Pour Florence Arrighi |
Je me suis jeté à corps perdu dans cette pratique du land art. Ce que je donnais à la nature, elle me le rendait, avec ce sentiment d'être pleinement vivant et à ma place.
J'ai appris à élever des cairns immenses, à côtoyer des fleuves, à travailler sur leurs rives. J'ai foulé les sables de mille plages, en France,à l'étranger. J'ai compris les saisons qui me passaient entre les mains, comme les années normales, assez détaché de cette notion de vieillir, sans le regretter. J'ai pris des risque physiques, j'ai connu des blessures sans jamais en vouloir à cette nature qui me remettait en place. Et puis est venu le temps où l'on s'aperçoit que marcher, est plus difficile, escalader, plus dangereux encore, porter lourd, impossible, parce que le corps ne suit plus. On dirait que la ligne droite va s'arrêter, mais qu'avant, il convient de la parcourir jusqu'au bout, le mieux possible et c'est ce que j'envisage de faire.
Alors, j'ai décidé d'aller confier tout cela à la mer, car je la sais d'une immensité capable d' absorber toutes les mémoires de la terre.
Quoi de mieux qu'un temps d'hiver, froid, pluvieux et venteux pour réaliser ce souhait avant de rentrer à la maison. C'est ce que j'ai fait, les yeux dans les vagues blanches déferlantes, bercé par cette petite musique intime.
Le vieil homme et la mer, oui, je sais...mais cette fois, j'ai emprunté à Hemingway, une conclusion qui me va bien. ce soir, avant de retrouver tous les miens en Bretagne.
Roger Dautais
Notes de land art pour la Route 75
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
http://rogerdautais.blogspot.com
Photo : création land art de Roger Dautais
" cairn en revenant de Kervillain " pour Florence Arrighi *
Bretagne Sud
* http://les-galets-de-nonza.blogspot.com/
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ENTRE NEIGE ET NUIT
Entre neige et nuit
je glisse murmures lents
l'émanation des ombres
volutes, flammèches, fumerolles
mes aspirations
Tout ce qui s'efface
apparaît disparaissant
ainsi cet arbre, ainsi ton corps
ma main
évasive, soulevée, reperdue
à la lisière du gris
calme ouvert.
Ida Jaroscheck
extraits de " Survivances de la neige" Inédits
La Bretagne...
RépondreSupprimer"Et puis est retourné plein d'usage et raison
Vivre entre ses parents le reste de son âge."
Je suis monté sur le rocher où tu m'as installé et j'ai regardé l'océan. Il m'a chanté les mots venus de la nuit des temps et j'ai rêvé ... qu'une multitude de cairns venaient sur la plage pour chanter avec l'océan et le vent et les hommes réunis la chanson de l'espoir la chanson de la vie.
RépondreSupprimerBelle journée à toi Roger
Venir ici j'aime.
RépondreSupprimerLa petite musique est là qui me raconte la mer, et me dit le bruit des vagues.
merci
je t'embrasse Roger.
Bonsoir Roger
RépondreSupprimerquel plaisir de te lire et de relever dans tes différents articles quelques mots phares ou bien des phrases qui s'en détachent comme tes installations à fleur de mer.J'ai parcouru avec toi ces espaces de mots où s'engouffre le vent salin, où les flots apportent leur musique de grève à défaut de grand large.
Le grand large, il est en toi avec ces innombrables possibilités qui renouvellent sans cesse tes réalisations. J'ai aimé à te lire ressentir cette pointe d'humour avec " Rachis" si bien agencé, colonne montante, emboîtements, songes de verticalité et de souffrances parallèles. Et puis, à suivre les remous de l'eau, les gouttes de pluie insistantes, j'ai lu entre les lignes quelque chose qui m'a fait grand plaisir: une sorte d'apaisement, d'acceptation qui te met, non en résistance, mais en harmonie avec toi-même. Parce que tes mots sont aussi de l'art visuel, tout semble couler au fil des jours, même si ce n'est que partielle apparence.
Je t'embrasse bien fort, Roger, au seuil de l'hiver venant, de notre hiver à tous.
Maïté
Hi Roger!!!beautiful work .. congratulations and regards from Spain
RépondreSupprimerConfier tout ç a à la mer, oui...
RépondreSupprimerEn amitié, Roger.