Lieu de mémoire : pour Marie-Claude |
.../De 'île de Stuhan aux Sept îles
L'imprévisible se découvre mieux au contact du sauvage, de ce qui m'échappe et c'est à la mer que je vais le chercher. Je parcours le tombolo qui m'éloigne du continent. La marche, la fatigue, l'oubli tricotent ici, une nouvelle vie, jusqu'à perdre pied.. Résumer ma vie à cet instant s'écrit en un mot : souffrance. Je dois la dépasser où passer à autre chose. Si je n'ai rien à gagner dans ce récit de vie, il témoigne que mon retour au land art, passe par cette réalité et non par une autre voie
Le passage vers l'Île change au rythme étonnant des marées. A cette heure, l'île se fait engloutir en grande partie par les flots. Et si j'y restais, qui viendrait me chercher dans ce lieu totalement désert. ? Pratiquer le land art ici, n'est pas sans danger. Il faut le savoir. Un flot impitoyable, poussé par le courant de la Jument, se charge d'effacer toutes les plages. Il reste à peine deux mètres entre l'eau et le trait de côte. Juste de quoi choisir entre les pierres rescapées pour élever quelques cairns.
C'est ici que je trouve le bonheur, près de mes pierres. Chaque cairn est un cri, une victoire sur les flots.
Ici, je remets mes angoisses à demain. Mon corps transpire, éreinté par l'effort. La fatigue s'installe, m 'épuise. Encore une pierre, une autre. J'abandonne le reste des pierres aux flots gourmands. Ne jamais oublier le vent libre et cinglant de l'hiver qui souffle du large et me glace le corps. Il est vital, je le respecte, il construit ma mémoire pour le temps d'après qui approche.../
Roger Dautais
Notes de land art pour la route 75
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
htp://rogerdautais.blogspot.com/
Photo : création land art de Roger Dautais
" Lieu de mémoire " pour Marie-Claude
Bretagne Sud - 2014
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Plages lointaines
larges suaves
échouages d'horizons
commencement de la mer.
Robert Fred
Cascades
Éditons Gérard Guy
quand les jambes viennent lourds.. le dos cassé... les créations restent... et les images aussi, pour notre plaisir! bises
RépondreSupprimerMerci Roger.
RépondreSupprimer"L'imprévisible se découvre mieux au contact du sauvage,"
RépondreSupprimerTrès vrai...
Prends soin de toi, Roger. Parfois tu me fais peur quand je te lis. Mais j'espère que tu es prudent quand même.
RépondreSupprimerEn tout cas merci pour cet autre cairn élevé sur le ciel bleu.
Bonjour Roger
RépondreSupprimerJe te lis ce jour et j'ai mal de ta persévérence à aller et créer
Alors merci juste prend soin de toi.
Amitié