Sérénité : à Kami Kueno |
Merci, mon ami Kami. ¨Devenir sujet de méditation, à cause d'une œuvre, serait, sans un sentiment égotique presque recherché,, une suprême vanité.
Et pourtant, c'est aussi la preuve que ma création m’échapperait, deviendrait l'essence, le subtil, l’innommable.
Des mots, passant, encore une fois, devant nos yeux, pour trahir, tout simplement, l'amour. Eh bien, j'en tire une fierté fraternelle.
Oui, nous pratiquons un art pour être vu, regardé, aimé. Qu'est-ce en cela condamnable, puisque nous aimons, en tant qu'artiste, avant, de l'être, en retour?
C'est dans cette vibration cosmique, qui rassemble les êtres que je veux me situer. J'abandonne volontiers mes œuvres à l'entropie, mais pas l'art d'aimer la vie.
Au fur et à mesure, que ma vie décompte mon temps, je deviens
plus " précieux". Chacun de nous est un morceau d'étoile, tombé du ciel pour faire partie de la symphonie pastorale. Chacun de nous en sait la brièveté. Chacun de nous appelle ce court moment, la vie.
Les ignorants courent à leur perte, un bandeau noir sur les yeux.
Il nous appartient de faire ce que l'on veut de ce cadeau et pour ma part, après une vie très difficile, un temps long, consacré à l'art, et à l'Amour des autres. Mes affects en témoignent.
J'aime le brut, le râpeux, le débarqué, le largué, , parce qu'avec, la part d'espoir est plus grande de le modifier, le bonifier, le remettre en selle. Tu comprends, maintenant, pourquoi le land art ?
C'est une solitude jusqu'à l'infini qui me donne ce détachement et,depuis une rencontre humaine, vibrante, une foi qui se réveille, chez moi, l'agnostique.
Je n'ai pas les bras assez grands pour aimer tout le monde. Je me tourne d'abord et toujours, j'aime à l'écrire, vers ceux qui n'ont pas, ou peu, moins encore, un souffle de vie comme trésor.
C'est dire si le sentiment de propriété, du cupidité, de l'avarice, m'anime si peu.
Le land art "est " de cette famille des gens de peu, si marginalisés, si oubliés. Voilà donc ma place, mon essence, mon âme, constitués, assemblées ici, dans cette vibration artistique et publique. A partir du moment où vous aimez ce que je fais, vous faites partie de gens de peu, et ma vie vous appartient.
Suis-je clair, mon cher Kami? Dans ton Japon, Pays du Soleil Levant, que j'admire, pour de multiples raisons, moi, vivant en cette vieille Europe, secouée par des relents de fascisme qui coupe les arbres de la mémoire Juive assassinée. Nous terminons tous les deux, notre vie.
Ce qui nous rassemble, c'est probablement cet esprit supérieur, ce sursaut, cette conscience du monde qui bat en nous : l’homme est avant tout fait pour aimer, bien avant de faire la guerre.
Tes compliments flattent mon ego, me vont, bien, très bien, même. Nous avons, l'instant d'une réflexion,rapproché deux culture et en cela, fait vibrer l'univers, à l'unisson.
Le mode a besoin de ce chant là.
Je t'embrasse fraternellement.
Roger Dautais
P.S.
J'ai quitté l'école très tôt,
ne sachant rien,si ce n'est le chemin de l'école buissonnière. Sans diplômes, j'ai parcouru le monde de la vie.
Très vite, je me suis engagé, au service de causes, miennes, humaines.
Ce que je suis devenu,par le land art, reconnu au-delà des frontières, je le dois aux autres, à l'amour, un peu à mon travail personnel.
Il y a 18 mois, j'étais donné pour mort. Après une très grosse opération du rachis..
Je me suis battu, et me bats encore, pour tenir debout avec cette colonne vertébrale, pleine de vis et de plaques.
Dans moins de trois mois, avec deux amies land artistes professionnelles, je réaliserai deux très beaux projets,dont un land art sur les Iles du Golfe du Morbihan. Il y aura du monde et du bruit dans les médias. Plus que maintenant, sur cette page, car la table sera garnie.
