Entre ombre et lumière |
J'ai rarement réussi à faire ce que je voulais en land art, si ce n'est résister à ceux qui voulaient m'en empêcher.Roger Dautais
" Tu retrouves par le cœur, ton origine "
Mélusine Grian
Mélusine Grian
Aux septiques...
J'entretenais une savante amitié avec les gardiens de la Colline aux oiseaux, vaste jardin public, de Caen, où, tout était interdit, sauf de se promener dans les allées. J'avais tout eu à faire. Connaissance avec eux, confidences sur mon état d'artiste, présentation du land art, puis pratique de cet art qui leur paraissait mystérieux. Mais j'y étais arrivé. Ils furent moins difficiles à convaincre que bien des snobs prétentieux dans mes expositions, toujours plus aptes à goûter le champagne qu'à faire un effort de compréhension. J'étais sorti de l'école à seize ans, eux à 25 ou plus.
Forcément, cela ne leur avait pas ouvert beaucoup le cœur. Ile étaient persuadés que leur grosse voiture leur servait de carte de visite.
Quand ces même personnes invitées à la première de mon documentaire,
LA MEMOIRE AMNESIQUE , le troisième de ma courte carrière de réalisateur, cela changea. Ce film sur le thème de la maladie d'Alzheimer, tourné par mes soins dans mon atelier, remit en question leur façon de me juger, mais j'avais déjà 69 ans. Le mal était fait.
16 années de land art m'avait profondément changé, autant que les 8 à soigner mes patients Alzheimer. Au contact avec ces grands malades pendant 18 ans, j'appris beaucoup de mon épouse, une spécialiste de cette maladie. J'avais étudié, bien sûr entre temps, tout ce qu'il fallait pour être choisi comme art-thérapeute, mais le secret de ma réussite,était ailleurs. Non dans le mental, mais dans le cœur. Ma méthode privilégiait le cœur à cœur avec les personnes. Le lien se tisait bien là, qu'ils soient Alzheimer, prisonniers de longue peine en centre de détention, marginaux aux nombreuses addictions, ou sans papiers de CADA. Tellement critiqués par ceux qui détestaient ces milieux, incapables d'ailleurs d'y intervenir, jugeaient inutile mes interventions chez ces personnes, soit malades, soit effectuant de longues peines, soit en grande difficulté sociale, je passais mon chemin et continuais mon action, comme je continue à pratiquer le land art,depuis 1997. Ma route devint celle d'un solitaire heureux.
Il aurait fallu bien pire pour me faire décrocher, moi l'enfant des coups et des placards, moi l'élève des chemins de traverse., de cette passion de la vie et de mon alter ego.
Le goût de guérir, comme le don de soigner, de créer, d'accompagner humainement, ne s'apprend pas dans les livres d"école, simplement. Il en est de même pour le land art. Si vous ne comprenez pas, que le principal n'est pas dans le geste de faire, dans le motif choisi, par exemple une spirale, il n'y aura jamais aucun lien entre la nature et vous.
Votre travail n'aura aucun sens
. On ne perd pas toujours son temps à écouter un artiste.Le champagne a beau être bon, ce ne sont pas les péroraisons de vernissage, qui vous feront comprendre une œuvre, mais bien ce lien si mystérieux qui relie deux vies, que certains semblent avoir oublié, et que l'on appelle l'Amour.
Roger Dautais
Notes pour la Route 77
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
http://rogerdautais.blogspot.com/
" Spirales aux aiguilles rousses " à ma femme aimée.
La colline aux Oiseaux - Caen - Normandie
http://cinemalux.org/spip/La-Memoire-amnesique
* http://artshebdomedias.com/article/050111-roger-dautais-la-vie-reflet-de-la-memoire/
Je parle de ce documentaire, parce que je vais à nouveau le présenter dans ma commune de Pluneret, le 7 juin à 20heures 30, puis sur l(Ile aux Moine, dans Golfe du Morbihan,et dans de nombreuses autres communes de Bretagne. A chaque fois,ce film sera suivi d'un débat, entre un plateau de soignants , Psy, neuro-psy, médecin de famille, directeur d'EHPAD, infirmière et aide soignante. J'assurerai les réponse concernant l'art thérapie.
Roger Dautais
J'entretenais une savante amitié avec les gardiens de la Colline aux oiseaux, vaste jardin public, de Caen, où, tout était interdit, sauf de se promener dans les allées. J'avais tout eu à faire. Connaissance avec eux, confidences sur mon état d'artiste, présentation du land art, puis pratique de cet art qui leur paraissait mystérieux. Mais j'y étais arrivé. Ils furent moins difficiles à convaincre que bien des snobs prétentieux dans mes expositions, toujours plus aptes à goûter le champagne qu'à faire un effort de compréhension. J'étais sorti de l'école à seize ans, eux à 25 ou plus.
Forcément, cela ne leur avait pas ouvert beaucoup le cœur. Ile étaient persuadés que leur grosse voiture leur servait de carte de visite.
Quand ces même personnes invitées à la première de mon documentaire,
LA MEMOIRE AMNESIQUE , le troisième de ma courte carrière de réalisateur, cela changea. Ce film sur le thème de la maladie d'Alzheimer, tourné par mes soins dans mon atelier, remit en question leur façon de me juger, mais j'avais déjà 69 ans. Le mal était fait.
