Poème de pierres : pour Sharon Murgatroyd |
à Anne Le Maître...*
Ici et maintenant.
A l'eau, tous ces morbides rêves rejetés au bout de ma nuit.Hoquetant le long du trait de côte, vos désirs ont accouché d'eunuque endimanchés et consuméristes. La décroissance est en moi. D'autres disent, entropie. Je progresse d'est en ouest, parcourant les terres noires.Les ombres s'allongent. Mon cœur fatigue. Que faire des idées moisies, proposées à longueur de journée par les marchands de rêves frelatés?
J'ai refermé tous mes livres. Je marche à la mémoire engrangée.
Tu t'évertues à me réparer, le temps manquera pour mener à bien cette tâche. Ta présence suffira.
L'air a tremblé.
En alerte, je m'oriente comme une boussole vers la source du bruit. J'écarte d'un bras, une haie de noisetiers. Un troupeau de vaches affolées, laboure leur pâture au galop. Je contourne la scène. En moins de dix minutes, j'ai atteint l’Atlantique. Je préfère son calme relatif aux sabots mortels.
Je foule le pierrier. Le poème de pierres viendra de lui-même ou ne sera pas.
Ici et maintenant.
Notes de land art pour La Route 75
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
rogerdautais.blogspot.com/
Photo : création land art de Roger Dautais
" poème de pierres " pour Sharon Murgatroyd
Région de Carnac - Bretagne
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Pour découvrir les blogs de Anne Le Maître :
*http://alm-bleudeprusse.blogspot.com/
http://alm-atelierbleu.blogspot.com/
Un peu d'impertinence :
RépondreSupprimerLe cain fait de la planche à roulettes
En toute amitié Roger
Merci beaucoup, Roger, votre dédicace me touche.
RépondreSupprimerTrouvé aujourd'hui sur un autre site où la poésie est reine, un texte que j'ai envie de vous partager :
"Je gagne un ciel tranquille et sombre où pencher simplement le visage et veiller sans un mot sur le très lent torrent des mains de mon silence. Aube d’hiver immobile. Il y avait en moi cette distance noire entre l’âme et l’esprit. L’ombre jetée d’un grand érable sur l’amour. Et comme en rêve aussi le mort feuillage qui brille réuni parmi l’or des résines de pensée. La vue claire d’un remuant d’oiseaux d’oubli. Tout ce qu’il fallait décrire hier pour exister encore et tout ce qu’il fallait rejoindre pour aimer. Renoncement ce jour venu pourquoi ? Ô solitaire ! Il est un feu qui brûle en toi le vide amer. Et même ces chimères de mémoire au long du ciel il va falloir en disperser la cendre ! Mon grand besoin d’une solitude silencieuse et rêvée comme un autre élément plus limpide et plus fluide où se mouvraient d’autres pensées de longue haleine (une écriture inépuisable enfin) parée de tous les signes de l’immensité du monde et de son éternité."
Jean-Philippe Salabreuil, "Poèmes et proses inédits", Orphée La Différence, 1990.
Que mes land art provoque ces occurrences avec la poésie, ce qui m'arrive parfois est ce que je peux rêver de mieux en retour de ce que je donne. Merci Anne. En amitié.
SupprimerRoger
J'aime vos amitiés et vos mots qui se rejoignent dans le beau, dans le douloureux parfois, dans le vrai toujours… Merci à vous pour ces moments partagés
RépondreSupprimerLes poèmes de pierres sont bien là
RépondreSupprimerici et maintenant
et dans toutes ces pages parcourues
merci pour cette présence cher Roger