La vie, comme elle va
"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009
Roger Dautais . Septembre 2009
Un voyage étonnant au cœur du land Art
mardi 26 janvier 2010
To the sea...
La mer commence à monter et le site choisi pour ma spirale reste problématique. Il faut faire attention à l'encerclement. La température est de zéro degré mais le vent de force 4 rend pénible ce genre de traçage car le froid tétanise les muscles de mes jambes. Le site représente un glacis orienté à l'est et je suis accompagné par un coucher de soleil, pendant tout mon travail. Le vent chargé de grains de sables me cingle le visage. En voilà au moins pour une heure et demi, car la configuration de la plage se présent sous la forme d'un glacis avec une pente à 15 degrés, sur la partie haute. Le sables est de densité inégale, souple mais très humide dans le bas de la spirale et plus sec dans le haut. Il est toujours très difficile d'obtenir un tracer régulier sur un terrain en pente et la partie " remontante" demande un vrai effort, mais je l'ai choisi pour la beauté du site et son côté sauvage. Le pied qui trace doit s'enfoncer comme un soc dans le sable, de manière régulière et pousser le sable du talon, tout en remontant la pente et en gardant le parallélisme du sillon. Un bel exercice de maîtrise acquise par de nombreuses années de pratique.
Je termine cette spirale, fatigué mais heureux d'avoir tenu jusqu'au bout, malgré le froid, malgré le vent et malgré mon âge. Le vent s'est emparé de mon travail et commence à recouvrir le recouvrir d'une poussière de sable blanc, comparable à de la neige. Dans une heure, elle sera probablement toute blanche. Je quitterai cette plage sans rencontrer âme qui vive, après avoir tracé dans le sable les mots habituels To the sea.
Après le vent, c'est bien la mer qui reviendra remettre tout en place, comme si je n'étais jamais passé par là, comme si je n'existais pas. Tout l'intérêt d'une telle pratique dans l'absolue gratuité du geste.
Roger Dautais
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
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Qui êtes-vous ?
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- Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.
Une chose est sûre: la mer est gourmande de tes belles offrandes puisqu'elle les emporte à chaque fois!
RépondreSupprimerJe trouve ton texte très apaisant... malgré les efforts et l'énergie que tu as dû fournir pour réaliser ton œuvre.
Bonne journée.
superbes photos!
RépondreSupprimerIl est toujours intéressant d'affronter des éléments qui compliquent la tâche. Cela donne toute la valeur au geste et nous remet à notre place dans ce vaste univers.
RépondreSupprimerRoger