Flottaison d'été...
Il arrive que la lecture d'un poème vienne colorer ma journée et se poser auprès d'humbles installations éphémère, depuis longtemps oubliées, pour mon plus grand plaisir. J'aime à vous le faire partager.
Ce n’est pas une affaire d’épaules
ni de biceps
que le fardeau du monde
Ceux qui viennent à le porter
sont souvent les plus frêles
Eux aussi sont sujets à la peur
au doute
au découragement
et en arrivent parfois à maudire
l’Idée ou le Rêve splendides
qui les ont exposés
au feu de la géhenne
Mais s’ils plient
ils ne rompent pas
et quand par malheur fréquent
on les coupe et mutile
ces roseaux humains
savent que leurs corps lardés
par la traîtrise
deviendront autant de flûtes
que des bergers de l’éveil emboucheront
pour capter
et convoyer jusqu’aux étoiles
la symphonie de la résistance.
Abdellatif Laäbi
Poète marocain né à Fez en 1942
Belle harmonie de mots, d'idées, de couleurs et de lignes...comme toujours, ici!
RépondreSupprimertrès beau, et si vrai !
RépondreSupprimerencore une fois merci,
RépondreSupprimermerci de nous faire connaître ce texte si beau, si vrai, si émouvant.
j'ai envie d'en savoir plus sur cet homme.
tes "humbles installations éphémères" ne me paraissent pas être faites avec des matériaux de saison; est-ce vrai ?
Bien observé, Anita, ces installations ont été réalisées il y a quelques années, au cœur de l'été.
RépondreSupprimerBien amicalement
Roger
Merci pour ce poème...si fort...
RépondreSupprimerOn sent que l'auteur a vécu ce qu'il dit.