Qu'importe.
à chacun ses vanités, aux artistes, bien naturellement, aux flatteurs ,de tout poil, aussi.
Ceci n'est pas très grave mon cher Kami, l'important serait plutôt qu'aujourd'hui, tout le monde mange à sa faim. Tu le penses aussi ?
Très bien.
Lorsque tu admires le Printemps Japonais,avec ces milliers de cerisiers en fleurs, ton âme de poète chavire devant tant de beauté.
Et pourtant, au cœur de cette beauté, la mort. La mort de milliers de fleurs à tes pieds, que tu foules, comme un tapis , cadeau des dieux.
Nous viendrait-il,alors à l'idée, que, foulant la terre de nos ancêtres, devenue poussière du chemin, nous n'utilisions leurs mémoires assemblées,que pour partir en guerre ?
Non ,bien sûr.
Au prochain printemps, lorsque tes yeux regarderont ce spectacle des cerisiers en fleurs, je serai dans tes yeux, mon cher Kami.
Et moi, mon cher amis, je déterrerai le Jade en Kerleano, pour signifier que la paix revenue, ce sera l'Amour triomphant qui guidera ma vie. Un un geste chamanique ne s'explique pas, il se vit.
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
http://rogerdautais.blogspot.com
Photo : création land art de Roger dautais
" Sérénité " pour Kami Kueno
Un jour de bonheur paisible en Normandie
Me permets-tu, frérot, ce choix de l'un de tes poèmes, , au cœur de la nuit, pour elle ?
Merci, mon Guy.
LE SOUFFLE AVIDE
Ici levée la déchirure qui couvre ton nom
Les morceaux de glaise de ton ventre
Qui couraient jusqu'au fond de la terre
S'affermir d'un nœud de feu
... Retrouver la grande patience de la parole
L'ivresse de la pierre.
Guy Allix*
* Pour Mieux connaître mon frérot :
http://guyallixpoesie.canalblog.com/pages/poemes-de-guy-
Encore une ravissante création, comme un collier qu'on aurait envie de porter...
RépondreSupprimerSi tu me donnes la date de ton projet de land art sur les Iles du Golfe du Morbihan, peut être pourrais je étudier la possibilité de venir ?
J'adorerais en tout cas...
Pastelle, Merci Sophie. J'ai besoin d’asseoir mon esprit dans ces créations méditatives. Je ne suis qu'un homme, plus près du pur sang fougueux, que du sage hindou. Et il m'arrive souvent de bousculer des vies paisibles qui ont croisé mon chemin, par cette fougue trop incontrôlée. J'y perd de précieuses amitiés.
SupprimerAlors, je revois ma copie, je m'amande, je réfléchis à cette agitation stérile, et je retrouve mon calme, dans la Nature, là, où mon cœur peut s'exprimer en toute justesse. Oui bien sûr, je te donnerai les dates et les îles du Golfe. Je peux te dire que ce sera en Avril 2019.
Je t'embrasse très fort, chère Sophie.
Roger
Quand les bras ne sont pas assez grands pour embrasser le monde laisse l'amour des êtres se répendre comme un tsunami une vague de submersion.
RépondreSupprimerL'amour de son prochain qui aime son prochain qui aime son prochain qui .....
Délicate dédicace à ton ami japonnais
L'oeuvre est un acte d'amour qui demande l'amour de la reconnaissance. J'aime ton oeuvre
Belle journée Roger
Océanique.
SupprimerMerci, Océanique. Très juste ta réflexion sur l'amour. Merci pour ta présence.
Je t'embrasse très fort.
Roger
Cher Roger je crois que tu es mûr pour l'artisanat en bijouterie, avec des éléments naturels évidemment, économe de ton rachis et tout autant artistique....
RépondreSupprimerManouche.
SupprimerMerci Manouche. J'ai recommencé à faire des cairns, il y a un mois. Pour le reste, non. Je marche beaucoup, suivant ma forme physique, ça va de 1 heure à 6 heures, sac au dos dans la même journée. Toujours avec des douleurs mais je dois intensifier l'entrainement pour être plus solide que je ne suis.
Amitiés.
