul, car personne ne m'accompagnait. Je suis resté 3 semaines dans deux hôpitaux, mais j'ai vu comment on traite de grands opérés pour faire de la place dans ce grand garage blanc. Nous sommes des matricules perdus dans une administration inhumaine.Il n'en est pas de même pour les V.I.P.
Mais tu dois savoir tout ça, chère Manouche. Je t'embrasse.
Roger
Les jardins de la nuit
RépondreSupprimerOuvrent parfois leurs portes
Sur des espoirs en fleurs,
Des bourgeons de promesses
Et des bateaux d’étoiles…
Bon courage
Marie
Marie
SupprimerMerci Marie. Mes nuits sont à nouveau redevenues très courtes. J'y suis bien. Le temps n'est pas au grand soleil qui te brûle la gueule. Ma vie garde des parfums de Miz Du. Mon cœur serré n'a rien appris de nouveau. Je ne crois pas en une nouvelle vie. Le chemin est le même, âpre, fait de solitude,d'abandons,de trahisons. Je ne crois qu'en une seule chose, l'amour. Il n'y a pas de tribunal, pas de sentence, mais le large à prendre, jusqu’aux îles et la route à tracer, seul, sans me retourner. Voilà ce que m'apprend la nuit, pendant que vous dormez.
Je pense avoir le courage de traverser cette nouvelle tempête.
Je t'embrasse chère Marie.
Roger
the words "I missed my body" are enough to break me. in so many ways art can save us. i'm so glad you were returned to yourself))
RépondreSupprimerbut as you say, the corrupt, the haters, the multinationals, the society of inverted moral measures... well, this is why i turn to the woods time and again. this remains, as do the rocks and the flowers and the potential. and there are the young people who protest for inclusion and environmental sustainability and all kinds of decency. there is hope yet.
driving home from work yesterday a large wolf rose from the ditch and loped across the highway and splashed into a swamp. it was a blessing to have our paths cross.
i hope the pain diminishes and you soon can find your way home again, in all ways.
love))
Erin
SupprimerJe ne crois plus au retour, si ce n'est aux cendres gris, bientôt. Je vis plûtot,des parenthèses dans ma traversée du désert. Qu'ai-je appris de moi dans cette terrible épreuve ? Que je n'avais pas eu peur d'y reste, que cette possibilité aurait été bénédiction, que le soit disant retour, a été vécu dans la solitude à côté de ma femme aimée. Je peux parfois regretter d'avoir vécu cette grande épreuve, lorsque j'entends certaines remarques, méchantes, voire, connes, ces homes importants qui fuient comme d es lapins devant la vue du sang. Dans quel monde de pleutres suis-je devenu,arc bouté sur son avoir et qui semble oublier le verbe " être ".
J'aurais aimé voir ce loup traverser devant moi. Je l'aurai pris comme un signe du ciel, comme un espoir aussi,devoir la nature résister au désastre programmé. Cela te ressemble, chère Erin, si proche du vrai monde, toi que je ne rencontrerai jamais parce que mon voyage terrestre se termine. J'aurais eu le grand plaisir d'échanger amicalement avec toi. Je t'embrase. Roger
Je pense à toi Roger et je t'embrasse amicalement
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