16 années de land art m'avait profondément changé, autant que les 8 à soigner mes patients Alzheimer. Au contact avec ces grands malades pendant 18 ans, j'appris beaucoup de mon épouse, une spécialiste de cette maladie. J'avais étudié, bien sûr entre temps, tout ce qu'il fallait pour être choisi comme art-thérapeute, mais le secret de ma réussite,était ailleurs. Non dans le mental, mais dans le cœur. Ma méthode privilégiait le cœur à cœur avec les personnes. Le lien se tisait bien là, qu'ils soient Alzheimer, prisonniers de longue peine en centre de détention, marginaux aux nombreuses addictions, ou sans papiers de CADA. Tellement critiqués par ceux qui détestaient ces milieux, incapables d'ailleurs d'y intervenir, jugeaient inutile mes interventions chez ces personnes, soit malades, soit effectuant de longues peines, soit en grande difficulté sociale, je passais mon chemin et continuais mon action, comme je continue à pratiquer le land art,depuis 1997. Ma route devint celle d'un solitaire heureux.
Il aurait fallu bien pire pour me faire décrocher, moi l'enfant des coups et des placards, moi l'élève des chemins de traverse., de cette passion de la vie et de mon alter ego.
Le goût de guérir, comme le don de soigner, de créer, d'accompagner humainement, ne s'apprend pas dans les livres d"école, simplement. Il en est de même pour le land art. Si vous ne comprenez pas, que le principal n'est pas dans le geste de faire, dans le motif choisi, par exemple une spirale, il n'y aura jamais aucun lien entre la nature et vous.
Votre travail n'aura aucun sens
. On ne perd pas toujours son temps à écouter un artiste.Le champagne a beau être bon, ce ne sont pas les péroraisons de vernissage, qui vous feront comprendre une œuvre, mais bien ce lien si mystérieux qui relie deux vies, que certains semblent avoir oublié, et que l'on appelle l'Amour.
Roger Dautais
Notes pour la Route 77
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
http://rogerdautais.blogspot.com/
" Spirales aux aiguilles rousses " à ma femme aimée.
La colline aux Oiseaux - Caen - Normandie
http://cinemalux.org/spip/La-Memoire-amnesique
* http://artshebdomedias.com/article/050111-roger-dautais-la-vie-reflet-de-la-memoire/
Je parle de ce documentaire, parce que je vais à nouveau le présenter dans ma commune de Pluneret, le 7 juin à 20heures 30, puis sur l(Ile aux Moine, dans Golfe du Morbihan,et dans de nombreuses autres communes de Bretagne. A chaque fois,ce film sera suivi d'un débat, entre un plateau de soignants , Psy, neuro-psy, médecin de famille, directeur d'EHPAD, infirmière et aide soignante. J'assurerai les réponse concernant l'art thérapie.
Roger Dautais
Les billets d'humeur, font aussi partie de mon expression. Si j'étais spécialiste du chaton doré, ou de la tasse de café qui fume, j'en parlerai, bien que j'aime les deux.Il n'est pas interdit de laisser un avis ici, même si Google + annonçant son sabordages pour des raisons obscures, est entrain de vider notre lectorat.. Belle fin de nuit à tous.
RépondreSupprimerAmitiés,
Roger
again and again and again you demonstrate your power and your passion, a synthesis of softness with ingot. love will not yield to the bitter ignorant world but demands its place to flow. it breaks between us in the most vital of ways.
RépondreSupprimerthis is one of those times i truly become frustrated with what is lost with translation. your doc. -- does it exist with english subtitles, i wonder.
Erin. Merci de ta présence, chère Erin. La traduction Français-Anglais est assez proche de l'esprit de mon texte. De plus, tu me connais assez pour en faire l'extrapolation avec tes souvenirs gravés dans ton cœur. Je t’embrasse en amitié et très fort.
SupprimerRoger
Une spirale qui chante en rond la vie et ses incertitudes...Je crois que mon papa aurait aimé dans sa nuit de l'oubli jouer avec les galets ou les pierres des chemins, les bois oubliés et les sables mouillés...Il est parti avec ses couleurs de l'oubli qu'on n'a pas su traduire
RépondreSupprimerMarie
SupprimerAvec ces être éloignés de notre raison, le seul lien possible à établir avec eux est le lien de l'amour. Il faut oublier tous nos préjugés. Notre présence bienveillante, leur fait du bien même s'il n'y a pas de retour. J'ai vécu dans ces non-traductions qui peuvent désorienter, sans l'être, à partir du moment ou j'avais compris que j'étais devenu l'un de ces grands malades : un humain.
Je ne suis pas inquiet de l'amour porté à ton père, chère Marie, même sans retour compris de ta part, tu as su lui donner le meilleur et il est parti avec cela. Je t’embrasse très fort.
Roger
Une très belle spirale rousse … Et merci pour tes mots aussi !
RépondreSupprimerBelle semaine
J'ai recherché et retrouvé le moment à partir duquel je m'étais absentée pour m'occuper de mon expo, c'est ici.
RépondreSupprimerJe vais rattraper ce temps. En suivant la spirale rousse.
Mais qu'il passe vite, c'est effrayant...