Roger
Une belle offrande à la fragilité de la vie et à sa beauté malgré les échecs et la souffrance
RépondreSupprimerMarie,
SupprimerMerci Marie. Tout ce qui est fragile , m'intéresse et chaque expérience humaine, est par essence,fragile et éphémère, puisque,inscrite dans une vie. C'est dans l'échec que l'on apprend, que l'on grandit. C'est en écoutant les sages que l'on progresse. Après,cela ne nous protège pas des erreurs, dont il faut toujours tenir compte. Je n'aime pas le mot : regrets, mais dans la perte d'une amie, se niche une nostalgie incontournable qui m'atteint le cœur. Suis-je trop sensible. Non, jamais trop. C'est l'injure que je n'aime pas, l'injustice, le jugement inique. Et voilà que tout cela peut arriver dans ma bouche, comme tout un chacun. Il me reste quelques années de vie pour améliorer ceci.
Belle soirée, chère Marie.
Je t'embrasse.
Roger
Merci pour ta réponse qui est chemin de vie,réverbère allumé dans la nuit.
SupprimerTouchée en mon coeur je suis par cette page : la beauté de la création et la puissance des mots, la vérité de la vie, de la mort aussi.
RépondreSupprimerje te souhaite cher Roger de beaux jours futurs dans ce projet de création qu'il te porte homme-debout.
je t'embrasse
mémoire de silence.
SupprimerOui, c'est vrai, il y a une force entre cet attelage, image-mots. Mais il me fallait créer cette puissance d'évocation pour sortir du tsunami qui me frappe,de ce bouleversement ressenti jusqu'au fond de mes cellules. Le cœur a ses raisons que la raison ne connait pas, dit-on. Eh Bien voilà,chère Maria, tout est dit. C'est bien le cœur qui est touché. Je ne sais pas bien dire sur les cicatrices du cœur ni sur leur guérison. Faut-il des prières, des incantations,des vœux aux Saintes,des engagements chamaniques. Tout, sans doute, mais par superstition, je ne choisirai aucun de ses remèdes, de peur de perdre le charme. Je retourne donc, en moi, retrouver l'essence de mon être, puis,cheminer, parmi les mors, jusqu'à la Cabane des Silences, pour méditer face au jusant;
Dans un petit coin d'herbe de la rive gauche du fleuve côtier, est une force céleste qu'il me faudra rencontrer à mon tout, mais pas avant d'avoir salué, l'Ange de la Ria. Comprends-tu cela, douce Maria ?
Je t'embrasse et t'enlace en amitié.
Roger
Très émouvants et très beaux ces textes accompagnés d'une belle composition ! merci beaucoup. Bonne soirée.
RépondreSupprimerElisabeth Leroy, Merci Elisabeth. L'émotion nourrit ma vie, mon land art, mon écriture. Mon émotion que certains trouvent exagérée, est avant tout, Amour.
RépondreSupprimerRien d'autre.
En toute amitié.
Roger
L'émotion est grande, alors que, moi aussi, je rejoins le camp des survivants, de lire ces lignes magnifiques. Les mots d'amitié et d’encouragement que vous m'aviez adressés ont été un baume sur mes souffrances. C'est reparti ...doucement. Je vous embrasse. Ariane Callot.
RépondreSupprimerAriaga,
SupprimerMerci Ariane. Puisque vous évoquez ces mots, permettez -moi de dire pourquoi je vous les avais adressé. Parce que vous en aviez besoin. Je ressens les êtres, comme les choses, vibratoires et en forme ou non. Cette main tendue, ce cri discret à l'aide, m'avaient dit, tu dois t'engager, la prendre dans ton cœur, l'aimer, l'aider. Je l'ai fait. Le reste apparient à tout l'Univers. Je ne suis qu'un passeur. Mon défaut, trop intellectualiser des situations,alors que tout part du cœur,de l'essence de l'être. Il fallait, dans votre cas, un cœur à cœur, puis que nos âmes cheminent en Paix. Cela a été fait. Vous m’aviez beaucoup donné sans le savoir, avant. Nous sommes égaux dans la difficulté, heureux dans le bonheur. Je vous embrasse d'amitié.
Roger